Le livre X des Caractères de La Bruyère, intitulé «Du Souverain et de la République»
Commentaire d'oeuvre : Le livre X des Caractères de La Bruyère, intitulé «Du Souverain et de la République». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zoeroche • 9 Février 2022 • Commentaire d'oeuvre • 909 Mots (4 Pages) • 3 971 Vues
Introduction
Le livre X des Caractères de La Bruyère, intitulé «Du Souverain et de la République», est consacré aux questions politiques, à la gestion de l'État. On y trouve peu de satire et beaucoup de maximes, de conseils et d’observations. La remarque 35 du livre X consiste en une ample énumération des qualités requises pour être un bon roi. C'est la dernière remarque du livre X, mais elle apparaît dès la première édition des Caractères, en 1688. C’est une des plus longues de cette œuvre discontinue: elle compte 69 lignes, mais n’est constituée que dedeux phrases, la première d’une ligne, la deuxième de 68 lignes.
Pour l’explication, nous nous concentrerons sur les lignes 1 à 24 et 64 à 69. Le début du fragment traite des qualités de tempérament et de comportement nécessaires au souverain pour tenir son rôle social; la fin est une conclusion et un compliment à Louis XIV. Dans cette explication linéaire, on peut se demander quel est la place du souverain dans la comédie sociale, tant à la cour, que face au peuple ou devant les étrangers.
Découpage de l’extrait
Dans l’extrait étudié, se retrouvent les trois parties inégales de ce long fragment
- l.1 annonce du thème du fragment : les qualités nécessaires à un roi
- l.2-24 énumération des qualités (naissance, tempérament, dons intellectuels, vertus morales etc.)
- l.64-69 conclusion et compliment à Louis XIV
Explication linéaire
1. la première phrase est exclamative: elle est introduite par l’adverbe « que », avec l’inversion du Sujet « faut-il » qui produit ainsi l’effet d’une question rhétorique : procédé d’insistance pour souligner qu’il faut de très nombreux dons du ciel pour régner; cette hyperbole suggérée est renforcée par la forme exclamative, qui traduit l'admiration de l'auteur
2. la deuxième phrase consiste d'abord en une ample énumération, alternant des noms (par ex. l.2 à 6 : naissance…, air d’empire…, visage…., grand éloignement…) et des verbes à l’infinitif (par ex. l.6 à 8 : ne point céder à…, être toujours…);
- certains des noms de l’énumération reçoivent de nombreuses et vastes expansions, notamment « capacité » (l.24 à 35), « puissance » (l.45 à 52)
- les différentes parties de cette longue énumération sont seulement juxtaposées; seule la dernière est introduite par un connecteur: « enfin » l.60
- le rythme des membres de phrase est souvent croissant, par ex.
- une naissance auguste : seulement une Epithète
- un air d’empire et d’autorité : deux Compléments du nom
- un visage qui remplisse… et qui conserve… : deux propositions subordonnées relatives Compléments de l’antécéddent
Tous ces procédés d'amplification alimentent le caractère prodigieux de cette accumulation de qualités.
Pour donner de la variété à son propos, La Bruyère présente ces qualités en un véritable foisonnement:
- qualités naturelles: tempérance et maîtrise de soi (l.4-8), cœur et esprit (l.8-15)
- vertus morales: raison l.6, justice l.20-22
- talents et capacités: discernement l.15-20, mémoire l.22-24, «une vaste capacité» l.24-35
Dans cette partie de l'énumération retenue pour l'examen, se trouvent les qualités qui permettent au roi de jouer son rôle social, à la cour, devant son peuple, face aux étrangers etc. Ce sont les qualités qui permettent au bon monarque d'être l'arbitre de la comédie sociale.
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