Montaigne EXPLICATION N°2
Synthèse : Montaigne EXPLICATION N°2. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar arthurmysst • 17 Novembre 2019 • Synthèse • 1 243 Mots (5 Pages) • 1 192 Vues
Français : explication n°2
- Introduction :
Michel Eyquem de Montaigne (1533 – 1592) est un philosophe, humaniste, moraliste et auteur de la Renaissance (14ème – 17ème siècle). Il est l’auteur d’une œuvre d’envergure : Les Essais
Dans « Des Cannibales », chapitre publié dans la première édition (1580) de ses Essais, Montaigne s’intéresse aux peuples Tupinamba, qui a la particularité de pratiquer le cannibalisme (=anthropophagie). A la fin du chapitre, après avoir pris longuement leurs défenses et vanté leur mode de vie, Montaigne raconte avec quelques-uns de ces Amérindiens lors d’un voyage à Rouen en 1562. Montaigne décentre son regard d’occidentaux afin d’opérer une mise à distance critique.
Comment Montaigne par l’intermédiaire des Amérindiens arrive-t-il à critiquer les Européens ?
- Paragraphe 1 :
Dans ce premier paragraphe, Montaigne commence par présenter la situation dans laquelle il se trouvait. En effet Montaigne nous transmet l’ensembles des informations importantes au cadre spatio-temporel, c’est-à-dire le lieu : Rouen, l’époque : Charles 9 (1574 = mort de celui-ci) et le nombre de sujets présent : trois Hommes du ‘’Nouveau Monde’’ et lui-même (= présence certifiée par Montaigne).
« Trois d’entre eux, ignorant combien coutera un jour à leur tranquillité et à leur bonheur la connaissance des corruptions de ce côté-ci de l’océan, ignorant aussi que cette fréquentation viendra leur ruine (dont je devine d’ailleurs qu’elle est déjà fort avancée), bien malheureux de s’être laissé duper par le désir de la nouveauté et d’avoir quitté la douceur de leur ciel pour venir voir de voir le nôtre, vinrent à Rouen, au moment où le défunt roi Charles 9 y était. » (l.4910 à l.497)
Cette phrase est très caractéristique de l’écriture de Montaigne (=phrase très longue).
Montaigne coupe la proposition principale
Montaigne, dans la proposition principale « Trois d’entre eux, […] vinrent à Rouen, au moment où le défunt roi Charles 9 y était. », se place comme spectateur d’un fait historique exceptionnel en précisant les circonstances historiques de l’évènement.
Montaigne prédit immédiatement la chute des peuples Amérindiens à travers l’usage du futur dans la proposition subordonnée interrogative direct « […] ignorant combien coutera un jour à leur tranquillité et à leur bonheur […] ignorant aussi que cette fréquentation viendra leur ruine […] »
L’auteur accentue l’aveuglement des Amérindiens, en créant une antithèse entre leur peuple et les sociétés européennes. Le peuple amérindien semble « ignorer » les corruptions chez les européens. « […]la connaissance des corruptions de ce côté-ci de l’océan […] » (=le fait de se rencontrer).
Le texte dénonce les apparences trompeuses que peut faire miroiter la société européenne « […]), bien malheureux de s’être laissé duper par le désir de voir le nôtre […]). Montaigne met en valeur l’innocence la naïveté des Amérindiens face à ce qu’il présente comme une volonté des Européens de tromper et de duper.
L’éloignement spatial, c’est-à-dire la traversée de l’Atlantique, semble déjà correspondre à la perte d’un idéal : « […] avoir quitté la douceur de leur ciel pour venir voir de voir le nôtre […] »
La découverte par les Indiens eux-mêmes de l’Ancien Monde traduite par le rythme ternaire : « nos manières, notre faste, ce que c’est une belle ville » (l.498). De plus l’auteur se compte dans les sociétés occidentales avec l’utilisation de « nous » et « notre »
La rencontre est l’occasion d’établir un dialogue entre les deux civilisations : « quelqu’un leur demanda ce qu’ils en pensaient » (l.499). Mais l’échange n’est pas ouvert il est biaisé dès le départ (= nous avons pour but de montrer notre supériorité = devenir un modèle à imiter) : les courtisans du roi partent du principe que les observations des Amérindiens vont forcément
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