Le migrant contemporain dans la littérature et le cinéma de Chaplin à Laurent Gaudé
Cours : Le migrant contemporain dans la littérature et le cinéma de Chaplin à Laurent Gaudé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar OceaneN • 24 Juin 2015 • Cours • 1 826 Mots (8 Pages) • 1 186 Vues
LE MIGRANT CONTEMPORAIN DANS LA LITTERATURE ET LE CINEMA DE CHAPLIN A LAURENT GAUDE
TPE : Le migrant contemporain dans la littérature et le cinéma de Chaplin à Laurent Gaudé
Problématique: Quelles sont les différentes représentations des migrants que les écrivains et les donnent dans leurs œuvres ?
- Les causes du départ à travers les trois œuvres.
- « Les raisons politiques et religieux »
- « Les raisons économiques »
- La migration elle-même à travers les trois œuvres
- Le voyage
- Condition de voyage et les difficultés
- L’arrivée
Œuvre :
Chaplin, Immigrant 1917
Laurent Gaudé, Eldorado
Jacques Champreux, Bako l’autre rive 1979
[Philippe Loriet, Welcome 2009 (Conclusion)]
Introduction :
A la fin du XIXème siècle la Suisse, la France et la Corse sont des pays d’immigrations puis depuis les 30 Glorieuses le Royaume Uni, la Norvège, la Suède, la Finlande, la Belgique, l’Allemagne et l’Autriche viennent s’ajouter aux pays d’immigrations.
La France accueille des réfugiés politiques Arméniens et Russes dans les années 1920 et également des Espagnols républicains à partir de 1936, en raison du droit d’asile.
Au XIXème siècle il y a une accélération de la croissance démographique et donc une hausse brutale des migrations européens vers les autres continent, ces mouvements de population dureront jusqu’à la première moitié du XXème siècle.
- Les causes du départ à travers les trois œuvres.
- « Les raisons politiques et religieux »
L'émigration irlandaise ne débute pas au 19e siècle. Les persécutions religieuses des 16e et 17e siècles sont à l'origine des premiers flux de départs vers la France, l'Espagne et l'Italie. Il s'agit pour les Irlandais catholiques, de fuir la répression anglicane. Parmi les migrants se trouvent beaucoup de mercenaires qui s'engagent au service des souverains catholiques pour lutter contre l'Angleterre protestante. Ces combattants se forgent une solide réputation puisque Napoléon constitue, au sein de sa Grande Armée, une légion irlandaise.
[pic 1]
[Au fil de la lecture, on s’aperçoit que le commandant Piracci est révolté contre un système, qu’il a servi pendant vingt-ans. «Discours huilés, discours mensongers». Cette volonté gouvernementale de fermer les frontières à ceux qui n’ont pas eu la chance de naître «du bon côté». «Vous êtes la muraille de l’Europe (…) C’est une guerre. Il n’y a ni coups de feu ni bombardements mais c’est une guerre et vous êtes en première ligne. Ils sont toujours plus nombreux et la forteresse Europe a besoin de vous». On s’aperçoit aussi de «l’engagement de l’auteur», de l’émotion qu’il nous transmet, la vision humaniste et intime de ces problèmes souvent réduits aux statistiques. L’important, c’est la force qui jaillit de ces pages, la révolte aussi face à ces misères que l’Europe refuse de voir. Cette Europe qui n’a plus de rêve, comme l’explique un inconnu que Salvatore rencontre dans le cimetière de Lampedusa: «L’Eldorado, commandant. Ils l’avaient au fond des yeux. Ils l’ont voulu jusqu’à ce que leur embarcation se retourne. En cela, ils ont été plus riches que vous et moi. Nous avons le fond de l’œil sec, nous autres. Et nos vies sont lentes.»
Sans doute inconsciemment, Laurent Gaudé s’est inspirée de «Candide» de Voltaire (chapitre 18), dans le sens ou, son roman est une critique de la société européenne, de la naïveté des voyageurs (les voyageurs n’ont qu’une vue superficielle et Candide. Candeur au rôle révélateur ; bien mettre en valeur le monde visité en inviter le lecteur à percevoir le contenu philosophique). L’Eldorado est une utopie, l’Idéal des Lumières mais aussi de chacun. Même s’il nie avoir écrit un roman engagé. Ce roman est néanmoins un procès de la société de son temps. Satire constructive, nouvelles valeurs proposées au lecteur. Il est dans la continuité des philosophes de Lumières.]
- « Les raisons économiques »
La découverte des Amériques par Christophe Colomb en 1492 a généré des flux réguliers de migrations volontaires. Il ne s’agissait toutefois pas encore d’une émigration massive : seuls les plus riches et les plus intrépides faisaient le voyage. Durant des siècles, les migrations massives furent involontaires (déportations, esclavages…)
Les premières migrations de masse volontaires (1840-1914). Elles ont commencé il y a environ 200 ans. Il s’agit de flux massifs de migrants ayant choisi de quitter leurs pays pour s’installer dans un autre. Aux XIXème siècles, des millions d’européens pauvres ont fait le choix d’émigrer loin de leurs terres natales dans l’espoir de trouver une vie meilleure. Entre 1846 et 1876, 300 000 personnes quittèrent l’Europe chaque année, puis 600 000 jusqu’en 1896.
A partir du XVIIIème siècle, la Grande-Bretagne connaît des transformations économiques majeures. C’est le début de la Révolution industrielle. Le développement des grands bassins sidérurgiques, des premières usines nécessitent une main d’œuvre ouvrière toujours plus nombreuse.
Entre 1815 et 1845, plus de 500 000 Irlandais partent vers l’Angleterre travailler mais, c’est surtout la Grande famine que subit l’Irlande entre 1845 et 1849 qui poussent les populations au départ. A l’origine de celle-ci, des méthodes agricoles inappropriées et le développement du mildiou sur l’île, un champignon qui anéantit les cultures locales de pommes de terre, aliments de base des paysans Irlandais.
A partir de 1846, trois années successives de récoltes catastrophiques provoquent la famine, aggravée par des épidémies de choléra. La famine dure jusqu'à 1851 touchant particulièrement les populations de l’ouest du pays.
Le gouvernement britannique profite également de la situation pour expulser les paysans incapables de payer l’impôt sur leurs terres. Le bilan de cet événement dramatique est lourd puisqu’il provoque la mort de 500 000 à 1 000 000 de personnes et force à l’émigration plus de 2 000 000 d’irlandais.
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