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Explication de texte de Arthur Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation

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Par   •  4 Mai 2020  •  Commentaire de texte  •  1 653 Mots (7 Pages)  •  1 564 Vues

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Dans cet extrait tiré du livre de Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation, rédigé en 1966, l’auteur nous présente ses idées et ses efforts pour se débarrasser de la douleur. Il associe la souffrance et le désir pour les faire coïncider et nous montrer que le bonheur ne s’obtient que si on apprend à vivre avec cette douleur constante. Mais l’homme est-il condamné à souffrir à cause de son désir ? Peut-on atteindre le bonheur sans souffrir ?

Pour comprendre le problème que soulève notre sujet sur le rapport entre le désir et la souffrance, nous nous appuierons sur les trois parties du texte cité précédemment : Comment l’Homme appréhende la douleur, puis dans une deuxième partie, nous chercherons à définir l’indifférence stoïque nécessaire à la poursuite du bonheur. Et enfin, nous montrerons que selon Schopenhauer, pour atteindre le but ultime de tout homme (le bonheur) il faut accepter la douleur et atteindre un niveau de détachement qu’il nomme la sérénité stoïque.

Dans ce texte Schopenhauer, nous fait part de sa vision de la quête du bonheur. Mais cette quête est une souffrance continue. L’Homme souffre tout au long de sa vie et des évènements qui la rythment : même les sentiments les plus positifs, comme l’amour (ligne 4)), provoquent une douleur qui peut vite devenir insupportable. L’auteur nous donne d’ailleurs une liste non exhaustive de sentiments en majorité négatifs, pour nous aider à comprendre le propos (Ligne 6). Il nous explique aussi que malgré tous nos efforts pour chasser cette douleur, elle ne disparaît jamais, elle se transforme, elle change d’aspect comme il le dit ligne 3 « elle revient sous mille autres figures ». Que penser alors des aléas de la vie ?

« À l’origine » qui suppose dès la naissance, la douleur naît en même temps que l’être humain. Lorsque la faim tenaille un bébé, la souffrance arrive (« privation »), tous ses besoins qu’il ne peut assumer seul et le rendent vulnérable et dépendant sont autant de moments de souffrance. L’inquiétude de rester en vie provoque une angoisse qui se traduit pas la douleur. Ce sont des besoins basiques que tout être humain a déjà ressenti. La souffrance est bien là.

L’auteur pense que c’est peine perdue que d’essayer de la chasser parce qu’elle reviendra toujours sous une forme différente (ligne 3). Selon l’âge de la personne, la forme que revêt la douleur est différente mais pas cette sensation. Les circonstances cette souffrance apparaissent sous plusieurs émotions comme citée à la ligne 5 et 6 : « elle se fait désir charnel, amour passionné, jalousie, envie, haine, inquiétude, ambition, avarice, maladie, et tant d’autres maux ». Il utilise un

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vocabulaire péjoratifs en insistant sur les adverbes négatifs. Le mot « douleur » apparait cinq fois au long du texte pour nous garder dans une atmosphère négative, et insister sur l’importance de ce mot. Elle peut également prendre un aspect « triste, lugubre, du dégoût, de l’ennui » et anesthésier la personne. Si Schopenhauer pense qu’en faisant des efforts on peut repousser momentanément la souffrance tout en sachant qu’elle reviendra sous une autre forme, pour ma part je ne pense pas que la vie de l’Homme « oscille entre la douleur et l’ennui » car sinon notre vie serait grise et sans aucun but, donc ne vaudrait pas la peine d’être vécue. Malgré la douleur, ou grâce à elle, la vie est colorée de mille évènements, sentiments, émotions qui forgent l’expérience de tout être vivant, qui l’enrichissent et lui donnent leur intérêt.

À partir du connecteur logique « Pourtant » à la ligne 10, l’auteur marque l’ouverture de la deuxième notion: la douleur comme valeur consolante. Ce que Schopenhauer appelle l’indifférence stoïque. « L’ indifférence » est l’état d'une personne qui n’exprime ni intérêt, ni amour, ni crainte, ni peur, un désintérêt total. Et « stoïque » se dit d'un comportement qui dénote une fermeté inébranlable, une grande impassibilité devant la douleur, le malheur, etc. Il est dérivé de la philosophie stoïcienne des auteurs anciens comme Zénon, Sénèque où encore Marc Aurèle et issue de l’École du Portique à Athènes fondée vers -301, et plus proche de nous comme René Descartes. Cette doctrine ayant pour finalité le bonheur de l’existence humaine, acceptation rationnelle de l’ordre du monde et de son évolution. Il repose sur la distinction entre d'un côté les choses qui dépendent de nous et sur lesquelles nous devons concentrer nos efforts, et d’un autre côté les choses qui ne dépendent pas de nous, contre lesquelles il est vain de lutter et que nous devons au contraire supporter et accepter, c’est le principe du détachement. Comme l’explique Dominique Pignat dans son livre L’indifférence chez les stoïciens « Pour un stoïcien, l'indifférence ne signifie pas désintérêt pour le monde environnant. Épictète est tout autre que l'adolescent blasé que rien n'intéresse et dont le « bof » désabusé est l'unique réponse à toute initiative du pédagogue. L'indifférence est la conséquence du privilège accordé à un seul désir, celui du bonheur. Parce que le sage sait où est l'unique bien nécessaire, il ne fait plus de différences entre les multiples biens contingents ; aucun de ceux-ci ne saurait justifier un élan passionné.

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