La Belle et la Bête de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont
Commentaire de texte : La Belle et la Bête de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Naogami • 20 Avril 2020 • Commentaire de texte • 1 031 Mots (5 Pages) • 995 Vues
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Hypothèse de problématique :
Comment l’introduction du merveilleux ainsi que d’un personnage idéal s’effectue-t-elle dans ce conte de l’époque des Lumières ?
- L’introduction du merveilleux
- La première phrase : « Il était dix heures du matin quand il s’éveilla le lendemain et il fut bien surpris de trouver un habit fort propre à la place du sien qui était tout gâté. ». « Il était dix heures du matin » est un connecteur temporel qui resitue la situation. On peut de plus noter la séparation naturelle de la nuit qui rompt avec les événements précédents. Ensuite, le fait que le marchant ait changé d’habits durant la nuit accentue cette césure. On notera également que la situation du marchand s’améliore.
- Dans la seconde phrase : « Assurément, pensa-t-il, ce palais dépend à quelque bonne fée qui a eu pitié de ma situation. », le merveilleux fait de plus en plus sentir sa présence car le marchand évoque la possibilité qu’il soit dans un monde merveilleux peuplé de « bonnes fées » (comme dans cendrillon) sans que ça le choque (l’adverbe assurément le prouve) ce qui nous mène directement aux merveilleux qui apparaîtra quelques lignes plus bas. Le palais nous met aussi dans un contexte de merveilleux car c’est un lieu propice aux contes merveilleux comme dans de nombreux contes : Cendrillon, la Belle au bois dormant, etc …
- Dans les trois phrases suivantes : « Il regarda par la fenêtre et ne vit plus de neige, mais des berceaux de fleurs qui enchantaient la vue. Il entra dans la grande salle où il avait soupé la veille et vit une petite table où il y avait du chocolat. « Je vous remercie, madame la fée, dit-il tout haut, d’avoir eu la bonté de penser à mon déjeuner. » » on perçoit du merveilleux mais on n’est pas sur notamment avec le changement brutal de météo par exemple, la présence d’un met digne de l’ancienne vie du marchand ou encore la présence de nombreuses roses en hiver. De plus, il interpelle la « fée » pour la remercier ce qui montre que la présence de cette dernière dans son univers est naturelle.
- Enfin, de la ligne 9 à 13, nous pouvons voir avec l’hyperbole de la laideur de la Bête « une Bête si horrible qu’il fut tout près de s’évanouir. » que cette dernière sort de l’entendement. La définition même d’une bête est d’être tout sauf humain. Mais cela me porte plus à croire que cette « Bête » s’inclut plus dans le fantastique puisque cette créature est inconnue au marchand et de surplus avec l’étonnement d’avoir ce monstre pour hôte, ce dernier est surpris par ce personnage qui n’est pas « réel ».
- L’apparition de la bête
- La « Bête » apparait très brutalement à la ligne 12 et est au centre du texte jusqu’à la fin de celui-ci. Il est tout d’abord décrit hyperboliquement comme un monstre absolument repoussant : « une Bête si horrible qu’il fut tout près de s’évanouir. ». IL faut tout de même rappeler que l’une des définitions de bête est : personne dominée par ses instinct. La Bête laisse donc une première impression d’être un rustre. Le choix de montrer, à prime abord, la Bête seulement physiquement reprend bien l’histoire de l’Apulée car Eros n’est connu que pour sa beauté et tout le monde le croit cruel alors qu’il se montre très gentil et cultivé avec Psyché.
- Ensuite, la Bête prend la parole de la ligne 14 à 17 : « Vous êtes bien ingrat, lui dit la Bête d’une voix terrible : je vous ai sauvé la vie en vous recevant dans mon château et, pour ma peine, vous me volez mes roses que j’aime mieux que toute chose au monde : il vous faut mourir pour réparer votre faute. Je ne vous donne qu’un quart d’heure pour demander pardon à Dieu. ». Ce discours nous apprend tout d’abord que la bête n’est pas un rustre mais qu’il est érudit. Ce qui est paradoxal avec son surnom puisque l’autre définition de son surnom est : individu sans intelligence . Cependant la mise en forme de son discours nous permet d’affirmer le contraire puisqu’il utilise l’anaphore : « vous » qui montre également qu’il utilise le vouvoiement. On peut également noté qu’il n’est pas païen. Son nom qui s’oppose à celui de Belle est pourtant semblable : c’est pour tous les deux une fatalité et ce que les gens retiennent d’eux et c’est pour tous deux une raison physique. Mme Leprince de Beaumont met en la Bête l’idéal morale du 18ème.
- La Bête a aussi des principes moraux comme celui de la justice puisqu’il veut punir le marchand de mort pour avoir bafoué son hospitalité (crime impardonnable dans l’antiquité), mais il a aussi le principe d’honnêteté. Il ne faut pas oublier que ce récit est destiné à instruire les enfants et Mme Leprince de Beaumont se sert de ce personnage pour donner aux enfants des exemples de valeurs morales nécessaire à leur éducation.
- Enfin, la Bête malgré son apparence et même peut-être grâce à elle a du charisme : malgré ses nombreux temps de pause (points virgules) il reste ininterrompu dans son discours. De plus le marchand subit son autorité et se sent obligé d’avoir recours aux flatteries pour échapper à la mort. Les « je veux » du discours de la bête de la ligne 21 à 26 : « Je ne m’appelle point Monseigneur, répondit le monstre, mais la Bête. Je n’aime pas les compliments, moi, je veux qu’on dise ce qu’on pense ; ainsi ne croyez pas me toucher par vos flatteries. Mais vous m’avez dit que vous aviez des filles. Je veux bien vous pardonner, à condition qu’une de vos filles vienne volontairement pour mourir à votre place. Ne discutez pas, partez ! Et si vos filles refusent de mourir pour vous, jurez que vous reviendrez dans trois mois. » montrent qu’il a du pouvoir et de l’autorité vis-à-vis du marchand. Sans savoir la réponse du marchand à ce pacte dur l’honneur, nous savons que le marchand va accepter et lui obéir puisqu’il n’a pas d’autres choix.
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