La chevelure de Baudelaire
Fiche de lecture : La chevelure de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mecool • 4 Mai 2019 • Fiche de lecture • 1 100 Mots (5 Pages) • 2 096 Vues
La chevelure
Titre du poème : la chevelure
Titre de l’œuvre : les fleurs du mal
Date de publication : 1857
Auteur : Charles Baudelaire
Mouvement ou courant littéraire Baudelaire : décadentisme/symbolisme
Genre : poésie
Mouvement ou courant littéraire de « la chevelure » :
Contexte historique : début de la révolution industrielle
Contexte sociale : début de la première crise économique.
Contexte culturel : Révolution culturelle
Principaux thèmes + leurs procédés :
- Un poème incantatoire :
Le pouvoir évocatoire de la chevelure passe par un rythme incantatoire.
Les multiples « ô » vocatifs créent une forme d’incantation : on a l’impression d’entendre une prière adressée à une déesse.
Ces interjections sont soutenues par l’enchaînement de points d’exclamation. Par exemple :
« Ô toison, moutonnant jusque sur l’encolure !
Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir ! ».
Les multiples enjambements et le rythme ample du poème créent une impression d’extension, de grandeur. On peut citer par exemple ces vers :
« Longtemps ! toujours ! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir »
- La métamorphose de la chevelure
Dès l’entrée du poème, elle est métamorphosée par l’emploi d’un vocabulaire faisant référence à la bestialité : « toison moutonnante », « encolure » et « crinière ».
A la fin de la première strophe, la chevelure se transforme à travers la comparaison : « Je la veux agiter dans l’air comme un mouchoir ».
D’abord animale, la chevelure devient végétale puisque la métaphore filée de l’animalité laisse place à une imagerie de la nature : « forêt aromatique », « l’arbre », « sève », « mer d’ébène », « huile de coco », « l’oasis ».
A travers ce réseau métaphorique, Baudelaire prône un retour à la nature primitive de l’homme.
- Le parfum de la chevelure
Le parfum devient même omniprésent : on trouve quatre fois du terme « parfum » dans le poème, complétées par un champ lexical plus développé : « aromatiques », « senteurs confondues » …
Or, comme dans « Parfum exotique » , le parfum est vecteur du souvenir et de la rêverie.
Ainsi, dans « La chevelure », le sujet du poème se déplace. L’évocation de la chevelure mène à l’évocation du parfum qui mène à la rêverie et à l’évasion.
Dès le deuxième quintile, par de subtiles associations de sens, il devient question de terres lointaines, d’océans et de voyages.
- La chevelure…un port
Dans les premiers quintiles, la chevelure est comparée à un port à travers un riche réseau métaphorique : « agiter comme un mouchoir », « vogue », « nage », « voiles », « rameurs », mâts ».
Le basculement entre la contemplation de la chevelure et le voyage s’opère entre les strophes trois et quatre.
En effet, la troisième strophe se termine sur deux points. Ces deux points, suivis du blanc typographique (commencement d’une nouvelle strophe) symbolisent un passage, une ouverture, une extension sur l’ailleurs :
« De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts :
Un port retentissant où mon âme peut boire »
- Un monde sensuel
La chevelure de la femme et son parfum font naître, comme dans « Parfum exotique », des visions d’un monde exotique idéal.
On retrouve ainsi dans « La chevelure » les caractéristiques de l’exotisme cher à Baudelaire :
♦ La présence de pays lointains : « Asie », « Afrique »
♦ La présence de la mer : « mer d’ébène », « voile », « rameur »
♦ La présence du soleil et de la chaleur : (au sens propre : « brûlante Afrique », « l’ardeur des climats », « de flammes », « l’éternelle chaleur », et au sens sensuel du terme : « langoureuse Asie »)
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