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La Bruyère

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Par   •  13 Février 2022  •  Cours  •  1 619 Mots (7 Pages)  •  843 Vues

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Révision dissertation

Né en 1645, Jean de La Bruyère est l’auteur d’une œuvre unique, Les caractères, qui connait un succès retentissant dès sa publication en 1688 et connait neuf rééditions. C’est un moraliste du Grand siècle qui peint l’âme humaine et s’inscrit dans le sillage de Montaigne, Pascal et La Rochefoucauld.

Les caractères fait partie du classicisme. L’un des principes clé de ce mouvement est l’imitation des anciens ( grecs et latins qui sont donc pris comme modèles). La Bruyère s’inscrit tout à fait dans ce schéma car il présente son livre comme la simple continuation des caractères de Théophraste (auteur grec du IV siècle avant J-C). Mais La Bruyère va enrichir et dépasser ce texte source pour élaborer un véritable chef d’œuvre.

Dans les livres V à X, La Bruyère s’attache à dépeindre le fonctionnement de la société

Livre V : De la société et de la conversation

 La Bruyère évoque l’art d’être en société. Il dresse le portrait de personnages contraires aux valeurs de civilité, de politesse et d’honnêteté.

Livre IV : Des biens de fortune

Le moraliste met l’accent sur le rôle de l’argent qui déstabilise l’ordre social et crée des différences de fortune ne reposant pas sur le mérite.

Livre VII : De la ville

Il dépeint la ville comme un théâtre où tout est caché, masqué. Les hommes sont rattachés les uns aux autres par le « regard », instrument de comparaison, de malveillance et de moquerie.

Livre VIII : De la cour

La Bruyère présente le tableau satirique de la cour de Louis XIV. Il s’agit d’une société superficielle, soumise aux cultes des apparences. Il décrit un monde pitoyable où les destinées sont soumises aux lois du hasard et où le destin d’un favori peut être brisé soudainement.

Livre IX : Des grands

Le moraliste dresse le portrait des hommes de la haute noblesse, orgueilleux, vaniteux, imprévisibles et corrompus. L’auteur oppose le rang social et le mérite.

Livre X : Du souverain ou de la République

Il critique la guerre et adresse des conseils aux dirigeants et au roi.

Thèmes importants :

L’honnête homme :

La Bruyère dans les Caractères fait le portrait de l’honnête homme (idéal de l’homme au XVIIème siècle) : un homme mesuré, convenable, cultivé qui n’essaie pas de paraître pour ce qu’il n’est pas. Ainsi les portraits satiriques sont à lire comme des contre-modèles de l’honnête homme. Par exemple Théodecte (V, 12) est trop théâtral. Il veut être le centre de tout et a des gestes et des tons de voix trop excessifs, qui manquent de discrétion. Narcisse (VII, 12) ne se soucie que de lui-même.

L’honnête homme, au contraire, se caractérise par sa modestie, sa mesure et sa maitrise des relations sociales et de la conversation.

Le théâtre du monde :

La Bruyère représente le monde comme un théâtre, thème traditionnel dans la littérature moraliste du XVIIème siècle. Le monde est théâtral car chacun met en scène sa richesse et sa fortune, dans une société régie par l’artifice et la superficialité. Ainsi, le regard est omniprésent dans Les Caractères. Tout est spectacle et destiné à être vu : « L’on se donne à Paris (…) pour se regarder au visage et se désapprouver les uns les autres » (VII, remarque 1). La Bruyère décrit même un « spectateur de profession » (VII, remarque 13) qui passe sa vie à fréquenter la Cour et la ville pour voir et être vu. Sur cette scène chaque courtisan est un acteur « maitre de son geste, des ses yeux et de son visage » (VIII, remarque 2). Cette comédie sociale est néfaste car l’art de la dissimulation détruit le « naturel », très important au XVIIème siècle.

La Cour et la ville :

Dans le livre VII, La Bruyère s’intéresse particulièrement à deux espaces qui amoindrissent les vertus de l’homme et font ressentir ses vices : la Cour et la ville.      Pour La Bruyère ce sont les lieux du changement perpétuel. Rien n’y est stable, tout y est en mouvement ce qui ne peut que déplaire au moraliste qui souhaite l’équilibre, la raison, et la perpétuation de la tradition.     Le champ lexical de l’agitation caractérise par exemple le portrait de Cimon et Clitandre qui « portent au vent, attelés tous deux au char de la fortune, et tous deux fort éloignés de s’y voir assis (VIII, remarque 32).       La cour et la ville sont également dominées par la figure de la Roue de de Fortune qui fait et défait les destins à l’aveugle.   Celui qui vient d’être placé à un nouveau poste en sera rapidement déchu (VIII, remarque 32).   Dans ces espaces, les hommes sont en esclavage : « Qui est plus esclave qu’un courtisan assidu, si ce n’est un courtisan plus assidu » (VIII, remarque 69).

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