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LA_discour de la méthode-Descartes

Fiche de lecture : LA_discour de la méthode-Descartes. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Juin 2019  •  Fiche de lecture  •  1 937 Mots (8 Pages)  •  628 Vues

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      Le discours de la méthode est une œuvre philosophique écrite par Descartes en 1637. Peu après la condamnation de Galilée pour avoir affirmé la stabilité de la Terre et le mouvement du soleil, le philosophe publie cette thèse afin de soutenir cette pensée. Cet ouvrage est surement l’un des plus fameux écrits de l’auteur puisqu’il y expose ses arguments scientifiques et philosophiques. En effet, Descartes est un célèbre philosophe, mathématicien, physicien ayant conçu les fondements d’une nouvelle science. Il est considéré comme l’un des initiateurs de la philosophie moderne. Outre son statut de philosophe scientifique, Descartes, au travers du Discours de la méthode expose sa théorie du « Je pense donc je suis ». Cogito qui tout au long de l’œuvre rend le lecteur certain, puis incertain pour enfin lui affirmer que tout est subjectif. D’autre part il y distingue le corps de l’âme. Derrière cette thèse se cacherait donc une part de critique vis à vis de la société dans laquelle il réside. La théorie est ici exposée dans deux parties différentes. L’une défend la pensée, l’autre le corps. La partie étudiée fait prendre conscience aux hommes de la discutabilité de leur savoir : ils n’égalent pas Dieu.                                                                                                                                                                                     De cette façon, nous pouvons nous demander Comment Descartes structure son discours pour exposer sa définition de l’homme. Dans une première partie nous étudierons en quoi ce récit est un discours argumentatif, dans une seconde partie nous analyserons ce qui fait de cet œuvre un discours scientifique. Enfin dans une troisième partie nous apprendrons la façon dont Descartes perçoit les hommes.

  1. Un discours argumentatif

  1. Les arguments sur la forme
  • Mélange des systèmes temps présent, « sont » (l-4), futur “ semblera” (l -1) et imparfait : “je m’étais” (l-9). Cela permet de monter l’intemporalité des idées de Descartes. On remarque finalement l’usage du présent de vérité général qui inculque au discours un semblant de logique, comme si cette thèse était prouvée et acceptée de tous.
  • L’auteur emploie une somme de connecteurs logiques qui relient les différentes parties du texte pour donner au lecteur l’impression d’une logique incontestable. On trouve “incomparablement”, “dont le premier est que” ou “et le second est que”.
  • Dans le premier paragraphe, Descartes utilise une figure de style propre à l’argumentation : l’hyperhypotaxe. Il emploie un grand nombre de propositions subordonnées :
  • D’une part pour préciser sa pensée (en tant que mathématicien, philosophe il cherche la précision). Prouvé par “Ce qui ne semblera nullement étrange”, ou “incomparablement”...
  • D’autre part, chaque subordonnée découle de la précédente, créant ainsi une phrase qui perd le lecteur tout en restant logique et en lui faisant accepter l’idée exprimée comme une vérité. “qui, sachant”, “à comparaison”, “et”, “qui, ayant été”...
  •  Le pronom personnel “je” n’est utilisé qu’une seule fois (ligne 9).  Cela montre qu’il prend position. Cependant les pronoms “nous” et “on” sont bien plus présents (ligne 11,13,24…). Descartes nous présente donc sa thèse comme une vérité générale pour que le lecteur approuve, en utilisant des pronoms personnels, il s’y inclut également parce qu’il est aussi un homme.
  1. Les arguments sur le fond
  • L’auteur utilise de nombreux modalisateurs, comme les adverbes “incomparablement” (ligne 6) ou “infailliblement” (ligne 25). Il emploie également des verbes de modalités comme le verbe pouvoir “l’industrie des hommes peut faire”, industrie, symbolisant étymologiquement une invention de l’esprit en une chose utile (ligne 2) ou encore “celles qui peuvent” (ligne 7). Enfin il fait aussi l’emploi du conditionnel “qu’elles ne seraient pas” (ligne 11). Ces éléments renforcent la visée argumentative de son discours parce qu’ils nuancent les propos du philosophe et aide le lecteur à prendre parti.
  • La première moitié du texte est marquée par une envie de convaincre le lecteur de Descartes montrée par “Ce qui ne semblera nullement étrange à ceux (...)” où le présent de vérité générale est employé, indiquant l’universalité de la thèse énoncée.
  •  Cependant, lignes 17 à 22, on remarque que Descartes semble changer de stratégie afin de persuader définitivement le lecteur : “Car on peut bien concevoir qu’une machine soit tellement faite qu’elle profère des paroles (...) mais non pas qu’elle arrange diversement, pour répondre (...)”. Cette formulation est un argument de concession qui prouve que bien que l’on pense la première affirmation, on ne peut réfuter le fait que la seconde est d’autant plus vraie. Ainsi Descartes place avec autorité le lecteur sur le même pas que lui sur son idée de la machine.

 

  1. Un discours scientifique

  1. Des faits prouvés
  •  Dans le deuxième paragraphe, on trouve une proposition subordonnée hypothétique “s’il y avait de telles machines, qui eussent les organes et la figure d’un singe” (lignes 9 et 10) ayant pour but de donner un côté scientifique à son discours, parce qu’elle utilise le conditionnel présent a valeur de proposition comme celui employé pour formuler une conjecture.
  • Le texte prend la forme d’une démarche scientifique dans laquelle l’auteur affirme sa thèse du corps séparé de l’esprit avec l’utilisation d’un présent de vérité générale “dont le premier est que” (ligne 15).
  • L’énonciation de ce discours est faite avec autorité, démontrant point après point les dires du physicien. Ainsi elle montre que tout cela est évident. On le remarque particulièrement grâce aux connecteurs logiques “dont le premier” ou “et le second”.
  •  En utilisant la méthode scientifique pour prouver que l’Homme est une créature parfaite car faite des mains de Dieu, mais finalement imparfaite car elle n’est pas capable de reproduire par elle-même une chose parfaite, Descartes montre de manière claire sa pensée. On ne peut la contredire suivant cette thèse puisque tout est systématiquement prouvé. En effet, le texte est séparé en deux grandes parties : un paragraphe, une pensée.

b) Une visée didactique

  • Descartes prouve au lecteur que les hommes ne sont pas Dieu. En effet ils sont incapables de créer une machine aussi parfaite que l’a fait Dieu en créant les hommes parce qu’ils sont dans l'impossibilité de créer la pensée et la morale. D’une certaine façon cette remise en question des hommes par rapport à leurs avancées scientifiques a une visée didactique parce qu’elle infirme la vision de l’époque et invite les hommes à revoir leurs acquis.

  • On relève une comparaison qui compare les machines à des organes :     “sachant combien de divers automates, ou machines mouvantes, l’industrie des hommes peut faire, sans y employer que fort de pièces, à comparaison de la grande multitude des os, des muscles, des nerfs, des artères, des veines, et de toutes les autres parties qui sont dans le corps de chaque animal ” (l.1 à l.5). Ceci prouve aux lecteurs à quel point le corps humain et les automates peuvent être liés.
  • Enfin, le but de Descartes est, à travers ce texte, de prouver que la machine de Dieu était, est et sera toujours supérieure à celle de l’homme malgré les avancées technologiques parce que les hommes sont incapables de recréer un être qui leur ressemble, doté d’une morale.
  1. La vision de l’homme par Descartes
  1. Le corps séparé de l’esprit : la théorie dualiste de l’homme (matérialiste)
  • Descartes part du principe que le corps et l'âme d’un être humain sont deux choses bien distinctes. Pour appuyer cette pensée, le philosophe sépare son texte en deux grandes parties, la première traite du corps et est représentée par le champ lexical de la génétique avec les mots « muscles », « nerfs » ou « artères » (ligne 4). Dans une seconde partie, Descartes expose les idées qui rapprochent l’homme de sa pensée avec le champ lexical de la morale soutenue par les mots “connaissances”, “paroles” ou “pensée”. Prenons en considération que la parole et la pensée sont les deux éléments qui distinguent l’homme des automates et des animaux et qui le rendent supérieur.
  • Dans le premier paragraphe, Descartes ne fait aucune différence entre l’homme, l’animal et la machine au niveau corporel : “ dans le corps de chaque animal considèreront ce corps comme une machine” (l 5-6). Cependant, le deuxième lui permet de souligner la supériorité (ou au moins la grande différence) de la conscience humaine au mode de fonctionnement de l’animal. En effet il compare les automates à “des singes”, ou à “d’autres animaux sans raison”.
  • L’hyperbole restrictive : “ de telles machines [...] nous n’aurions aucun moyen pour reconnaître qu’elle ne seraient pas en tout de même nature que ces animaux” (l 9 à 12) souligne que l’animal se résume presque totalement à son corps, comme une machine, car même ses réactions seront dictées par lui ( faim, instinct de survie...etc).
  • Dans la cinquième partie du Discours sur la méthode de Descartes on peut observer différents champs lexicaux. En effet, le champ lexical de la technologie avec les mots “automates, machines mouvantes, machines”. On observe que le mot machine, étymologiquement signifiant puissance revient plusieurs fois (3 fois) car pour Descartes la machine représente le corps humain sans l’âme, un animal ou encore un être créé par l’homme.
  1. Les hommes et leur rapport à Dieu
  • Dans le premier paragraphe de la Cinquième partie du Discours de la Méthode, Descartes exprime son idée qui est que rien n’égale Dieu, Dieu a créé l’Homme, un être parfait car créé par Dieu mais imparfait car rien n’égale Dieu. Et imparfait par son incapacité à créer un être avec une âme.
  • On peut relever certains éléments du texte qui semblent définir l’homme : “ce corps comme une machine (...) ayant été faite des mains de Dieu (...) mieux ordonnée et a en soi des mouvements plus admirables, qu’aucune de celles qui peuvent être inventées par les hommes. (...) [l’homme peut] user de paroles (...) d’autres signes (...) déclarer aux autres nos pensées.” (lignes 5,6,7,15,16 et 17.7)
  • De plus, il y a le champ lexical du corps humain qui est également présent avec les mots “os, muscles, nerfs, artères, veines, organes, corps”. Il y a une répétition du mot organe (3 fois) car d’après Descartes même si une machine créée par l’homme elle n’équivaudra jamais celle de Dieu à cause de l’absence de parole et de pensée.

 Finalement, en exposant sa thèse du corps séparé de l’esprit, Descartes ne chercherait-il pas à faire prendre conscience aux hommes qu’ils n’égalent pas Dieu ? Sa critique implicite de la société dans laquelle il évolue serait donc elle aussi en désaccord avec les institutions ? Ce discours serait alors en opposition au courant du moment : l’humanisme. Rabelais dirait “continue et deviens savant dans tous les domaines”. Il ne laisserait aucune place à l’ignorance et ferait de son fils une créature plus proche de l’automate que de l’homme.

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