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La laideur une source d'inspiration pour les poètes : La Boue et l'or, alchimie poétique

Dissertation : La laideur une source d'inspiration pour les poètes : La Boue et l'or, alchimie poétique. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Décembre 2021  •  Dissertation  •  1 445 Mots (6 Pages)  •  1 246 Vues

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Sujet : La laideur peut-elle être une source d’inspiration pour les poètes ?

Victor Hugo dans sa préface de Les Orientales écrit : « Tout est sujet ; tout relève de l'art ; tout a droit de cité en poésie » revendiquant ainsi la liberté d’inspiration du poète. Mettant en pratique cette liberté, Baudelaire, dans son projet de préface de Les Fleurs du mal, écrit « Des poètes illustres s’étaient partagés depuis longtemps les provinces les plus fleuries du domaine poétique, Il m’a paru plaisant, et d’autant plus agréable que la tâche était plus difficile, d’extraire la Beauté du mal. ». La beauté s’écarte ainsi du bien contrairement à la tradition platonicienne qui les associait, Baudelaire prend alors comme sujet des thèmes « laids » délaissés par les autres auteurs. Il serait donc intéressant de se demander dans quelles mesures, la laideur inspire la poésie ? Pour tenter de répondre à cette question, nous étudierons d’abord comment la laideur sert de sujet en poésie, puis nous verrons comment elle est transformée par cet art, et enfin nous nous intéresserons à la laideur comme un outil révélateur du sens.

La poésie à tendance à s'inspirer du beau, pourtant la laideur est aussi un sujet présent et fréquent, dans laquelle elle est d’ailleurs traitée sous différentes formes.

La plus courante est la laideur esthétique, en effet, elle est présente dans plusieurs œuvres comme dans le poème « La charogne » de Baudelaire, dans lequel le poète fait le parallèle entre « une charogne » décrite comme « infâme », « putride », envahis de « noirs bataillons de larves » et le corps d’ « une femme lubrique ». Il s’écarte ainsi de l’image plus traditionnelle de la femme idéalisée et l’associe plutôt à la laideur. Mais cette laideur esthétique est aussi un sujet présent dans le poème « J’aime l’araignée» issue des Contemplations de Victor Hugo, où en prenant la défense de l’araignée et de l’ortie il fait une analogie avec le peuple, il évoque ces « deux victimes » comme « La vilaine bête et la mauvaise herbe », qu’il « aime » car « on les hait ».

Ces poètes décrivent des thèmes laids esthétiquement dans leurs poèmes, cependant leurs œuvres peuvent aussi être inspiré par des thèmes laids moralement ou socialement comme c’est le cas dans le poème « lesbos », de Baudelaire, œuvre condamné pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs » car le poète décrit et fait l’éloge de l’amour lesbien, proscrit à l’époque. De même, son poème « Les bijoux » est aussi censuré car jugée trop érotique, en effet le poète y décrit un amour charnel et sulfureux, thème jugé immoral lors de la publication.

Mais Baudelaire évoque aussi la laideur de l’environnement qui l’entoure, que ce soit les crimes, la misère, la souffrance ou bien encore la solitude, en effet, on retrouve ces thèmes dans différents poèmes comme « Le vin des chiffonniers » où il décrit des gens « Harcelés de chagrins de ménages, moulus par le travail et tourmentés par l’âge ». C’est aussi un thème abordé dans son poème « Le squelette laboureur » issue de la section « tableaux parisiens ». Cette œuvre morbide dépeint donc la vie urbaine et évoque un squelette laboureur rencontré sous formes de « planches anatomiques » dans Paris .

La laideur est donc un thème récurrent dans la poésie et qui se présente sous différentes formes, que ce soit la laideur esthétique, morale, sociale ou bien celle de l’environnement du poète.

Cependant cette laideur peut être transformée par le biais de la poésie,

En effet, dans le poème « Le mendiant » de Victor Hugo, les objets laids peuvent être dépassés pour voir leur beauté. C’est ce qui arrive au manteau du mendiant décrit alors comme « tout mangé des vers, et jadis bleu, » qui « par la lueur de braise, » « semblait un ciel noir étoilé. ». De même dans son poème « ode inachevée à la boue » Francis Ponge déclare son amour à la boue pourtant « constamment méprisée » mais qu’il perçoit comme « si belle ». Elle est en effet dotée d’« ailes bleues » qui lui ont été données par « l’orage » qui la « fonde ». Ces poètes

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