Le monologue de Figaro
Commentaire de texte : Le monologue de Figaro. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Aurélie Bouilhet • 14 Octobre 2017 • Commentaire de texte • 1 415 Mots (6 Pages) • 1 332 Vues
Le texte, qu’il nous est proposé d’étudier, est un extrait du monologue de Figaro issu de la pièce de Beaumarchais Le Mariage de Figaro.
Beaumarchais est un dramaturge français du XVIIIè siècle. Partie intégrante du mouvements des Lumières, il se bat contre les inégalités sociales et subit les affres de la censure. Sa comédie « Le Mariage de Figaro » reprend les personnages de sa pièce « Le Barbier de Séville ».
L’extrait, dont nous allons traiter, est une parenthèse dans l’action comique de la pièce, comme nous le verrons dans le déroulé de ce commentaire. Tout d’abord, nous verrons en quoi ce monologue est inhabituel ; ensuite nous nous intéresserons à ce qui transparaît du personnage de Figaro à travers ce monologue ; et enfin, nous tenterons de démontrer en quoi Beaumarchais exprime ses idées au travers de ce valet.
I] Un monologue surprenant
a) Du roman dans le théâtre
Figaro revient sur des éléments ayant eu lieu plus tôt dans la pièce : « Après m’avoir obstinément refusé quand je l’en pressais devant sa maîtresse » L.2-3, on peut également noter l’utilisation de temps de la narration tels que le présent de narration, à la ligne 3 « à l’instant qu’elle me donne sa parole », et l’imparfait, pour relater des faits passés ne faisant en rien avancer l’intrigue de la pièce comme : « mes joues creusaient » L. 27 ou encore « je voyais de loin arriver l’affreux recors ».
Mais, une majorité d’éléments montrent que nous sommes toujours dans un cadre théâtral. Comme l’utilisation de faux dialogues, notamment L.6 « Non, monsieur le comte vous ne l’aurez pas… » comme s’il n’était pas seul en scène mais répondait au comte. On peut aussi noter l’apostrophe « Ô femme ! femme ! femme ! » dès le début du monologue où il semble clair qu’il s’adresse à Suzon. Enfin, nous distinguons juste avant le récit de la vie de Figaro, une didascalie L.14 : « Il s’assied sur un banc », ce qui implique l’idée de mouvement tout au long de ce monologue, rappelant le contexte théâtrale de ce texte.
b) Une parenthèse tragique dans une intrigue comique
Ce monologue se présente comme une pause tragique dans l’intrique de la pièce. En effet, ici Figaro se place devant sa destinée, « Est-il rien de plus bizarre que ma destinée ! » L.15. Il commence par l’apostrophe « Ô femme, femme, femme ! » initiant le tragique de son monologue, Suzon l’amour de sa vie qui le trompe, comme une suite logique de sa vie relatée après : « Fils de je ne sais pas qui ; volé par des bandits ». Nous pouvons aussi distinguer des expressions asseyant la souffrance, la dimension tragique vécu par le valet : « La nuit est noire en diable » L.13; « mes joues creusaient » L.27.
Cependant, on peut, grâce à une certaine ironie de la part de Figaro, se souvenir que nous sommes toujours dans une pièce comique, L.13-14 « et me voilà faisant le sot métier de mari, quoique je ne le sois qu’à moitié! », ou L.24-25 « et voilà ma comédie flambée ; pour plaire aux princes mahométans, dont pas un, je crois, ne sait lire » ou encore L.27-28 : « je voyais de loin arriver l’affreux recors, la plume fichée dans sa perruque », ces expressions forcent le rire chez le spectateur.
c) Un monologue qui tente de rompre avec la tradition
La principale rupture avec le monologue traditionnel, vient du fait qu’ici, il ne sert en rien à faire avancer l’action mais représente une pause philosophique et sentimentale de Figaro. Il se contente de revenir sur des faits en les énumérant parfois, avant de laisser l’intrigue reprendre son cours.
Cependant, Beaumarchais nous livre ici un monologue traditionnel au sens où l’on constate une rupture avec le rythme de la pièce, mais aussi car nous percevons par divers procédés l’intensité des émotions de celui qui le déclame.
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