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Explication linéaire Montaigne Les Cannibales

Commentaire de texte : Explication linéaire Montaigne Les Cannibales. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Septembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 135 Mots (5 Pages)  •  440 Vues

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Introduction:

[Présentation] Montaigne publie ses Essais à la fin du XVIe siècle. « Des Cannibales »

est le chapitre XXX du livre I, paru en 1580. À cette époque, « Cannibales » est le mot qui désigne les habitants de la côte brésilienne, connus pour leur cannibalisme.

[Situation] Le passage que nous allons étudier se situe au début de l’essai. Montaigne vient d’expliquer que le Nouveau Monde découvert par les Européens ne correspond pas à ceux qu’évoquent les auteurs de l’Antiquité, comme l’Atlantide. Il dit s’appuyer sur un autre témoignage : celui d’un homme qui aurait « vécu dix ou douze ans dans cet autre monde ».

[Lecture]

[Sujet] Dans cet extrait, Montaigne se penche sur l’emploi du mot « sauvage », utilisé pour désigner le peuple du Nouveau Monde.

[Mouvement]

l.122-129 : D’après Montaigne, si les Cannibales nous paraissent sauvages, c’est parce que le barbare, c’est toujours l’autre.

l.129-136 : Pourtant les fruits naturels du Nouveau Monde semblent moins sauvages que les fruits artificiels de l’Ancien Monde.

l.136-150 : Finalement, la Nature étant supérieure à l’Art, les Cannibales sont supérieurs aux Européens

[Problématique] Nous allons voir comment Montaigne renverse l’emploi du mot « sauvage », faisant à la fois une critique des Européens et un éloge inattendu des Cannibales. 


DÉVELOPPEMENT


 l. l122-129 : Le barbare, c’est l’autre


 - « d’après ce que l’on m’en a dit » : Montaigne nous rappelle que son jugement est fondé sur le témoignage d’un autre => pronom indéfini « on ».
 - « je trouve qu’il n’y a rien de barbare et de sauvage dans cette nation » l123 : il annonce clairement sa thèse à travers une négation absolue, ainsi les deux mots péjoratifs habituellement associés aux Cannibales sont rejetés avec force. 
 - mais la phrase de Montaigne n’est pas finie : elle se poursuit par une précision essentielle : « sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas dans ses coutumes » => « sinon » équivaut à « si ce n’est » ; Montaigne restreint l’emploi du mot « barbarie » à une habitude ; il dénonce ainsi l’usage systématique de ce terme à l’égard de l’autre, de celui qui a d’autres « coutumes », d’autres usages.

- la 2e partie de la phrase l125-127 insiste sur la cause de ce réflexe : nos « point de mire » pour la « vérité » sont « l’exemple », “l’image des opinions» et les « usages du pays où nous sommes » : le propos de Montaigne est ici très général, comme le montre la répétition du pronom personnel « nous » => ce sont nos habitudes qui forgent nos jugements sur les autres : ce qui nous est étranger nous est donc «barbare».

- la dernière phrase du paragraphe est construite sur une répétition exagérée du mot « parfait », appliqué à notre « religion », « notre gouvernement » et «l’usage » : on perçoit ici l’ironie de Montaigne => elle montre la distance prise par Montaigne : cette ironie sous-entend une erreur. 


lI. l129-136 : Les fruits artificiels plus sauvages que les fruits naturels

la phrase des l.129-133 contient trois fois le mot « sauvages »; elle se compose de deux parties : d’abord, Montaigne compare les « sauvages » du Nouveau Monde aux « fruits que la nature a produits d’elle-même», faisant

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