La Bruyère, Des Jugements, 1688
Fiche : La Bruyère, Des Jugements, 1688. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alialiali • 18 Avril 2017 • Fiche • 1 128 Mots (5 Pages) • 3 153 Vues
Texte 1, La Bruyère, Des Jugements, 1688
Problématique : De quelles manières La Bruyère exprime-t-il son opinion sur l’homme et la guerre dans le texte ?
Introduction
La Bruyère est un auteur du XVIIème siècle que l’on appelle souvent siècle du classicisme. La Bruyère est un moraliste au même titre que La Fontaine. Il critique les mœurs de la société de son temps. Les Caractères, œuvre rédigée en 1688 constitue une suite de textes courts dans lesquels l’auteur se moque des défauts de con contemporain et de l’homme. Son but est double : il s’agit à la fois de distraire par la satyre er d’instruire pour faire réfléchir le lecteur le lecteur. De cette façon il peut être en mesure d’incarner l’idéal classique de l’honnête homme : la mesure. Le texte que l’on propose d’étudier est issue des « Jugements ». Dans notre texte, le comportement de l’homme vis-à-vis de la guerre exprime bien sa démesure.
Quelles peuvent être les stratégies argumentatives grâce auxquelles La Bruyère confond les hommes en révélant leurs démesures ?
L’argumentation de la bruyère se révèle particulièrement efficace dans la manière dont elle interpelle le lecteur. Cependant en renversant la diversion traditionnelle entre l’homme et animal, l’auteur souligne le caractère déraisonnable de l’homme. En définitive, les stratégies argumentatives de La Bruyère ont pour but de dénoncer l’absurdité et la cruauté de la guerre.
- Une argumentation efficace qui interpelle le lecteur
- Une situation d’énonciation en forme de scène oratoire
- Des procédés visant à interpeller le lecteur
- Les arguments visant à assurer une progression logique du raisonnement
- Renversement de la distinction entre homme et animal afin de prouver le caractère déraisonnable de l’homme
- L’homme est prétentieux en se croyant supérieur
- Les animaux sont plus raisonnables que les hommes
- Ingéniosité en vue de la déraison : l’homme dénaturé
- Une argumentation efficace qui interpelle le lecteur
- Une situation d’énonciation en forme de scène oratoire
- Implication du lecteur : les modélisateurs de l’énoncée
- Des procédés visant à interpeller le lecteur
- Questions rhétoriques (l.19, l.23)
- La Bruyère fait entendre la voix de l’homme= donner à voir le raisonnement de l’homme pour mieux le dénoncer
- La Bruyère met en scène les destructions de l’homme → « ne diriez-vous pas »
- Les arguments visant à assurer une progression logique du raisonnement
- Le raisonnement par induction (le passage par l’exemple)
- Des connecteurs logiques « je consens » (l.15), « que »
- Procédé général de réputation
- L’hypothèse (l.13, 15, 20, 21)
- En renversant la distinction traditionnelle entre homme et animal, l’auteur souligne le caractère déraisonnable de l’homme
- L’homme est prétentieux en se croyant supérieur
- La Bruyère commence par montrer que cette affirmation : « l’homme est un animal raisonnable » n’est pas fondée : Les hommes se la sont attribuée tout seuls. « Qui vous a passé cette définition ? »
- Pour cela il retourne l’argument : ce sont les animaux qui devraient formuler cette affirmation. L’homme s’attribue le beau rôle « C’est une chose plaisante que vous donniez aux animaux, vos confrères, ce qu’il y a de pire, pour prendre pour vous ce qu’il y a de meilleur (opposition de superlatifs, qui souligne l’excès de l’homme.
- LB envisage que les animaux puissent « se définir eux-mêmes », forçant l’homme à réévaluer sa position vis-à-vis d’un règne qu’il considère comme inférieur. En suggérant cette inversion de point de vue qu’on trouve très souvent aussi chez La Fontaine, La Bruyère tente d’ébranler nos certitudes et la prétendue validité de notre jugement.
- L’homme prononce des jugements en être qui se croit supérieur « : « voilà de sots animaux », « Voilà le plus abominable sabbat » « Quels hurlements, quelles boucheries ! » alors que ce sont des comportements humains qui sont décriés. Sous-entendu, l’homme, alors que LB le peint lui dans l’apologue, ne sait même pas s’y reconnaître. Le terme « ingénuité » l. 23 s’applique en fait à l’homme lui-même, ingénuité= naïveté (dénotatif), bêtise (connotatif). Noter le mot « bête »>bêtise.
- Les animaux sont plus raisonnables que l’homme
- LB multiplie les mentions d’animaux : loups, singes, lions, taupe, tortue, perdrix, lévrier, sanglier, chats… Ils servent bien sûr à la construction de l’apologue, mais permettent aussi de forcer l’homme à reconsidérer ces espèces, à prendre en compte leur existence, ne serait-ce que d’un point de vue comptable.
- LB parle des animaux comme des « confrères » : manière de rabaisser l’homme et de le ramener à sa véritable condition : un animal comme les autres.
- LB envisage que les animaux puissent renverser la hiérarchie établie : « vous verrez comme ils s’oublieront » (comme ils oublieront leur état d’origine). C’est parce que l’homme est un tyran qui ne respecte pas l’ordre de la nature qu’il s’est attribué le meilleur rôle. L’affirmation d’Aristote est donc fausse (« l’homme est un animal raisonnable »), car l’homme se l’est attribuée lui-même. Elle n’a donc aucune valeur puisque LB prouve que l’homme est déraisonnable.
- Cependant, l’homme devrait apprendre des animaux qui l’entourent (l.7) : les termes de « folies », « caprices » sont opposés au « petit train » de la taupe et de la tortue. Elles vont « sagement leur petit train ». La sagesse est du côté animal. Analyser le rythme de la phrase : l.8 : « je ne parle point, ô hommes, de vos légèretés, de vos folies et de vos caprices qui vous mettent au-dessous de la taupe et de la tortue, qui vont sagement leur petit train, et qui suivent, sans varier, l’instinct de la nature ». Proposition principale démesurée et proposition relative qui fonctionnent de façon équilibrée.
- L’homme a utilisé son ingéniosité en vue de la déraison, c’est un être dénaturé.
- Avec une forte ironie (antiphrase caractérisée) : « fort judicieusement », « en animaux raisonnables » (l.25) « instruments commodes » (l.26 et 29), LB dénonce l’intelligence de l’homme. Son intelligence ne lui a servi qu’à une seule chose : faire pire que les bêtes. On pourrait d’ailleurs étudier la valeur fortement ironique du « ô hommes » à la l.7, CAD : vous hommes qui vous considérez comme le plus haut degré de progrès (versus « folies » et « caprices »).
- Noter les procédés de comparaisons entre les attributs des animaux : « dents, ongles » et les armes de l’homme : énumération : « lances, piques, dards, sabres, cimeterres » (l.26). L’inventivité dont fait preuve l’homme ne lui sert qu’à faire se massacrer. Ce n’est donc pas la nature qui est à l’origine de la sauvagerie, mais paradoxalement le progrès.
- Voir aussi l’idée suivante : l’homme était le plus chétif des animaux : « car avec vos seules mains, que pouvez-vous vous faire ? » l. 27. Il a fallu inventer des armes pour faire la guerre de façon plus efficace.
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