Ecriture personnelle : la musique est-elle libération ou souffrance ?
Dissertation : Ecriture personnelle : la musique est-elle libération ou souffrance ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Matthieu Furic • 2 Avril 2021 • Dissertation • 1 280 Mots (6 Pages) • 4 937 Vues
Écriture personnelle
Sujet : La musique est-elle libération ou souffrance ?
La musique est un art qui existe depuis toujours et de nombreux chercheurs ont étudié les effets qu’elle pouvait avoir sur l’être humain. Dans l’essai écrit par Emmanuel Bigand en 2018 intitulé Les bienfaits de la musique sur le cerveau, l’auteur décrit l’importance de la musique à travers trois grandes étapes de notre vie : pendant notre conception / état fœtus, quand nous grandissons puis quand nous vieillissons. Il souligne également les prouesses de la musique qui permet aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer de pouvoir se remémorer des souvenirs grâce à l’association d’une mélodie à un sentiment, un passé, un vécu. La musique a donc des bienfaits réels, observés par de nombreuses personnes.
Cependant, ce constat mérite d’être nuancé en se posant la question suivante : la musique est-elle libération ou souffrance ? Autrement dit, la musique est-elle une source d’évasion ou de douleur ?
Il s’agira de montrer dans un premier temps que la musique peut créer un sentiment de souffrance puis une source d’évasion, avant de souligner le côté de cet art qui est paradoxal.
Tout d’abord, je pense que la musique est à l’origine de nombreuses sensations fortes négatives comme la douleur. Elle peut nous remémorer un souvenir douloureux, influencer notre état d’esprit pour nous entraîner dans la souffrance qu’un compositeur a enfermé dans sa musique. C’est un constat que Charles Baudelaire partage dans son poème « La musique » tiré du recueil Les fleurs du mal dans lequel il souffre et parle même de convulsions quand il écoute de la musique.
Je pense également que la musique, qui est un art difficile à maîtriser, nécessite une rigueur accrue pour parvenir à en jouer. Par exemple, l’apprentissage du chant est un exercice long et très technique. Il faut avoir une parfaite maîtrise de son souffle, de sa cage thoracique, de son élocution et cela demande énormément d’effort. Certains se donnent même corps et âme jusqu’à épuisement, comme dans le roman Gil de Célia Houdart dans lequel est mis en scène un cours de chant particulièrement difficile pour Gil qui se fait reprendre sans cesse par son professeur lors de la pratique de son chant pour atteindre la perfection. On arrive parfaitement
- comprendre toutes les nuances et le travail que Gil doit faire pour chanter, il se dédit corps et âme au chant lyrique.
Enfin, je pense également que la musique, étant omniprésente dans notre quotidien, ne nous laisse pas le choix que de l’écouter. Par moment, que ce soit à la radio, à la télévision, dans des magasins, de la musique est diffusée en ambiance de fond et il nous arrive parfois d’avoir dans sa tête une musique qui ne nous plaît guère, et pourtant elle nous trotte dans la tête encore et encore sans qu’on ne puisse s’en débarrasser. Cela peut créer un agacement, une exaspération de vouloir retirer cette musique de la tête. C’est ce que l’article « Cette musique qui nous trotte dans la tête » publié dans le Guardian Newspapers Limited en 2006 explique en associant le comportement de la musique avec un virus qui est difficile à vaincre. Il parle de « ver musical » et d’une « démangeaison du cerveau » qui se nourrit des souvenirs de l’hôte
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pour survivre, au dépit du bien-être de ce dernier. Subie, la musique peut donc être pénible à supporter
Pour toutes ces raisons la musique peut être une source de souffrance, mais elle peut s’avérer aussi bienfaisante.
En effet, je constate également que la musique nous permet de nous évader de bien des façons. La musique agissant comme langage universel, elle permet aux compositeurs de s’exprimer, se libérer de leurs souffrances et de leurs peines et aux personnes jouant ou écoutant de la musique, de se libérer de leur quotidien et d’adoucir les mœurs. C’est un constat qui s’observe particulièrement pendant la crise sanitaire du COVID-19 et avec un article du The conversation « La musique adoucit-elle le confinement » écrit par Marco Martiniello et Alessandro Mazzola en 2020 qui montre que la musique rassemble les personnes confinées autour de micro-événements, les permettant de se libérer l’espace d’un instant, de leur quotidien morose.
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