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Dissertation la vérité Terminale L

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Par   •  1 Avril 2019  •  Dissertation  •  2 950 Mots (12 Pages)  •  1 428 Vues

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 Caruso Leonetti Hillary TL2

Dissertation de philosophie

Sujet : Peut-on se passer de la connaissance de la vérité ?

        Le terme « vérité » définit un concept essentiel intervenant dans des réflexions ayant un trait à la morale, voire à la politique et dans des réflexions ayant un trait à la possibilité de la connaissance. Dans le domaine moral, elle est opposée au mensonge, tandis que dans le domaine de la connaissance, elle est opposée à la fausseté, à l'erreur. La vérité n'est pas inscrite dans la réalité des choses mais dans les jugements portés sur cette réalité.

        Si l'on admet que l'on peut se passer de la vérité, alors cela nous résignerait-il pas à vivre dans le mensonge et l'erreur ? Cela ne nuirait-il pas à autrui ? Cependant, ne pas s'en passer ne nous prouverait-il pas qu'il n'y a que de vérités à valeur universelle et que la vérité est un devoir ?

        Tout d'abord, prenons en considération le fait que l'Homme peut se passer de la vérité. D'une part, l'Homme se doit alors de condamner l'hypocrisie sociale par la pratique du « rigorisme » car être rigoriste, c'est dans un premier temps, condamner l'hypocrisie sociale. Cette doctrine impose un respect strict des règles de la religion et de la morale et associé à la rigidité sociale. Les Hommes n'auraient donc plus à dissimuler leur véritable personnalité par intérêt, et n'affecteraient plus leurs opinions, leurs sentiments ou leurs qualités qu'ils ne possèdent pas. Dans l'hypocrisie sociale, la vérité n'est pas apparente, puisque tout le monde se cache derrière une autre personnalité, une autre vie qu'ils n'ont pas. Si on la condamne, les Hommes seraient donc honnêtes envers eux-mêmes et autrui, mais ils auraient raison de leur point de vue et donc il n'y aurait pas de vérité intransigeante puisqu'il n'existe pas de vérité propre à soi. D'autant plus que, si l'Homme adhère à ce qui est évoqué dans la phrase précédente, cela relèverait d'une pensée relativiste.

Cette doctrine considère qu'il n'y a pas de vérité absolue, qu'il n'y a aucune différence entre ce que chacun tient pour vrai et ce qui est vrai : « A chacun sa vérité » peut être la formule de cette doctrine. Protagoras dit que la vérité n'existe pas de manière absolue mais dans la relation à celui qui la perçoit. Chacun possède sa propre vérité et toutes les opinions se valent et il considère que la vérité n'existe pas puisque rien ne transcende la diversité de nos représentations. Cela résignerait donc l'Homme a vivre dans sa « propre » vérité, et de ce fait, cela ne le ferait pas vraiment vivre dans la réalité même puisque chacun a sa vision personnelle de la vérité et certaines choses qui semblent vraies pour les uns, semblent peut-être fausses pour les autres.

        Ayant évoqué Protagoras, nous pouvons également parler des Sophistes. Le sophiste laisse l'idée de vérité de côté. Ils sont fidèles à la valeur grecque, qu'est le combat. Ils étaient maîtres de la rhétorique et fournissent les moyens les plus efficaces pour triompher dans les assemblées et les tribunaux. La pensée des Sophistes pourrait se résumer à cette phrase de Protagoras : « L'homme est la mesure de toutes choses ». Donc la vérité comme immuable, éternelle, non changeante n'existe pas (pour nous). Il n'y a pas de savoirs, il n'y a que des opinions et il faut exceller pour faire triompher une opinion sur d'autres.  

Par ailleurs, la doctrine du scepticisme peut être incluse dans cette réflexion. En effet celle-ci, au contraire du relativisme, refuse d'affirmer ou de nier quoi que ce soit à propos d'une réalité qui serait au-delà des apparences, nier qu'on puisse connaître la vérité. Le but n'est pas de dire que les choses n'existent pas, ou que l'Homme doit abandonner l'action, mais de souligner qu'il ne peut rien affirmer de certain ni de vrai. La position des sceptiques semble plus cohérente : sans affirmer qu'il y a une vérité universelle, car ce serait encore professer un savoir, ils jugent plus sage de suspendre tout jugement sur cette question indécidable. Ils doutent même de la capacité de la raison à atteindre la vérité et préfèrent ne pas donner leur assentiment envers des opinions que nos réflexes dogmatiques nous poussent à suivre. En effet, admettre qu'il est impossible d'établir la vérité permet d'éviter les conflits de dogmes et la douleur que l'on peut ressentir en découvrant de l'incohérence dans ses certitudes.

Le proverbe "toute vérité n'est pas bonne à dire" indique que certaines choses doivent être tues : on ne peut pas dire toujours la vérité, n'importe quand et à n'importe qui. La vérité peut en effet avoir des conséquences importantes : elle peut blesser et faire souffrir. La vérité, tout comme le mensonge finalement, doit être maniée avec précaution : tout le monde n'est pas nécessairement mûr ou prêt à l'accepter dans ce qu'elle peut comporter. Un enfant adopté par exemple, en apprenant que ses parents adoptifs ne sont pas ses parents biologiques, peut être blessé, qu'il soit enfant, adolescent ou adulte. Cependant, cela ne peut pas vraiment être caché éternellement mais cela doit être manié avec une certaine précaution car la vérité peut être bonne à entendre certaines fois, comme elle peut être frappante et blessante.

        C'est notamment ce que défend Benjamin Constant : « Or nul homme n'a droit à la vérité qui nuit à autrui. » Constant estime indispensable de regarder les circonstances du mensonge et les conséquences qu'il entraînerait avant de le condamner. Le point de vue défendu est discutable car il soutient l'idée que les droits et les devoirs se trouvent dans une relation de réciprocité et en raison du fait qu'il utilise le terme « nuire » qui est fortement ambigu. La vérité peut nuire à autrui, on peut réutiliser l'exemple utilisé précédemment. Elle n'est, en général, jamais très bonne à entendre, même si quelques fois, cela fait revenir l'Homme à la réalité. Elle peut être dégradante, humiliante, tout dépend de la personne, mais elle peut avoir un impact plus ou moins fort. Elle exige, la plupart du temps, qu'on la dévoile avec toutes les précautions nécessaires selon la situation particulière dans laquelle on se trouve : une personne ayant reçu un bilan médical pessimiste, montrant qu'il est atteint d'une maladie incurable, peut ne rien dire à ses proches, en vue de ne pas leur faire de mal, et les voir souffrir, déprimer, alors qu'il ne lui reste que peu de temps à vivre et qu'il aimerait profiter d'eux au maximum, d'autant plus que, du fait qu'il soit malade, tout le monde peut lui rappeler constamment, explicitement ou implicitement, ce qui peut être démoralisant pour la personne malade. Sa personnalité peut jouer dans le fait qu'il ne dise rien à personne : il se peut que cette personne soit de nature discrète, ne se plaignant jamais. Il ne s'agit pas ici de faire du mensonge une exigence, mais de souligner que la vérité ne doit pas toujours être dévoilée sans intelligence et connaissance de la situation.

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