Laurent Gaudé, « Regardez-les »

Le texte

L’explication suivant le mouvement du texte grâce au titre de chaque partie (procédés et interprétations)

Regardez-les, ces hommes et ces femmes qui marchent dans la nuit.
Ils avancent en colonne, sur une route qui leur esquinte la vie.
Ils ont le dos voûté par la peur d'être pris.

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Et dans leur tête,
Toujours,
Le brouhaha des pays incendiés.
Ils n'ont pas mis encore assez de distance entre eux et la terreur.
Ils entendent encore les coups frappés à leur porte
Se souviennent des sursauts dans la nuit.

Regardez -les. 
Colonne fragile d'hommes et de femmes.
Qui avancent aux aguets,
Ils savent que tout est danger.
Les minutes passent, mais les routes sont longues.
Les heures sont des jours et les jours des semaines.
( Les rapaces les épient, nombreux.
Et leurs tombent dessus,
Aux carrefours.
Ils les dépouillent de leurs nippes,
Leur soutirent leurs derniers billets.
Ils leurs disent "Encore",
Et ils donnent encore.
Ils leurs disent "Plus !"
Et ils lèvent les yeux ne sachant plus que donner. )
Misère et guenilles,
Enfants accrochés au bras qui refusent de parler,
Vieux parents ralentissant l'allure,
Qui laissent traîner derrière eux les mots d'une langue qu'ils seront contraints d'oublier.

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( Ils avancent, 

Malgré tout,
Persévèrent
Parce qu'ils sont têtus.
Et un jour enfin,
Dans une gare,
Sur une grève, )
Au bord d'une de nos routes,/Ils apparaissent.

Honte à ceux qui ne voient que guenilles.

Regardez bien.

Ils portent la lumière

De ceux qui luttent pour leur vie.

Et les dieux (s'il en existe encore),

Les habitent.

Alors dans la nuit,

D'un coup, il apparaît que nous avons de la chance si c'est vers nous qu'ils avancent.

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La colonne s'approche,

Et ce qu'elle désigne en silence,

C'est l'endroit où la vie vaut la peine d'être vécue.

Il y a des mots que nous apprendrons de leur bouche,

Des joies que nous trouverons dans leurs yeux.

Regardez-les,

Ils ne nous prennent rien.

Lorsqu'ils ouvrent les mains,

Ce n'est pas pour supplier,

C'est pour nous offrir

Le rêve d'Europe

Que nous avons oublié (1).

Vers 1 à 3 MVT 1 :  Début de l’errance :

- rimes à chaque fin de vers en ”i“

-  Impératif : donne un impact plus puissant aux paroles et à faire en sorte que le lecteur se sente concerné.

- un groupe uni, soudé et groupé et pourtant vulnérable.

- champs lexical de la fatigue et de l’épuisement.

- Une marche la nuit : terme à prendre au sens propre et sens symbolique : la nuit représente l’absence d’espoir, l’inconnu , l’illégalité…

Vers 4 à 9 MVT 2 :  Echos de la violence :

-  champs lexical de la répetition :

Encore, toujours…

- champs lexical de la violence /peur : Pays incendiés, terreur, coups frappés à leur porte.

- métaphore du “ brouhaha“ : évoque les cris de détresse

- les sursauts dans la nuit : métaphore du cauchemar et des souvenirs enfouis.

- des adverbes significatifs :

“Toujours“ est isolé/instance sur.

Vers 10 à 28  MVT 3 :  un long et dangereux périple

Impératif : « regardez-les », pour qu’on se sente concerné.

- Champs lexical du temps qui passe : heure, jour, minute… le temps passe lentement= hyperbole

- champs lexical du danger :

- ( Métaphore du mot rapace ) : avec les gens qui les fixes pour ensuite les volés.

- anaphore de la conjonction de coordination : « et ».  

- énumération vers 25 à 28 : l’auteur évoque l’état de fragilité et de vulnérabilité des enfants apeurés par le silence des adultes et des personnes âgées souffrant physiquement et psychologiquement (perte de sa langue, sa culture, son identitée).

Vers 29 à 45 MVT 4 : La lumière de la fin :

Impératif : « regardez-bien » pour qu’'on se sente concerné.

( Changement de structure ) : l’auteur à décider de raccourcir ses  vers pour que la lecture sois plus fluide et pour insister sur leur capacité à surmonter des obstacle

-énumération des de 3 circonstanciel de lieu : effet de rapprochement

- Métaphore : de  lumière avec l’espoir

- longue marche accomplie grâce à leur croyance, leur courage et leur foi.

- antithèse : ( nuit et vie/ lumière) :

Combat entre les 2.

- Champs lexical : du courage (

avancent, persévèrent… )  

- dernière interprétation du lecteur qui sonne comme un refrain

Vers 46 à la fin MVT 5 : La résilience

Champs lexical : du don (offrir,  ouvrent les mains, apprendre…)

- impératif : regarder les pour nous concernée et couper le rythme

- utilisation des 5 sens : bouche, yeux.

Utilise la 2ème personne du pluriel « nous » pour nous sensibiliser .