Le tyran, un figure éminément théâtrale ?

Celui qui s’empare du pouvoir par la force et qui l’exerce de manière absolue: le Tyran. De l’antiquité à nos jours, le tyran est des figures éminentes au théâtre. Desposte à grosse voix ou dictateur aliéné les représentations sont nombreuses. Néanmoins, en quoi la figure du tyran est-elle éminemment théâtrale ? ou plutôt, en quoi le théâtre est-il propice aux personnages autoritaires ? Tout d’abord, nous porterons une réflexion sur l’utilité théâtrale du tyran avant de nous intéresser à ses atouts terriblement tragiques et follement comiques.

Pour commencer, l'environnement associé au tyran est fortement compatible avec la scène théâtrale. La grandeur et l’importance que ce titre suppose est propice à décors et costume. En effet, les décors grandioses qu’appelle la qualité tyrannique sont ancrés dans la culture théâtrale, la comédie française naquis de la main de Louis XIV et réside maintenant au centre du Paris-Royal. De plus le pouvoir est un concept facilement représentable. Prenons par exemple le semblant de toge rouge que portait le Néron de Racine dans la représentation de Martinelli, la simple couleur exprime le rang et la supériorité hiérarchique du personnage.

Ensuite, il est important de souligner le charisme des tyrans. Leur paroles semant crainte et ultimatums suprêmes, les tyrans sont des personnages propices aux monologues mais aussi aux dialogues endiablés. Comme on peut le voir dans Caligula et Ubu roi: le premier ordonne, manipule et joue avec ses sujets tandis que le second exige, massacre et vole. Cependant, les deux ont une chose en commun, tout le monde les écoutes : les personnages car leurs futurs en dépendent et les spectateurs comme ils apportent tout le suspense de la pièce. Qui va-t-il tuer ? Le personnage principale lui survivra-t-il ?Toutes ces questions qui se rejoignent en la question d’or de tout récit pour le destinataire : que va-t'il se passer ? Le tyran permet au dramaturge de tenir le spectateur en haleine.Oedipe Roi entretient une relation complexe entre le personnage et le spectateur mais ses actes tyranniques qui lui donnent le pouvoir - comme épouser sa mère- guide et structure la pièce de Sophocle. Le tyran tisse les noeuds du récit et apporte le conflit dans les relations des personnages ainsi qu’un obstacle certain face aux voeux de tous, même des siens.

De surcroît, le tyran est réellement adapté autant pour les rires que pour les pleures. Il constitue en effet un élément dramatique et comique à travers la folie qui habitent la majorité des ces personnages. Dans la pièce de Shakespeare, Macbeth est rendu fou par le pouvoir et entraîne la mort de presque tout le monde autour de lui et surtout la sienne. Similairement, dans Caligula de Camus le personnage ordonne des morts et tire une satisfaction malsaine à faire souffrir les vivants. Tyran s’associe à tragique car ses actions entraîne souffrances et malheurs : Oedipe Roi tue son père et épouse sa mère pour au final être banni, les yeux crevés. Même si ce personnage faute et commet des crimes impardonnable, le spectateur comprends et est touché par cet homme contre qui le destin s’acharne. De même, dans notre extrait de Le roi se meurt, voir cet homme autoritaire comprendre l’inévitabilité de la mort devient touchant et rappelle tragiquement au spectateur que tout être est mortel.

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