La poésie n'a-t-elle que pour rôle d'embellir la réalité ?

Rayan                                                                                               1ere4

Goucem

Dissertation n°1

Sujet : La poésie n’ a-t-elle pour fonction que d’embellir  la réalité ? Pour répondre à cette question, vous vous appuierez sur votre lecture des Fleurs du mal  et des textes poétiques que vous avez étudiés dans votre parcours.

        La poésie, est un genre littéraire ancien, écrite de plusieurs manières,  principalement en vers mais également en prose. Le genre poétique définit en outre, l'art de créer des textes dans le but d'exprimer ses sentiments sur divers sujets. Celle-ci apparaît dans l'Antiquité, d'abord dans un cadre religieux, avec une quantité conséquente de mythes apparus en même temps que les croyances. Au cours des derniers siècles, les poèmes ont été constamment mis à jour, à partir de la civilisation et des époques à chaque fois.  Au XIX e siècle, des poètes tels que Charles Baudelaire ou encore Francis Ponge, ont su belle et bien rénover le genre puisque, grâce à leurs écrits, ils ont su transformer des choses, prosaïques en choses incroyablement belles. Par ailleurs, Arthur Rimbaud écrit : « Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ». Mais alors, la poésie a-t-elle pour mission /rôle de transfigurer ce que le réel présente de laid ou d’insignifiant ? Certes, La poésie permet d’embellir les les éléments affreux ou banals de l’existence.  Mais au contraire, le travail sur la langue permet au poète de montrer, plutôt qu’un « or » trompeur , toute la réalité de la boue du monde. 

        Le poète, est un homme / femme détenant en grande partie son inspiration à travers le monde qui l'entoure. Il peut en outre illuminer le quotidien et rendre  beau ce qui est à l'origine nauséabond. En effet, dans son recueil Les Fleurs du Mal, Baudelaire parvient à peindre la réalité dans toute son aigreur. Ainsi, dans son poème « Une Charogne », celui-ci la sublima : cet alchimiste  mélangea la bassesse et la puanteur de la charogne avec sa beauté. A travers la lecture de ce poème, nous pouvons retrouver cet aspect de transformation entre ce qui relève du beau et ce qui relève du laid étant donné que en partant d'un cadavre, d'une charogne portant une connotation hideuse, Baudelaire la métamorphosa en une très belle femme adulée. L'auteur écrit également « Le Soleil », faisant parti du même recueil. Ici, le poète traite de la ville sous le soleil en suggérant que ce temps ensoleillé rend plus simple son écriture et orne la ville. La raison pour laquelle Baudelaire écrit ce poème est la suivante :A l'époque où il écrit ce poème, une grande partie des poètes du XIXe siècle considéraient la ville comme un endroit où il pleuvait toujours, un lieu maussade en quelque sorte, tandis qu'ici, Baudelaire nous à démontré le contraire à travers sa description de la ville de Paris, de ses habitants... De surcroît, certains poètes cherchent en autre à présenter complètement la réalité : le poète dépeint les choses de la vie elles-mêmes. Ponge, par exemple revient à la réalité la plus commune dans Le Parti pris des choses avec ses poèmes tels que « Le Pain » ou encore « L'huître ».

        Par ailleurs, le genre poétique permet également de mettre en relief que les poètes peuvent faire de la poésie en partant d’événements mélancoliques. Effectivement dans Les Fleurs du Mal,

Baudelaire nous montre qu'une expérience douloureuse peut être sublimée : l'auteur a réussi à s'inspirer de son angoisse, de son expérience psychologique dans le but d'en tirer une beauté que l'on pouvait guère imaginer jadis. L'exemple le plus criant de son pouvoir de transfiguration est « Spleen IV ». Les sonorités ainsi que les images utilisées dans ce poème ont pour objectif de faire voir au lecteur ce que Baudelaire subit à l'intérieur de soi. La création poétique baudelairienne est tout simplement extraordinaire car non seulement sa source d'inspiration est très difficile à évoquer, mais il en parvient aussi à extraire de la beauté dans sa souffrance mentale. En addition, il écrit  toute une série de poèmes qui lui permettent d'échapper à « ces miasmes »  comme  l'« Invitation au voyage ». L'écriture de ce style de poèmes permet au le poète maudit qu'est Baudelaire de faire de l'art avec des émotions et de s'échapper de son mal-être.

        Si la fonction de la poésie est uniquement de soumettre la réalité en transformant des choses ignobles, dégoûtantes en choses sublimes, ou alors de transmettre des sentiments tristes à travers la création poétique, celle-ci n'a pas seulement cette fonction et cette importance vis-à-vis des poètes.

        En effet, un poème n'est pas nécessairement le seul effet d'embellissement de la réalité. Il peut rendre la vie complètement objective et condamner les faits graves de la société. Les poètes sont en mesure de nous faire prendre conscience des réalités sociales et politiques, et donc de nous faire réfléchir sur de nombreuses causes. Les auteurs font leurs écrits des « armes chargées de futur » (Gabriel Celaya), et se sont engagés à rendre l'avenir meilleur. La poésie engagée est une œuvre spécifique étant liée à une ou plusieurs causes que le poète en question souhaite absolument défendre. Il est aussi important d'ajouter que  Baudelaire était un poète vivant aux marges de la société de l'époque, tout comme de nombreux poètes du XIXe d'ailleurs.Cette idée du poète qui vit et souffre aux marges de la société, nous la retrouvons dans le poème « Bénédiction ». Effectivement, l’enfant déshérité, représentant en soi le poète, est maudit par sa mère, qui ravale ainsi l’écume de sa haine, puis l’adulte est trompé par le cynisme de son épouse. Promis à un destin de marginal parmi les hommes, il marche cependant sous la tutelle invisible d’un ange. Comme le Christ, il porte en lui une lumière divine et la souffrance est le prix à payer pour passer d’une rive à l’autre :

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