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Commentaire: le monologue de Figaro.

Fiche : Commentaire: le monologue de Figaro.. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Février 2017  •  Fiche  •  1 161 Mots (5 Pages)  •  2 014 Vues

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Séance 4 :

        Objectif : commentaire n°3 : le monologue de Figaro page 216

Introduction :

         Monologue comporte au théâtre une spécificité énonciative. Exhibe un paradoxe. Forme dramaturgique assez récente n’existe pas au théâtre antique.

Au 17ème siècle, s’il est rejeté par les doctes au nom de la vraisemblance, il est réclamé par les acteurs quoi voient là un moment de bravoure. Le monologue intervient à un moment de crise

L’extrait du monologue que l’on va présenter est sans doute le plus long du théâtre français.

Dans l’acte précédent, la comtesse voulant éprouver les sentiments de son mari à son égard a ordonné à Suzanne d’accepter le rendez-vous que le conte lui avait fixé. Elles échangeront leurs vêtements et c’est la comtesse qui, sous le déguisement de sa servante, ira à son rendez-vous. Figaro n’est pas mis dans la confidence et il croit que Suzanne est décidée à le tromper avec le comte.

PB : nous verrons en quoi ce monologue correspond à un moment de crise.

  1. La colère d’un homme trahi
  1. Le délire de la jalousie
  2. La révolte contre le comte

  1. Un homme en détresse
  1. Le désarroi de Figaro
  2. Le retour sur une ratée
  3. Tragicomédie et picaresque

Développement :

        D’emblée, Figaro généralise : si Suzanne l’a trompé c’est parce que la femme est portée à la perfidie et au mensonge. Le monologue commence sur un ton presque tragique avec l’usage de l’apostrophe Ô femme. L’anaphore du mot femme et l’usage de la modalité exclamative renforcent cet effet oratoire de pathétique. On peut être frappé par la misogynie qui inspire ses phrases : l’individualité de chaque femme se perd dans une nature féminine jugée négativement. Cette nature est définie à l’aide des mots « créature » et « animal ». L’expression « créature faible et décevante » évoque le style des traités religieux qui voit dans les femmes des créatures portées au péché. Elles sont faibles pour résister à la tentation et l’adjectif décevante doit prendre ici son sens étymologiquement (décevoir = tromper). Après avoir brossé se portrait peu flatteur de la femme, Figaro revient à Suzanne et se remémore ce moment précis ou Suzanne la « trompé ». Le désarroi de Figaro se manifeste dans la construction grammaticale de la phrase qui commence par « après m’avoir […] au milieu même de la cérémonie ». C’est une phrase incomplète, sans proposition principales qui se clôt par une aposiopèse et qui montre que Figaro, dominé par l’émotion, ne parvient pas à organiser son discours.

        Figaro se sent dupé par son maître mais il est aussi en colère contre lui-même : s’il peste contre « le perfide », il se reproche d’avoir était un « benné ». La diatribe reprend le thème fondamental de la pièce qui est de nature prérévolutionnaire, Figaro s’en prend au privilège de la naissance. Il oppose le statut social du comte au « génie » individuel qu’il estime possédé, lui, un homme du peuple. Emporté par l’indignation, il s’attribue des mérites presque surhumains comme le montre l’usage d’une hyperbole : « plus de science et de calcul […] qu’on en a mis depuis 100 ans à gouverner toutes les Espagne ». Une énumération dénonce la prétention des « noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier » ainsi que l’usage de la question rhétorique qui souligne la pertinence du valet s’adressant fictivement à son maître (« qu’avez-vous fait pour tant de biens ? ». Figaro semble lancer un défi au comte (« et vous voulez jouter » le valet met ici le maître au défi de se mesurer avec lui.

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