Journal de lecture, Eldorado, Laurent Gaudé

Journal de lecture : Eldorado de Laurent Gaudé

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1. L’ombre de Catane

Ce premier chapitre nous provoque beaucoup de suspense, en effet on a envie d’en apprendre plus sur cette femme qui fixe le commandant. On est tout aussi surpris que le personnage lorsqu’il la rencontre dans son immeuble, et on est très curieux de savoir ce qu’elle a à lui demander. Puis on est d’une part horrifié par sa terrible histoire, puis d’une autre part très étonné par sa demande, on ne comprends pas, veut-elle se suicider ? Si c’est le cas, pourquoi avoir attendu deux ans ? On est tout aussi dégouté par la cruauté des hommes à l’origine de ces traversées désastreuses, et en fin de compte on comprend, tout comme Salvatore Piracci, la soif de vengeance de cette femme ayant perdu son bébé.

1. Tant que nous serons deux

On comprend que c’est une nouvelle histoire, ces deux hommes, tout comme la femme avec son bébé, vont tenter leur chance en Europe. On est presque aussi attristé qu’eux de quitter leur pays natal. « Nous sommes deux… Tant que nous serons deux, tout sera bien. Partons, mon frère. Je te suis », ici l’union des deux frères est ce qui fait leur force, ce passage nous émeut.

1. Tempêtes

Le dialogue entre le commandant et son ami Angelo nous emporte nous aussi, lecteurs, à la réflexion, a- t-elle réussi sa « mission » ? Est-elle saine et sauve ? Nous ne pourrons finalement jamais avoir la réponse, nous devons donc faire place à notre imagination. Celle-ci est interrompue par la venue d’un certain Matteo, le second du commandant, et on se demande ce qu’il a bien pu se passer.

Tout ce qui a bien pu nous être raconté est en train de se passer, on est dans le feu de l’action, on ressent une certaine excitation, et on veut en savoir plus. « Ne me remerciez pas », c’est ce que répond le commandant à un émigré, le lecteur ressent lui aussi cette culpabilité.

1. Blessure de frontière

« Je suis heureux. Aux côtés de mon frère. Je quitte mon pays », cette joie, le lecteur la ressent aussi. Mais Jamal, son frère vient rompre cette « bulle », quand ils se mettent à l’écart, le lecteur s’attend à tout, sauf à ce qu’il va lui dire. Tout comme Soleiman, on est en état de choc. Comment Jamal a-t-il pu garder ça pour lui ? Comment a-t-il fait pour ne pas fondre en larmes en accompagnant son frère ? La maladie rend son histoire tragique. Leur séparation nous fait du mal à nous aussi.

1. Le cimetière de Lampedusa

Salvatore Piracci remet sa vie en question et le lecteur arrive à le comprendre. Puis on ressent une certaine déception face à la lâcheté du commandant qui a pris trop de temps pour réfléchir à la requête du clandestin. Sa violence est choquante car c’est un nouvel aspect du personnage, mais elle est tout de même justifiée. L’homme du cimetière explique au lecteur le choix du titre de l’œuvre, c’est ce que cherchent les migrants en Europe.

1. Le boiteux

           « Dès demain, alors, j’enverrai de l’argent à         Jamal », ce que dit naïvement Soleiman touche beaucoup le lecteur, son seul espoir est celui de faire vivre son frère. Alors que tout va pour le mieux, il se fait voler tout son argent et en plus de ça il n’est pas arrivé à destination, c’est tragique pour le lecteur qui s’imaginait déjà sa nouvelle vie en Europe, et la joie de Jamal quand il recevra des nouvelles de Soleiman. A ce moment là tout espoir pour eux deux de se retrouver un jour est perdu chez le lecteur. Soleiman et Boubakar sont « Sans eau. Sans carte » ce qui renforce l’aspect tragique de leur destin chez le lecteur.

1. L ‘homme Eldorado

Le lecteur ne peut que soutenir la décision du commandant, il avait raison de s’en aller. Il est vrai que la séparation avec Angelo touche le lecteur, leur amitié est très forte, la discussion est si simple entre eux. Son départ est justifié, il part chercher son Eldorado à lui.

1. Je me perdrai à Ghardaïa

Le geste de Boubakar nous touche énormément, comment se fait-il qu’il soit aussi généreux avec un homme qu’il ne connaît même pas, lui-même étant nécessiteux ? Quand Soleiman descend à Ouargla, le lecteur s’attend à tout sauf à ce qu’il va se passer, cette violence est inattendue et cruelle, le marchant n’avait pourtant rien fait, son acte n’était pas totalement justifié. Sa rencontre avec l’homme dans les rues de Ghardaïa est presque magique, elle lui a permit de retrouver la force de continuer. Peu de détails sont donnés, on veut en savoir plus, se sont-ils échangé des paroles ? Se connaissaient-ils déjà avant ? On est curieux de savoir, mais malheureusement on pressent que l’histoire sera sans fin comme pour la femme du Vittoria.

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