Explication détaillée montaigne

          1 MONTAIGNE

Ce texte est tiré du chapitre « Des Cannibales », chapitre 31 de l’œuvre des Essais de Montaigne, auteur humaniste bordelais du 16ème siècle, période de la Renaissance. Il s’intéresse ainsi à l’ensemble des humains et aux valeurs, traditions et mœurs de toute société, mais également aux langues et à littératures. En effet Montaigne a beaucoup voyagé, notamment en Italie, en Allemagne et en Autriche, ce qui est plutôt rare pour quelqu’un de son époque.  Il a écrit les Essais afin de laisser une trace de lui, de partager ses expériences et de faire connaître ses opinions et pensées. Nous pouvons remarquer à travers cet extrait des Essais, grâce au style d’écriture, que l’auteur réfléchit tout en écrivant, là est le principe des essais.

EXP 1

 Il écrit ce texte après sa rencontre avec des Indiens en 1562 lors d’un banquet organisé par Charles IX pou fêter une victoire, Montaigne exprime ainsi son avis sur eux. Montaigne se demande si la majorité des Européens ont raisons de les qualifier de « Barbares ». Mais pourquoi les Indiens ne sont-ils pas sauvages au sens habituel qu’on leur attribue selon Montaigne ? Dans un premier temps, l’écrivain nous donne son avis en quelques lignes. Dans un second temps, Montaigne analyse les raisons des préjugés des Européens et dénonce l’ethnocentrisme. Troisièmement, l’auteur explore la définition du mot sauvage.

Premièrement, on peut remarquer que Montaigne fait une digression en utilisant « pour en revenir à mon sujet », afin de se recentrer sur ce qu’il abordait précédemment. Cela appuie ainsi le fait que l’auteur réfléchit en même temps qu’il s’exprime. Montaigne lui-même disait qu’il écrivait « à saut et à gambade ». En introduisant à la première personne du singulier par « je trouve », il nous montre bien qu’il va nous donner son avis, ce qui est caractéristique des Essais. Avec l’utilisation de l’hyperbole « il n’y a rien » et du présent de vérité générale « il y a », on reconnait la thèse. L’expression « d’après ce que l’on m’en a dit » montre que Montaigne s’inspire de témoignages afin d’être objectif. A travers la phrase « […] il n’y a rien de barbare et de sauvage dans cette nation » Montaigne explique que les Indiens sont un peuple civilisé. Dès le début Montaigne s’oppose aux préjugés disant que les Indiens sont des sauvages et barbares. On peut donc facilement comprendre qu’il ne partage pas l’avis de la plupart des Européens mais qu’il les trouve finalement civilisés.

        Deuxièmement, Montaigne nous explique que les gens pensent que les Indiens sont barbares essentiellement parce qu’ils sont différents. Il dit que « chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de ses coutumes ». Montaigne entend par là que les européens juge tout ce qui n’est pas coutume de sauvage, alors un peuple aussi différent, par exemple par rapport à leur nudité ou le cannibalisme, est automatiquement considéré comme barbare. Les Européens font donc preuve d’ethnocentrisme, ils vont alors dévaloriser tout ce qui est différent en le disant inférieur. Montaigne nous dit que « nous n’avons pas d’autre point de mire pour la vérité et la raison que l’exemple et l’image des opinions et des usages du pays où nous sommes », il exprime à travers cette phrase que nous jugeons tout en fonction de notre pays, de notre culture, puisque c’est notre seul véritable point de comparaison. Les usages de cette époque, tels que le fait de s’habiller, d’être gouverné par un roi, avoir des églises et pratiquer le christianisme ne sont pas présents chez les Indiens, ils sont donc considérés comme « barbares ». Montaigne finit sa seconde partie en dénonçant l’ethnocentrisme avec l’anaphore hyperbolique de « parfait » donnant un rythme ternaire et un caractère ironique à la phrase dans la phrase : « la parfaite religion, le parfait gouvernement, le parfait et incomparable usage de toute chose ».

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