Extrait n°2 des “Cannibales”, livre I, chapitre 31, page 32-33, à partir de “Trois d’entre eux (...)” à “(...) le feu à leurs maisons.”
Fiche : Extrait n°2 des “Cannibales”, livre I, chapitre 31, page 32-33, à partir de “Trois d’entre eux (...)” à “(...) le feu à leurs maisons.”. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar manon.....15 • 15 Avril 2021 • Fiche • 1 111 Mots (5 Pages) • 1 032 Vues
Explication linéaire n°2 :
Extrait n°2 des “Cannibales”, livre I, chapitre 31, page 32-33, à partir de “Trois d’entre eux (…)” à “(…) le feu à leurs maisons.”
Introduction Lecture Problématique Plan Cadre spatio-temporel Personnages Dialogues | Montaigne est un des auteurs humanistes les plus connus du XVI -ème siècle. L’œuvre majeure de sa vie, que la postérité a retenue, est Essais, ou il réfléchit à l’homme qu’il est et son époque. Essais comporte plusieurs livres, ici nous allons étudier un extrait du livre I, chapitre 31, qui fut nommé « Cannibales », car Montaigne y évoque la découverte de la tribu des Tupinambas au Nouveau Monde, en France Antarctique, le Brésil actuel. L’extrait qui nous intéresse ici se situe à la fin du chapitre, au moment où pour la première fois Montaigne nous raconte sa rencontre avec certains Indiens Tupinambas au moment où il leur donne la parole. Pour la première fois nous entendons le point de vue des Indiens. C’est cet extrait que je vais vous lire à présent…. Comment Montaigne s’empare-il de la parole des Indiens pour mieux critiquer la société française de son temps ? Montaigne nous propose un récit de cette rencontre en utilisant la théâtralisation au service de ses idées (mise en scène), Dans un premier temps de la ligne 439 à la ligne 446, il pose le cadre de cette rencontre. Ensuite de la ligne 446 à la ligne 451, il évoque le déroulement de la rencontre. Enfin, de la ligne 452 à la fin de cet extrait ligne 465, il laisse la parole aux Indiens. |
Partie I | - 1ère phrase : très longue phrase mais l’essentiel est les 1er et derniers mots de la phrase. - A peine récit commencé → interrompu par les pensées de Montaigne avec 2 incises et 1 parenthèse= effet d’attente chez le lecteur donc mise en valeur de la fin. - champs lexicaux qui s’opposent : Indiens ≠ Français Indiens= “repos”, “bonheur”, “douceur” → champ lexical de la paix Français= “corruption”, “ruine”, “misérable” → champ lexical du malheur - “ruine”= hyperbole, les Indiens vont tout de suite être ruiné, malheureux, donc registre pathétique, on est dans l’empathie - “coutera”, “naîtra” → prédiction du futur - “soit déjà avancée” → hypothèse, c’est possible que ce soit déjà trop tard, que les Indiens soient déjà malheureux, comme si c’était trop tard → grosse probabilité - “(…)” → parenthèse explicative avec une périphrase “désir de nouveauté”= curiosité, origine du problème. Cela rapproche les Indiens des Européens, ils ne sont pas capables de contrôler leur désir. Ici, désir du nouveau monde, de nouveau horizon. Montaigne montre une forme d’égalité entre tous les hommes, qui sont perdant du point de vue moral. Montaigne reste du côté des Indiens néanmoins, il prend position pour eux. - “Trois d’entre eux”, trois=adjectif numéral cardinal Echantillon d’un petit nombre d’Indiens=idée de la rareté, Montaigne a eu la chance de les rencontrer. Souci d’exactitude de Montaigne et de vérité. - “Rouen”→ nom propre qui renvoi à un lieu - “Charles neuvième”→ renvoi à la date et à l’âge du prince au moment des faits. Il est depuis mort son “feu” s’est éteint, Montaigne écrit ce récit après la mort de ce prince. |
Partie II | - “longtemps”→ ironie, trop long pour les Indiens. “parla à eux”→ le roi ne les laisses pas parler, discours d’accueil, il témoigne de peu d’intérêt pour eux. “on”= quelqu’un, un guide, pronom indéfinit. - répétition de “notre” renvoi à “façon”, “pompe”, “ville”→ européens ethnocentré + complexe de supériorité. - “le plus admirable”→ le plus=superlatif, admirable=superlatif → hyperbole Question orientée → complexe de supériorité des européens, ils présupposent qu’aucunes critiques n’aient possibles. Interrogation subordonnée indirecte, qui contient la réponse. Les Indiens à l’inverse sont purent et innocent comme des enfants donc ils disent ce qu’ils pensent. - “dont j’ai (…) bien marri”→ Montaigne fait comme une incise, il coupe le récit pour laisser un commentaire personnel. Cela nous donne l’impression que Montaigne raconte quelque chose de vécu, mais on n’est pas sur= incertitude car quelqu’un aurait pus lui raconter le récit. On peut considérer que Montaigne est franc, sincère, citation exacte plutôt qu’invention, il dit la vérité (qu’il a oublié). - “Trois”, “troisième”→ adjectifs numéraux numéral et cardinal → soucis d’exactitude sur le fond et la forme. Mise en valeurs des 2 paroles des Indiens s’il en a oublié une c’est qu’elle était moins importante. |
Partie III “en premier lieu” “secondement” | - “en premier lieu”, “secondement”→ il rapporte en mettant de l’ordre dans son récit → montre l’organisation chronologique minimale. Démonstration que les Indiens sont logiques dans leur chronologie et leur parole. - “fort étrange”→ adverbe d’intensité antéposé qui montre la surprise des Indiens. Montaigne joue avec la surprise et l’effet d’attente. - “grands hommes (…) armés”→ énumération + gradation “barbe”=âge, “fort”=force physique, “armé”=pouvoir} vocabulaire du pouvoir militaire → suppose que les militaires ont un pouvoir, le port d’arme dissocie le militaire de n’importe qui, du paysan. - ↑ opposition à “un enfant”, au singulier donc militaire supérieur. Montaigne joue sur la disproportion + la question du roi qui est un enfant = choix paradoxal. - “ (…)”point de vue de Montaigne, des Français et des Européens en général. Il fait une connivence (complexité sur le point de vue intellectuel) comme si les indiens ne pouvaient pas comprendre car ils ne sont pas assez intelligents, comme si Montaigne faisait exprès de prendre le point de vue des européens. Il donne néanmoins en partie raison aux indiens, les indiens voit bien qu’il y a un problème et Montaigne est d’accord du point de vue logique mais pas du point de vue de la raison par rapport à la monarchie. - deuxième discours des indiens - “ (…)”→commentaire sur la question de vocabulaire qui tourne autour du mot “moitié”, Montaigne anticipe et nous prépare à ce qui suit. Les indiens sont peut-être plus proches d’être chrétiens que les européens eux même : “moitié”= prochain en quelque sorte. Ils ont du bon sens. - “hommes pleins (…) injustice” → opposition : pauvre ≠ riche Pas d’harmonie chez les européens, déséquilibre social. Moins de mots pour définir les nobles, les privilégiés et plus de termes de la misère sociale du peuple dans les rues. “les rues”→ cette misère n’est pas cachée Mise en valeur de la misère par le rythme binaire (groupe de mots présentés deux par deux : … et/ou …) du texte à 3 reprises. Accumulation des termes les négatifs possible → montée oratoire - “missent le feu à leurs maisons.”→ prédiction “missent”, “prissent”= subjonctif (mode de l’éventuel/risque d’arriver) → spectre des révoltes et de la révolution française. Les Indiens s’étonnent que le peuple/les pauvres ne se rebellent pas et supportent/tolèrent ces injustices. - “gorge”, “feu”, “brûlé”= révolte |
Conclusion | Voilà un texte qui ici joue pleinement de l’opposition de l’antithèse des Français et des Indiens de l’autre. |
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