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Le soleil, Charles Baudelaire

Fiche de lecture : Le soleil, Charles Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Novembre 2022  •  Fiche de lecture  •  1 252 Mots (6 Pages)  •  409 Vues

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Le soleil – Charles Baudelaire

(1857)

Dans Les Fleurs du Mal publié en 1857,

Charles Baudelaire révolutionne la poésie. Il y dépeint la tension intérieure entre le spleen, source de détresse, et l’idéal, mouvement vers une perfection imaginaire. (Voir la fiche de lecture des Fleurs du Mal).

Baudelaire est également le poète de la modernité et de la ville.

Les «Tableaux parisiens», deuxième section du recueil, assimilent ainsi la

ville moderne aux vices et à la misère, mais également à la rêverie, et à la

possibilité d’une beauté nouvelle.

«Le soleil» est le deuxième poème de cette section. A travers le soleil,

Baudelaire évoque les pouvoirs salvateurs de la poésie.

Problématique

Que représente le soleil pour Baudelaire ?

I – Baudelaire raconte comment ses vers naissent de ses promenades au soleil

(Premier huitain)

Le poème s’ouvre sur deux alexandrins dépeignant Paris:

Le soleil est personnifié par l’adjectif «cruel» qui fait de lui une puissance divine

Le poète apparaît pour la première fois au vers 5, à travers le pronom personnel de la

première personne «je».

« La fantasque escrime » est une périphrase désignant l’activité poétique = activité vivante qui s’exerce en marchant.

La métaphore entre le poète et un joueur d’escrime fait de la poésie une sorte

de combat d’épée, une lutte contre le langage et la ville.

Des vers 6 à 8, le poète est assimilé au chiffonnier, homme qui récupère les déchets

avec son crochet pour revendre ceux qui ont de la valeur: «Flairant», «Trébuchant»,

La métaphore entre le poète et le chiffonnier est filée. Ainsi, le poète flaire non pas

les déchets mais «les hasards de la rime», comme si le poète trouvait au sol les mots

poétiques.

Poètes et chiffonniers sont tous deux des alchimistes qui cherchent l’or dans la boue

en parcourant la ville moderne.


II – Un éloge du soleil, guérisseur de tous les maux

(Deuxième huitain)

La deuxième strophe retourne au sujet premier annoncé par le titre: le soleil.

Ce dernier est personnifié et divinisé par la métaphore «Ce père nourricier» (v.9) qui

renvoie au Père de la Trinité chrétienne.

Le rythme équilibré des alexandrins accentue l’impression de vitalité.

Baudelaire place au même niveau «les vers» et «les roses», ce qui crée un contraste

surprenant entre la putréfaction (les vers qui mangent les cadavres) et les roses,

symbole de la beauté.

Les Soleil est sujet de tous les verbes, ce qui renforce son omnipotence.

L’évaporation signifie la disparition mais aussi l’élévation, comme dans le poème

«Elévation»: le soleil abolit le spleen et porte vers l’idéal («le ciel»).

L’antithèse «porteurs de béquilles» / «jeunes filles» montre que le

soleil transforme la vieillesse en jeunesse, comme l’alchimiste transforme la boue

en or.

Les pouvoirs du soleil permettent de rajeunir les êtres, mais également de les

faire croître comme le souligne le champ lexical de la croissance:«Et commande

aux moissons de croître et de mûrir /Dans le cœur immortel qui toujours veut fleurir!»

(v.15-16).

Le point d’exclamation concluant la strophe exprime l’emportement lyrique du poète

qui perçoit dans le soleil une puissance supérieure.

III – Le poète est comparé au soleil

(Quatrain final)

Dans le quatrain final, Baudelaire établit une comparaison entre le soleil et le poète :

«ainsi qu’un poète».

Le poète, comme le soleil, «descend dans les villes» et «ennoblit le sort des choses les

plus viles» (v.18).

Le poète fusionne les contraires, le beau et le laid, le prestigieux et le misérable.

Comme le soleil, il confère une dignité et une beauté à tout.

Le poète est un souverain comme l’indique l’expression «s’introduit en roi», mais c’est

un souverain immatériel, spirituel

Le poète solaire ne se caractérise pas par ses richesses matérielles.

Il est au contraire un justicier, indifférent aux conditions sociales. Il pénètre ainsi dans

des espaces antithétiques : les hôpitaux, où meurent les miséreux, et les palais, où

vivent les puissants : «Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais».

Le poète est un rayon de soleil, une divine lumière spirituelle qui soulage

indifféremment tous les humains.

Le soleil, Baudelaire,

conclusion

Nous avons vu comment, dans ce poème, le soleil est d’abord représenté comme

l’inspirateur du poète, avant de devenir une métaphore des pouvoirs de la poésie.

«Le soleil» témoigne d’une représentation ambivalente du poète. En effet, le poète est

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