Incipit La princesse de Clèves, Madame de Lafayette.

Lecture analytique n°1 : Incipit de La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette. (Ligne 1 à 55)

Présentation de l’œuvre :

• Roman éponyme (porte le nom de son personnage principal)
• Publié anonymement en 1678 sous le règne de Louis XIV (Le nom de l'auteur n'apparaîtra sur la couverture de ce roman qu'en 1780, soit plus de 100 ans après sa parution).
• Mouvement classique
• Fiction psychologique inscrite dans un cadre historique (fin du règne d’Henri II début de celui de François II)

Présentation de l’auteur :

• Marie-Madeleine de La Fayette (1634-1693), écrivaine du XVIIème s
• Elle anime un salon littéraire à Paris et côtoie des hommes et des femmes de lettres.
• Œuvres principales : La Princesse de Montpensier (nouvelle, 1662), Zaïde (roman, 1671) et LPDC

Impressions générales :

Incipit qui ne respecte pas les règles traditionnelles car il ne présente pas les personnages principaux. La cour est présentée comme ambiguë : problème entre la morale et l’esthétique, société hypocrite. Il y a un réalisme de passage : description réaliste, personnages en représentation. La cour, huit-clos où l’on enferme des personnes de la même classe sociale.  Cour qui repose sur l’être et le paraitre.

Analyse par paragraphe :

1. Hyperbole /exagération dans la description de la cour. Perfection esthétique en rupture avec la réalité des personnages. Evocation de la relation extraconjugale du roi : on casse l’idéal qu’on a du roi avec ses infidélités.
2. Toujours dans l’exagération utilisation du pluriel. On met en avant l’adultère plutôt que le vrai couple.
3. Résumé du mariage où l’amour n’est pas mis en avant, reine seule.
4. Elle sait qu’elle est trompée mais on ne sait pas ce qu’elle en pense, hypocrisie de la société. Portrait du roi libertin qui aime le commerce des femmes hyperboles / exagérations.
5. Surenchère de la cour (paradoxale avec le paragraphe d’avant). Moqueries de la narratrice ? Description de la cour : les gens sont beaux, cultivés…

Exemple de commentaire :

Comment cet incipit met-il en avant les contradictions de la cour ?

1. Un incipit traditionnel

1. Le cadre

Historique : les personnages présentés ont vraiment existé ce qui permet de laisser supposer que l’histoire racontée est réelle

Lieu : présentation de la cour : personnes nobles de haut rang

1. Les portraits

Hyperboles pour souligner l'importance des personnages qu'elle utilise, leur beauté et leur caractère extraordinaire : "magnificence", "jamais", "tant d'éclat", "éclatants", "partout". L'hyperbole structure le texte, il y a une forte exagération. On trouve d'autres procédés d'amplification, les personnages sont souvent associés à des idées abstraites plus que concrètes. Les termes "éclat" et "magnificence" sont redondants.

1. Une annonce en creux

Triangulation amoureuse, les intrigues de cour. L'auteur rappelle ainsi que le Dauphin est mort. Elle parle aussi de la passion du roi pour Diane de Poitiers.

1. Un incipit contradictoire

1. Des splendeurs de la cour…

Perfection invraisemblable. Idéalisation par l’hyperbole : série de portraits brillants. L’auteur accumule les titres de noblesse. Cela donne l’impression d’une cour qui n’est constituée que de personnages incroyablement nobles et magnifiques.

1. … A l’hypocrisie des personnages

Contraste entre l’être et le paraitre. Parallélisme avec les splendeurs. Infidélités : même le roi à une maitresse. Société complètement hypocrite et superficielle.

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