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Lecture analytique supplément voyage de Bougainville

Commentaire de texte : Lecture analytique supplément voyage de Bougainville. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  29 Mai 2018  •  Commentaire de texte  •  967 Mots (4 Pages)  •  1 897 Vues

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LECTURE ANALYTIQUE N°2

Support: Diderot, Supplément au voyage de Bougainville 

        Supplément au voyage de Bougainville est un texte écrit par Diderot, auteur du XVIIIe siècle qui fait partie des philosophes des Lumières. Diderot a entrepris l'écriture de son œuvre suite au succès du réel récit de voyage de l'explorateur Bougainville (Voyage autour du monde, 1771).

Diderot fait référence à ce voyage en Océanie. Son texte se présente sous la forme d'un dialogue entre deux personnages pour mieux faire réfléchir le lecteur sur la question de la colonisation.

Dans cet extrait, Diderot présente un vieillard qui, au moment du départ des Blancs, prononce un discours assez violent divisé en deux parties: il s'adresse d'abord à son peuple (T), puis il s'adresse ensuite directement à Bougainville. Ce vieillard qui semble être le chef de la tribu dénonce avec colère les méfaits des colons durant leur séjour chez eux.

        Quel regard est porté sur la civilisation européenne par le philosophe dans cet extrait ?

        Premièrement, le tahitien s'adresse directement à son peuple par l'impératif «pleurez», puis directement à Bougainville sous le tutoiement «tu n'es» ce qui reflète un manque volontaire de respect. Il ne parle pas seulement en son nom, mais au nom de tout son peuple par la première personne du pluriel: «nous suivons» ce qui donne beaucoup plus de poids à son propos. On remarque la présence de nombreuses questions rhétoriques qui n'attend pas de réponse «parce que tu y as mis le pied ?».

        Ensuite, vieillard ne débat pas avec Bougainville, il ne lui laisse pas la possibilité de répondre, il est énervé, comme en témoignent les phrases exclamatives et il utilise beaucoup de verbes à l'impératif pour s'adresser à Bougainville «tu veux nous asservir !». Il utilise des propos insultants ou très négatifs «chef des brigands» «tu es devenu féroce entre les leurs». La colère du vieillard devant le comportement des Blancs est visible à travers l'utilisation de termes violents «égorgés» «vils» «corrompus» «nuire» «vol».

        Enfin, le discours du chef est structuré avec une sorte de situation initiale «écarte ton vaisseau de notre rive», puis il va revenir sur le problème de la propriété (l.13→l.23) et détaille le mode de vie des tahitiens (l.36→ fin). Le temps employé est le présent de vérité générale, ce qui veut montrer que ses propos ne souffrent aucune contestation «tu n'es ni un dieu, ni un démon» (l.18), «ce pays est à nous» (l.21). Il utilise de nombreux connecteurs logiques. Il essaie à la fois de convaincre et de persuader. Le tahitien a réussi à rendre son discours argumentatif efficace en alliant la logique aux sentiments.

        En effet, il est évident, à travers la description péjorative que le tahitien fait de la présence des européens chez eux, que Diderot critique fortement la colonisation. Elle est comparée à un vol «en volant leurs femmes» (l.14/15). Ce que reproche le vieillard à Bougainville c'est une appropriation illégitime de leur terre. Ce vol s'est fait en plus par la violence avec le champ lexical des armes et de la guerre «sang» «fer qui pend» (l.3) «enchaîner, égorger, assujettir» (l.4) «lames de métal» (l.21).

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