Lecture analytique Lettre de Gargantua
Fiche : Lecture analytique Lettre de Gargantua. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar PEY Marie-Roxanne • 27 Juin 2019 • Fiche • 1 546 Mots (7 Pages) • 714 Vues
Lecture analytique n°13 : Lettre de Gargantua à son fils Pantagruel
François Rabelais :
- 1494-1553
- Ecris sous deux anagrammes : Alcofribas Nasier et Seraphin Calobarsy
- Humaniste de la Renaissance (lutte en faveur de la tolérance et la paix)
- Il a fait moine 🡪 prêtre 🡪 médecin
- Œuvres majeures = Gargantua (1534) et Pantagruel (1532) + Tiers livres (censuré) et Quart livre
- Ecrivain censuré à l’époque de la Renaissance pour expressions crues et parfois obscènes et réquisitoires contre théologiens)
Problématique(s) :
- Comment cette lettre efficace adressé à Pantagruel est-elle représentative de l’éducation humaniste ?
- Quel est le but de cette lettre ?
- Dans quelle mesure cette lettre met-elle en avant les fondements de l’éducation humaniste ?
Introduction :
- Pantagruel = œuvre majeur de F. Rabelais
- Titre entier = Horribles et Epouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel » sous Alcofribas Nasier
Au XVème et XVIème se développe en Europe un courant de pensée qui place l’Homme au centre de toutes les préoccupations : c’est l’humanisme, dont l’étymologie latine signifie culture. Humanisme = du latin « humanitas ». François Rabelais, romancier français né en 1494 et mort en 1553 en est un des piliers.
Dans son roman nommé Pantagruel et paru en 1532 sous l’anagramme Alcofribas Nasier, François Rabelais nous livre les exploits guerriers de Pantagruel, Roi des Dipsodes. Au chapitre 8, Gargantua adresse une lettre à son fils afin de lui expliquer les connaissances nécessaires qu’il devra acquérir pour devenir un bon monarque. Il serait alors intéressant de se demander.
Cet extrait est issu d’un de ses premiers romans publiés en 1532 : Pantagruel, qui met en scène dans le chapitre 8 une lettre de Gargantua à son fils Pantagruel. Ce livre, aux multiples jeux de mots, comme lorsque Pantagruel signifie roi des Soulards, raconte sa naissance et ses péripéties. Dans cette lettre, Gargantua joue son rôle de père et détaille à son fils un programme éducatif nécessaire à tout bon monarque.
Il sera donc intéressant + Problématique ?
Plan :
I – Une lettre intime orienté
1°. Les caractéristiques d’une lettre intime
Le chapitre 8 de Pantagruel voit l’insertion du genre épistolaire dans le romanesque. Pantagruel est à Paris pour étudier, il y reçoit une lettre de son père Gargantua. On trouve donc dans cet extrait les marques du genre épistolaire :
♦ Les marques de l’émetteur : la première personne du singulier « je t’admoneste », « j’entends' », l’adjectif possessif « mon » ;
♦ Les marques du destinataire : la deuxième personne du singulier : « Tu es », l’adjectif possessif « ton ».
♦ L’inscription du lieu et de la date (« D’Utopie, le dix-sept mars »)
♦ L’évocation de la distance géographique qui justifie l’écriture de la lettre (« Tu es à Paris »). Il s’agit de prime abord d’une lettre intime entre un père et son fils comme en témoigne les termes affectifs : « très cher fils », « mon fils », « ton père ».
Néanmoins, il ne faut pas oublier que Pantagruel est une fiction. Cette lettre a donc une double énonciation : elle s’adresse aussi bien à Pantagruel qu’au lecteur.
2°. La lettre d’un roi à son successeur
Gargantua est un roi. En s’adressant à son fils, il s’adresse également à son successeur. Cette lettre témoigne ainsi de la façon dont Gargantua souhaite éduquer un futur monarque.
On observe tout de suite que le ton de Gargantua est solennel et autoritaire. Il utilise son autorité de père (« mon fils ») en rappelant sa propre expérience et son rôle (« je t’en donnai quelque goût quand tu étais encore petit, en l’âge de cinq à six ans »).
L’extrait commence par une réprimande solennelle : « je t’admoneste » qui ne laisse aucun doute quant à la raison de la lettre : Pantagruel doit obéir à son père.
On observe ensuite l’utilisation de l’impératif : « Laisse-moi », « pratique », « poursuis », « saches-en », « acquiers-toi », « commence ».
Les nombreux verbes de volonté accentuent encore le ton péremptoire de Gargantua : « Je veux que » est répété trois fois et suivi de nombreuses subordonnées « que tu apprennes », « que tu formes », « que tu emploies » etc. « J’entends et je veux » : dans cette phrase, la conjonction de coordination a une valeur répétitive qui crée un effet d’insistance, voire de martèlement.
L’emploi impersonnel du verbe convenir : « il te convient servir » présente les propos de Gargantua comme une vérité indiscutable.
II – Un manifeste de l’idéal éducatif humaniste
1°. Un programme riche et varié/complet
Le programme présenté par Gargantua est quasiment exhaustif (mis à part l’étude des langues vernaculaires).
De nombreuses figures de styles démontrent ainsi que l’apprentissage se veut encyclopédique et universel : Les accumulations sont nombreuses. Elles concernent les langues : « premièrement […] secondement, […] et puis, […] et » , ou les sciences naturelles avec la répétition anaphorique de l’adjectif indéfini totalisant « tout » : « tous les oiseaux de l’air, tous les arbres, arbustes et buissons des forêts, toutes les herbes de la terre, tous les métaux cachés au centre des abîmes, les pierreries de tout Orient et Midi ».
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