Lecture linéaire de zone

G. Apollinaire (1880-1918). Poète, journaliste et critique d'art. Considéré comme un des

plus grands poètes du XX es. Né à Rome, sans père, mère aristocrate polonaise désargentée, qui

s'installe en France et vit d'expédients. Fréquente les peintres et la « bohême » parisienne, ami de

Picasso et des peintres cubistes. S'engagera dans la guerre de 14, y sera blessé à la tête, et

mourra de la grippe espagnole. Amours/muses : Annie Playden (amour de jeunesse, gouvernante

anglaise), Marie Laurencin (femme-peintre avec qui il a vécu à Montmartre), « Lou » et Madeleine

(pendant la guerre), et Jacqueline (épousée en 1918).

Contexte (événements historiques, mouvement littéraire, etc.)

« Esprit Nouveau » : renouveau de tous les arts au tournant du XX e siècle. Différents

mouvements y contribuent : cubisme (Picasso, Braque), futurisme (Marinetti), unanimisme

(Verhaeren, Jules Romains), fantaisistes (Max Jacob), d'autres poètes inclassables (Valéry

Larbaud, Blaise Cendrars), etc. Voir conférence d'Apollinaire, Les poètes et l’Esprit nouveau,

1918 : « La surprise est le plus grand ressort nouveau. »

Œuvre

Alcools, paru en 1913. Recueil de poèmes écrits depuis quinze ans. Recueil qui revendique la

« modernité » : pas de ponctuation, vers libres, invention de « poèmes-conversations » (« Les

Femmes »). Poésie sensible au monde urbain (« Zone »), et qui veut se rapprocher de la peinture

(lyrisme « visuel »)

Réécriture de thèmes lyriques traditionnels : amours malheureuses, temps qui passe, errance et

voyages, éloge de la poésie et de la création...

Succès mais aussi incompréhension de certains critiques qui le trouvent bizarre et le qualifient de

« boutique de brocanteur » (= recyclage de références)

Par la place qu'il accorde au rêve, à l'insolite, au hasard, par le rejet de la logique et des formes

traditionnelles, Alcools annonce le surréalisme des années 1920.

Présentation du texte : forme, résumé, registres, enjeux

« Zone » : Un poème en vers libre, sans ponctuation. Poème descriptif et narratif,

épidictique, lyrique : éloge du monde moderne/ plainte mélancolique de l'homme moderne

qui souffre de solitude.

Une déambulation dans Paris, qui ouvre sur d’autres espaces et d’autres temps.

Bilan de la vie d’Apollinaire : on reconnaît différents épisodes biographiques.

Alternance de joie, d’exaltation (éloge de la modernité) et de mélancolie (regret du passé,

souffrance du « mal-aimé »).

Ce poème illustre bien l’esthétique de la discordance et de la « surprise » chère à

Apollinaire. Il y a un mélange entre d'une part le vocabulaire et les tournures soutenus, les

références érudites, et d'autre part le vocabulaire courant et les tournures orales et

populaires, les jeux de mots enfantins.

Découpage du texte/plan

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