Diderot : Supplément au voyage de Bougainville
Commentaire de texte : Diderot : Supplément au voyage de Bougainville. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bellax • 6 Mars 2022 • Commentaire de texte • 1 860 Mots (8 Pages) • 873 Vues
BUI-DECLERCQ
Bella-Xuân
1G09 21 novembre 2021
Supplément au voyage de Bougainville
DIDEROT, 1772
Le supplément au voyage de Bougainville est inspiré de la réelle histoire du navigateur. Il a été écrit par Denis Diderot, philosophe du 18ème siècle , durant le courant des lumières.
Le genre du texte est théâtral, avec un registre polémique, plutôt agressif, argumentatif.
C’est un discours car une seule personne parle, le vieux Tahitien.
Dans ce texte, Diderot fait passer des messages en inventant une histoire qui est racontée par un vieillard, il se met à sa place et se trouve donc comme narrateur. Cette histoire raconte l’arrivée des explorateurs européens à Tahiti et comment cela a impacté ses habitants.
Son texte soulève le problème de la colonisation, de l’esclavage et de l’emprise des hommes sur d’autres sans aucuns fondements.
Ce vieillard, au départ des européens fait un discours pour les accuser de la dégradation de leurs moeurs et de leur mauvaise influence sur les Tahitiens.
On peut qualifier ce discours de diatribe, car le vieillard est très virulent et agressif dans ses propose. Nous verrons donc quelle stratégie argumentative Diderot utilise pour dénoncer la colonisation.
Cette diatribe est séparée en deux parties dans lesquelles le vieillard vante leur bonheur avant l’arrivée des européens, puis où il accuse et dénonce les conséquences de leur arrivée.
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Tout d’abord, Diderot fait une argumentation pour expliquer les conséquences négatives de l’arrivée des européens à Tahiti.
En premier lieu, Diderot utilise la comparaison entre les européens et les tahitiens pour pouvoir signifier que les européens ont eu un effet néfaste sur les tahitiens. « nous sommes innocents, nous sommes heureux et tu ne peux que nuire à notre bonheur », « nous suivons le pur instinct de la nature et tu as tenté d’espacer de nos âmes son caractère », « Ici tout est à tous ; et tu as prêché je ne sais quelle distinction du tien et du mien », « Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagé ce privilège avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles entre tes bras ; tu es devenu féroce en les leurs. Elles ont commencé à se haïr ; vous vous êtes égorgés pour elles; et elles sont revenues teintes de votre sang. » , « nous sommes libres ; et voilà que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage. »
Dans cette partie, Diderot utilise le champ lexical du bonheur, de la liberté pour parler des tahitiens « innocents », « bonheur », « instinct », « libres », « liberté », « frère », « sages », « honnêtes », « « respecté » puis il utilise le champ lexical de la haine, de la violence et de l’horreur pour parler des européens « nuire », « distinction du tien et du mien », « fureurs », « folles », « féroce », « haïr », « égorgés », « sang », « esclavage », « esclaves », « démon », « méprisable », « souffrirais », « mort », « mourir », « brute », « pillé », « flèches », « ennemis », «ignorance », « lames de fer ». Il utilise ensuite la métaphore « tes inutiles lumières » pour définir les connaissances que les européens ont ramené mais dont les tahitiens n’avaient pas besoin pour être heureux.
Il ponctue ces phrases de ponctuations qui mettent un rythme agressif et colérique « ! », « ? »
A la fin de l’extrait, Diderot fait à nouveau une comparaison entre ce que les tahitiens n’ont PAS fait, c‘est une manière de faire comprendre aux européens que ce qu’ils ont fait, les tahitiens ne l’auraient pas fait, il leur fait des reproches. « Tu n’es pas pas esclave : tu souffrirai la mort plutôt que de l’être, et tu veux nous asservir ! », « tu es venu; nous sommes nous jetés sur ta personne? avons nous pillé ton vaisseau ? T’avons nous saisi et exposé aux flèches de nos ennemis ? t’avons nous associé dans nos champs au travail de nos animaux ? « nous avons respecté notre image en toi »
On remarque l’opposition entre le « tu » et le « nous » qui peut faire comprendre que l’européen est seul dans sa bêtise, dans sa méchanceté alors que le vieillard a derrière lui tout le peuple tahitien, ils sont unis.
On remarque une antithèse qui réunit les mots « dieu » et « démon » dans la même phrase « Tu n'es ni un dieu, ni un démon », cette phrase est également un parallélisme.
En second lieu, Diderot fait la description de la dégradation des moeurs, de la vie des Tahitiens avec l’arrivée des européens. D’abord de la dégradation de leurs femmes et de la haine qu’ils leur ont insufflé «tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes bras; tu es devenu féroce en les leurs. Elles ont commencé à se haïr ; vous vous êtes égorgés pour elles; et elles sont revenues teintes de votre sang. »
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