Les liaisons dangereuses 1782, Laclos

Les liaisons dangereuses 1782, Laclos

Définitions :

roman épistolaire : genre littéraire dans lequel le récit se compose de la correspondance fictive d'un ou plusieurs personnages

Libertinage : façon de vivre sans respecter les mœurs Introduction :

« Les liaisons dangereuses » est un roman épistolaire de Pierre Choderlos de Laclos pu- blié en 1782. Dans celui-ci ,par la correspondance entre la marquise de Merteuil et le vi- comte de Valmont , Laclos aborde de nombreux thèmes tels que la séduction , le liberti- nage ou encore l’éducation des femmes au XVIII ème siècle . Cet extrait est une lettre de Mme De Merteuil expliquant son éducation au vicomte pour lui montrer sa supériorité , ce qui nous permet d’en savoir plus sur cette femme complexe .

Comment nous sont présentés la marquise de Merteuil et la société de l'époque dans cet extrait ?

I) Un personnage monstrueux

a) la capacité de travail sur soi

- La marquise possède une grande volonté et le travail qu'elle a mené sur elle durant de longues années apparaît comme une démarche scientifique: champ lexical du travail et de la science

« Ils sont le fruit de mes profondes réflexions » « je suis mon ouvrage » « je m’étudiais » « je me suis travaillée « ce travail sur moi même » « la science que je voulais acquérir » « je cherchais »

La marquise est constamment en recherche de connaissances et de capacités

« le désir de m’instruire m’en suggéra les moyens »

- son travail sur elle même commença dès sa jeunesse ce qui souligne sa volonté d’avoir un destin différent des autres femmes, champ lexical de la jeunesse:

« entrée dans le monde dans le monde dans le temps où , fille encore » « J’étais bien jeune encore » « je n’avais pas 15 ans »

b) capacités de dissimulation et de manipulation

La marquise a su développer une capacité de contrôle de ses émotions ce qui lui a per- mis de pouvoir obtenir des informations sans qu’on puisse s’en rendre compte

- champ lexical de la cachotterie « cacher » « dissimuler » « silence » « prendre à volonté

ce regard distrait » « régler les divers mouvements de ma figure »

- Elle s'est entraînée à contrôler ses émotions :

« Je m’étudiais à prendre l’air de la sérénités , même celui de la joie »

« je m’amusais à me montrer sous des formes différentes »

- Dissimulation des sensations ressenties : antithèses « chagrin »/« sérénité » « Douleurs volontaires »/ « expressions du plaisir »

- elle essaie d’être impassible : « réprimer les symptômes d’une joie inattendue » « la crainte de me trahir »

- arrive à prêcher le faux pour obtenir le vrai et enrichir ses connaissances, d’une cer- taine façon , elle manipule son confesseur :

« en me vantant d’une faute que je n’avais pas commise » « je ne savais en vérité quelle idée j’exprimais »

- adjectif “utile » marque la monstruosité elle privilégie l'utilité à la morale

c) Un sentiment de supériorité:

Ayant pris en charge elle même son éducation , la marquise ressent un sentiment de dif- férence et de supériorité par rapport au autres femmes façonnées par la société .

- « qu’ai-je de commun avec ces femmes inconsidérées ? » « autres femmes » la mar-

quise s’adresse au vicomte de Valmont sur un ton sarcastique démonstratif et autori- taire

...