Dissertation de Français (Terminale ES) Fables de La Fontaine
Dissertation : Dissertation de Français (Terminale ES) Fables de La Fontaine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Faa1999 • 27 Mars 2020 • Dissertation • 1 031 Mots (5 Pages) • 1 108 Vues
Sujet : La fontaine dans ses fables vise à plaire tout en instruisant. Votre lecture vous permet-elle de souscrire à ce jugement ?
« Maître Corbeau en arbre perché… », « La Cigale, ayant chanté tout l’été… » ou encore « Rien ne sert de courir, il faut partir à point. » sont de ces textes que l’on a étudié en primaire et collège et qu’on peut encore réciter de tête. Et il existe une raison simple justifiant leur présence dans nos manuels scolaires et poussent les écoliers à apprendre ces fables. L’œuvre de la fontaine plaît et fait rire. Ces courts récits en vers mettant en scène des animaux ou autres entités personnifiées se révèlent souvent de composition naïve sans pourtant être dénuées de sens.
Alors la Fontaine vise-t-il à la fois le loisir et l’instruction à travers ses fables ? En effet, l’utilisation de la versification, de la personnification et de l’imagination sont des procédés visant à séduire les lecteurs. Cependant, la morale et la critique sociétale sont quant à elles souvent vouées à une visée argumentative.
« Aux œuvres classiques est assignée une finalité : élever les âmes à la vertu, célébrer le Beau et le Bien » a dit Richelieu. Cette citation peut clairement s’appliquer aux œuvres de la Fontaine qui à travers son esthétisme porte une morale. Ecrites en poésies versifiée, le célèbre fabuliste use de divers codes de la versification pour célébrer le Beau. Son style est notamment reconnaissable à l’utilisation des vers heptasyllabe qui invoquent un rythme sautillant et plaisant comme le cas dans le « Le Rat de la ville et le Rat des champs ». Toujours dans l’optique de créer un rythme presque musical, il se sert sans vergogne d’enjambement, de rejet et de contre rejet qui en plus de sonner juste permettent de mettre l’accent sur un vers en particulier et de se montrer plus expressif. Les ellipses, marques de fabrique de la Fontaine, et qui est une figure de construction visant la suppression d’un terme déjà énoncé, ajoutent de la fluidité à la fable.
Si l’esthétique du texte a tout pour séduire le lecteur, la personnification reste aussi un argument de taille car La Fontaine n’a point, ou alors très peu, de personnage humain. Ses antagonistes et protagonistes sont principalement des animaux. Ce qui dessert le côté presque enfantin de la fable et la rapproche presque à la comptine. La candeur se dégageant des animaux tels que l’Âne et la Cigale savent attendrir les lecteurs, la férocité du lion l’effraya et la ruse du renard l’interloqua. L’utilisation des animaux touche au pathos et au ludique interpellant le peuple par son accessibilité. Bien qu’il soit important de garder à l’esprit leur portée symbolique sur laquelle nous reviendrons plus tard.
La Beauté du texte et ses personnages atypiques bien qu’elles soient l’ornement même de la fable ne sont rien sans l’imagination qui en est la matière brute. La fable, tout en étant un récit fictif court et de surplus en vers, conserve une structure narrative rythmée par de nombreuses actions s’enchaînant et se succédant avec fluidité. Bien que l’œuvre de la Fontaine soit fascinante, deux cent quarante poèmes répartis en trois recueils, aucune d’entre elle ne déplait de par un manque cruel d’imagination. Au contraire, le fabuliste a l’art de mener un récit et de maintenir un certain suspense jusqu’à la chute finale. C’est aussi un conteur né, encore plus qu’un orateur, qui sait captiver et séduire son public.
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