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Fiche de lecture, les fleurs du mal - Charles Baudelaire

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Par   •  5 Novembre 2022  •  Fiche de lecture  •  4 578 Mots (19 Pages)  •  532 Vues

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DALENNE-TANG

Meï-Lyne 1ère4

06/10/2022

« Alchimie poétique : La boue et l’or »

Charles Baudelaire, Les fleurs du Mal, 1857/1861

FICHE DE LECTURE

1. Des poèmes qui vous frappent par leur beauté formelle, par leur musicalité et leurs images : une forme d’alchimie qui transforme notre langage quotidien, nos mots de tous les jours pour en faire des merveilles.

Texte 1 : Le Serpent qui danse

Dans ce poème, Baudelaire met en avant la vision du corps de la femme qui invite le lecteur à un voyage des sens et une rêverie exotique. L’intimité amoureuse est ainsi marquée dès le premier vers à travers l’adresse du « je » du poète au « tu » de l’être aimé. La proximité à la fois sentimentale et spatiale des amants est soulignée par l’apostrophe « chère indolente » (v.1) et l’évocation du corps dénudé de la femme : « De ton corps si beau, comme une étoffe vacillante, miroiter la peau ! » (v.2-4). On peut également observer un rapprochement physique progressif entre le poète et cette femme : « Et ton corps se penche et s’allonge » (v.25), « Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,Je crois boire un vin de bohème » (v.31-33).  Le poème est également marqué par le champ lexical du corps : « corps » (v.2), « peau » (v.4), « chevelure » (v.5), « Tes yeux » (v.13), « Ta tête » (v.22), « Ton corps » (v.25), « ta bouche », « tes dents » (v.31-32). Il y a une vision à la fois globale et partielle du corps de la femme perçu à travers le regard du poète. Enfin, dans ce poème, Baudelaire éveille tous nos sens : vue/ toucher : « voir » (v.1-17), « chevelure profonde » (v.5) ; goût/ odorat : « Aux âcres parfums » (v.6) et l’ouïe : « glaciers grondants » (v.30).

Texte 2 : L’homme et la mer

Ce poème est marqué par la beauté formelle de l’amour face à la musicalité et à la beauté de la mer. Il révèle sa beauté avec un lexique approfondi de l’amour et de la mer : « homme libre toujours tu chériras la mer » (v.1), « la mer est ton miroir, tu contemples ton âme » (v.2), « tu l’embrasses des yeux et des bras » (v.6). On observe également une personnification de l’amour avec le vocabulaire de la mer : « Homme nul n’a sondé le fond de tes abîmes,

                Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes » (v.10-11).

En conclusion, ce poème montre les effets sincères de l’amour à travers le lexique envoûtant de la mer.

Texte 3 : Le balcon

Le poème est écrit en alexandrins. Au vers 1, on observe une juxtaposition de deux visages d’une femme : la « mère des souvenirs », celle qui permet de remonter vers le passé et vers le paradis perdu de la mémoire. La « maîtresse des maîtresse », formulation hyperbolique. Image de la femme désirable et sensuelle, ainsi que la femme dominatrice et impérieuse.

A partir de ce vers, on retrouve le développement de la mère-maîtresse dans tout le poème.

Le vers 2 célèbre à la fois la sensualité et le respect. A ce respect répondent « la douceur du foyer » (v.4), « la bonté du cœur » (v.8-24). La maîtresse et sa sensualité sont reprises : « caresses » (v.3),   « charme des soirs » (v.4), « que ton sein m’était doux » (v.8), « tes beautés langoureuses » (v.23),  « ton cher corps » (v.24), « baisers infinis » (v.26-30). Le poème joue constamment sur un double registre. Les images et les constructions entrecroisent l’affectivité et la sensualité.

Le décor est présent dès le titre. Par le balcon, l’intérieur s’ouvre vers l’extérieur et l’intimité se prolonge dans la profondeur mystérieuse d’un paysage crépusculaire « les soirs illuminés », (v.6-10), « les soleils sont beaux » (v.11/15), dominé par « le balcon » (v.7).

Le refrain n’apporte pas d’éléments nouveaux en termes de signification, mais cela permet au premier vers de chaque strophe de retentir dans la rêverie du lecteur. La dernière strophe comporte un enjeu, marqué par la forme interrogative de la longue phrase (v.26- 29). La renaissance du passé pourra-t-elle s’effectuer à travers l’évocation poétique ? Au sein de cette tournure interrogative, on trouve une comparaison affirmative (v.28-29). Elle suggère que la réponse à la question est affirmative.

Le poème se termine sur l’adjectif « infini » (v.30), qui marque l’éternité ressuscitées par l’écriture. « Le Balcon » rassemble tous les thèmes de « Spleen et Idéal ». La femme y apparaît désirable et vénéneuse ; le crépuscule est somptueux mais inquiétant. Le bonheur est menacé par le temps : l’amour est dégradé par la tombée de la nuit.

2. L’alchimie comme une sorte de panacée qui nous console et nous guérit… Cherchez des poèmes qui, par exemple, font naître un ailleurs paradisiaque, qui évoquent un idéal ET qui nous entraînent vers cet ailleurs, cet Idéal. Des poèmes qui nous consolent, nous apaisent…

Texte 1 : Parfum exotique

Dans ce poème, le narrateur qui rêvasse est guidée par sa bien aimée vers une île utopique. Dans le premier quatrain, le premier vers est composé d’un enchaînement de compléments circonstanciels introduits par un adverbe de temps : « Quand les deux yeux fermés, en un soir chaud d’automne » (v.1). Cela donne à la phrase un rythme lent qui plonge le lecteur dans une atmosphère calme et sereine. Ainsi, le narrateur semble imposer une atmosphère bien précise afin de transporter le lecteur dans un rêve qui sera le fruit de son imagination ou bien l'inspiration d'un souvenir heureux.

On comprend ensuite que le narrateur est accompagné par une femme : "Je respire l'odeur de ton sein chaleureux ». Par ailleurs, le champ lexical de la chaleur que l'on retrouve tout au long du premier quatrain inspire la sensualité. Elle est intensifiée par l'évocation des sens : "yeux » (V.1), « je respire » (V.2).

En somme, « Parfum exotique » débute par l'évocation sensuelle et exotique de la femme aimée qui est une façon pour le narrateur d'atteindre l'univers idéal. À travers cet idéal que Baudelaire nous décrit, il nous donne une définition de la poésie en utilisant notamment la synesthésie et le lyrisme. On peut associer « Parfum exotique » au poème « Le Serpent qui danse », où le narrateur livre une autre méthode pour atteindre l'idéal.

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