Document iconographique

Le corpus est composé de trois textes, ainsi que d'un document iconographique. Le premier document est extrait de la pièce de Marivaux, Les Fausses Confidences, datant de 1737. Vient ensuite un second extrait du théâtre du XVIII siècle, Le Barbier de Séville, conçut par Beaumarchais. Enfin le dernier texte est tiré de Ruy Blas écrit par Victor Hugo en 1838. On peut remarquer que la lettre occupe une place importante dans chacun des documents, c'est pourquoi nous verrons quelles fonctions dramatiques la lettre joue-t-elle dans chacune de ces scènes.

D'abord, la présence de la lettre révèle de nombreux sentiments chez les personnages . On voit le malaise de Dorante et la perte de son sang froid exprimé par son exclamation (L l23) :«Ciel !» de plus quand on regarde la photographie de la pièce on remarque que la lettre n'est qu'une distraction car Araminte a l'air plus concentrée sur Dorante qu'autre chose. Chez Beaumarchais, la fonction de la lettre est encore plus utilisé car on voit Rosine feindre de se sentir mal pour permettre à Bartholo de lire la lettre sans qu'il ne se doute de quelque chose (L l2) : «feint de se trouver mal». Et Bartholo fait semblant de s'occuper de Rosine pour en même temps lire la lettre, (L l14) : «Il lui tâte le pouls et prend la lettre qu'il tâche de lire en se tournant un peu». Dans Ruy Blas, la lettre a une porté très symbolique, et donne lieu à de nombreuses expressions. Le fait que la lettre brûle la reine est montré de façon très expressive, (L l10) :«Oh ! Sa lettre me brûle» et grâce au didascalies on comprend aussi que les lettres la perturbe beaucoup (l18) :«Elle s'agenouille devant la madone» (L l23) : «S'interrompant» (L l27) :«Elle se lève, fait quelques pas vers la table, puis s'arrête, puis se précipite sur la lettre». Elle est tellement perturbée qu'elle s'en remet à la Vierge «secourez moi madame !»

Du point de vue dramatique, on remarque dans la pièce de Marivaux que la lettre est pour Araminte un moyen de faire avouer à Dorante son amour pour elle en lui faisant rédiger une lettre pour un autre de ses amants, cela est mis en avant grâce à certaines apartés (L l3) : «Il ne sait ce qu'il fait; voyons si cela continuera.»; (L l15) :«Il souffre, mais il ne dit mot. Est-ce qu'il ne parlera pas?». Ainsi, Araminte espère que Dorante lui avouera ses sentiments. De son côtés Beaumarchais se sert de la lettre pour montrer les craintes de Bartholo que Rosine soit épris du Comte Amaviva (L l12) :«Lisons là sans qu'elle en soit instruite» et (L l16) : «Quelle rage a-t-on d'apprendre ce qu'on craint toujours de savoir !». Dans Ruy Blas, la lettre à pour rôle de montrer l'amour de la reine pour Ruy Blas (L l8) : «Puisque mon cœur subit une inflexible loi», on voit que la lettre créé une certaine excitation chez elle, lui faisant ressortir son côté expressif (L l16) : «l'un me sauvera-t-il de l'autre ?» (L l23) : «Aidez moi !».

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