Fiche lecture linéaire, Une Charogne, Charles Baudelaire

Une Charogne, Charles Baudelaire

Ce poème fait partie du recueil intitulé Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire publié en 1857. Dès sa publication, le recueil fait scandale et choque la société conformiste de l’époque. Il est en partie censuré quelques mois après sa publication et Baudelaire fait l’objet de nombreuses critiques. En effet, l’œuvre choque par son inspiration maléfique, les sujets sensuels et morbides qu’elle regroupe et la façon déplacée dont est abordé la religion.

Introduction

Baudelaire commence son poème par une rencontre surprenante. D’entrée de jeu nous pouvons constater un titre interpelant « Une Charogne ». En effet, il renvoie à un thème apoétique et nous verrons que comme toujours, Baudelaire saura comment en tiré une forme de beauté poétique.

Projet de lecture : comment Baudelaire parvient-il à transformer le répugnant en un objet transfiguré ?

Mouvements :

-1e mouvement (v.1-12) : une rencontre surprenante

- 2e mouvement (v.13-333) : résurrection artistique

- 3e mouvement (v.33-36) : le retour au réel

- 4e mouvement (v.37-48) : comparaison de la femme à la charogne

I. une rencontre surprenante

- v.1 : « rappelez-vous » verbe à l’impératif qui invite au souvenir + « vous » / « nous » pronoms personnels qui créer un lien avec le lecteur + « mon âme » apposition qui donne une idée romantique et instaure une discussion personnelle et intérieur

- v.2 : « beau matin d’été » installation d’un cadre propice pour une balade amoureuse

- v.3 : au détour d’un chantier » cc de lieu qui détourne le regard du lecteur et créer une coupure + « une charogne infâme » vision terrible qui contraste avec la situation romantique installée au vers précèdent

- v.5-6 : « jambes en l’air », « femme lubrique » « brûlante », « suant les poisons » comparaison avec une femme aux allures érotiques qui est d’ailleurs un thème très abordé dans son recueil

- v.7 : « nonchalante », « cynique » adjectifs pessimistes qualifiant la femme qui brise l’image de la femme de l’époque

- v.9 : « rayonnait sur cette pourriture » antithèse « rayonnait » / « pourriture » qui donne l’impression que la création divine perdure malgré le fait qu’elle se décompose + allégorie avec « le Soleil rayonnait » et « la grande Nature » qui donne l’idée de toute-puissance divine

- v.10 : « cuire à point » la charogne devient un vulgaire morceau de viande ce qui créer un contraste avec l’intervention de la divinité au vers précédent

- v.11 : « au centuple » hyperbole qui permet de retourner au cycle de la vie et à la morte religieuse

II. une résurrection artistique

- v.13 : « une carcasse superbe » oxymore, transformation à connotation positive du corps

- v.14 : « comme une fleur s’épanouir » comparaison qui rappel les fleurs du mal et l’idée d’extraire la beauté du mal, la fleur qui fane symbolise en effet de façon poétique ce que la charogne montre de façon provocante :

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