La Princesse de Clèves, Madame de Lafayette, première apparition à la cour,
Fiche : La Princesse de Clèves, Madame de Lafayette, première apparition à la cour,. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lucie gouru • 4 Juin 2022 • Fiche • 5 535 Mots (23 Pages) • 410 Vues
TEXTE 1 : La Princesse de Clèves, Madame de Lafayette, première apparition à la cour, de « Il parut alors une beauté à la Cour », à « d’en être aimée. »
Introduction :
Présentation générale : Madame de La Fayette, aristocrate mondaine, publie La Princesse de Clèves en 1678, vers la fin du XVII° siècle. L’auteure a donc appartenu aux mouvements de la préciosité et du classicisme. Cette œuvre est considérée comme le tout premier roman d’analyse. Il raconte l’histoire du personnage éponyme qui est partagé entre passion amoureuse et vertu morale.
Présentation du texte : Il s’agit de la première apparition de Mlle de Chartes dans le roman puisque le texte raconte l’arrivée du personnage éponyme à la cour d’Henri II ; c’est l’incipit du roman.
LECTURE
Problématique : Pour aborder ce texte, j’ai choisi la problématique suivante : comment le personnage éponyme va-t-il être introduit et présenté ?
Annonce du plan : Pour cela, le premier mouvement, qui va de la première ligne à la ligne 7, s’intitulera : une apparition. Ensuite, le deuxième mouvement, qui va de la ligne 7 à la ligne 16, s’appellera : une éducation. Enfin, le troisième et dernier mouvement, qui va de la ligne 16 à la fin du texte c’est-à-dire la ligne 21, se nommera : des principes éducatifs discutables.
ANALYSE
Conclusion : Pour conclure, Mme de Lafayette met en scène l’apparition de Mlle de Chartres à la cour d’Henri II en proposant le portrait détaillé d’une jeune fille à la beauté fatale, mais vulnérable, car elle a été trop éloignée de la cour et de ses dangers. L’éducation décrite s’attache à faire de la jeune fille une « honnête femme » contrairement à Mme de Merteuil dans Les Liaisons dangereuses de Laclos, qui s’est éduquée seule.
Mots clés, importants du texte :
- beauté - magnifique
- séduction - cour
- vertu - éducation
- amour
Analyse : Les premières phrases de l’extrait créent un effet d’attente. L’auteure ne révèle en effet pas tout de suite le nom de l’héroïne du roman. Tout est mis en œuvre pour retarder son apparition et susciter l’intérêt :
- La forme impersonnelle qui donne à cet extrait la tournure d’un conte de fée (« Il parut alors une beauté à la cour » l.1).
- L’article indéfini « un » qui prolonge le mystère sur son identité (« une beauté » l.1, « une beauté parfaite » l.2).
- La convergence de tous les regards vers l’héroïne (« qui attira les yeux de tout le monde » l.1, « elle donna de l’admiration » l.2).
- Afin de faire durer l’attente, l’auteure ménage une pause dans le récit pour revenir sur le passé et l’éducation de la jeune fille.
L’héroïne n’est pas nommée directement dans cet extrait. L’auteure met ainsi son héroïne en valeur, dévoilant petit à petit ses multiples qualités.
La Princesse de Clèves est présentée comme un modèle de perfection.
- Elle est désignée, la première fois, par une métonymie qui la consacre d’emblée comme une incarnation de la beauté (« une beauté » l.1).
- Mlle de Chartres apparaît d’autant + exceptionnelle et distinguée qu’elle se fait remarquer dans un lieu d’exception : la cour (elle « attira les yeux de tout le monde […] dans un lieu où l’on était si accoutumé à voir de belles personnes » l.1 à l.3).
- On relève des hyperboles et des superlatifs qui sont des caractéristiques du registre épidictique, et donc relatifs à l’éloge (« une beauté parfaite » l.2, « attira les yeux de tout le monde » l.1, « admiration » l.2).
- De +, elle a une statut social exceptionnel, ce qui fait d’elle une personne distinguée. On apprend qu’elle est de la même maison que le vidame de Chartres et « une des + grandes héritières de France » (l.4) ; c’est d’ailleurs un superlatif.
Le portrait de Mlle de Chartres demeure abstrait puisque aucune précision n’est donnée quant à ses traits. Sa beauté est davantage suggérée que décrite (« une beauté parfaite » l.2).
Madame de Chartres est dépeinte comme une mère d’exception qui concentre toutes les qualités, à l’exception de la jeunesse et de la beauté.
- Ses qualités morales sont énumérées dans une suite de substantifs mis en valeur par l’adjectif hyperbolique « extraordinaires » (l.6).
- A contre-courant des pratiques de sin époque, elle s’est retire de la Cour pour se consacrer à l’éducation de sa fille (« plusieurs années sans revenir à la cour » l.7, « Pendant cette absence » l.7-8). Il faut savoir qu’au XVII° siècle, les jeunes filles, lorsqu’elles recevaient une éducation, étaient éduquées au couvent ou par un précepteur : on comprend donc toute l’originalité de l’implication de Mme de Chartres qui transparaît dans le lexique de l’éducation : « donner ses soins » l.8, « travailla » l.8, « cultiver » l.9, « songea aussi à lui donner » l.9.
A travers Mme de Chartres, c’est en réalité Mme de la Fayette qui nous transmet une programme éducatif original pour élever les jeunes filles.
Mme de la Fayette critique implicitement l’éducation traditionnelle des filles qui repose sur l’évitement de nombreux sujets, dont l’amour et la galanterie.
- Ce jugement critique de la romancière transparaît dans l’emploi du présent de vérité générale : « la plupart des mères s’imaginent » l.10, « les malheurs domestiques où plongent les engagements » l.15-16, « qui est d’aimer son mari » l.21.
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