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Commentaire linéaire du poème Le Pont Mirabeau, Alcools, guillaume Apollinaire

Commentaire d'oeuvre : Commentaire linéaire du poème Le Pont Mirabeau, Alcools, guillaume Apollinaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Octobre 2021  •  Commentaire d'oeuvre  •  3 026 Mots (13 Pages)  •  870 Vues

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A) introduction

Le poème Le Pont Mirabeau est un extrait du recueil Alcools initialement nommé Eau-de-vie paru en 1913.

Dans ce poème lyrique, guillaume Apollinaire évoque sa rupture avec Marie Laurencin, une peintre avec qui il eut une liaison, et au-delà évoque la fuite du temps semblable à l'eau qui s'en va. L'eau est un thème romantique et lyrique qui renvoie au passage du temps et à la fuite de l'amour.

Le pont Mirabeau (moderne pour l'époque de l'écriture du poème) est situé à Auteuil et fut emprunté par le poète lorsqu'il rentrait de chez Marie Laurencin.

B) Poème :

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Et nos amours

Faut-il qu'il m'en souvienne

La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face

Tandis que sous

Le pont de nos bras passe

Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante

L'amour s'en va

Comme la vie est lente

Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines

Ni temps passé

Ni les amours reviennent

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

Problématique :

Comment ce pont Mirabeau permet-il à Apollinaire

de donner une forme poétique moderne au discours littéraire traditionnel

de la perte amoureuse et du temps qui passe ?

C )

en premier mouvement, nous parlerons

> d’une inscription dans un héritage culturel allant de l’antiquité aux symbolistes,

en passant par le moyen-âge et la renaissance.

Puis en second mouvement, nous parlerons de

> La recherche d'une modernité poétique, à une époque

où la peinture et le cinéma connaissent un essor exceptionnel.

ensuite, en 3eme mouvement nous aborderons

> Un lyrisme qui tend vers l’élégie : la douleur amoureuse, le deuil, la mélancolie.

Pour finir, en 4eme mouvement, ce sera

> Une réflexion profonde sur le temps, où l’éternel se mêle au transitoire.

Regardons un peu la forme générale du poème.

Un même refrain revient à chaque fois. C’est un distique formé de 2 heptasyllabes,

c’est à dire, des vers de 7 syllabes.

Apollinaire fait implicitement référence à L’Art Poétique de Verlaine :

De la musique avant toute chose, Et pour cela préfère l'Impair

Plus vague et plus soluble dans l'air, Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

Les autres vers sont des décasyllabes : un nombre pair, mais ce n’est pas non plus l’alexandrin classique.

En plus, le vers du milieu est coupé en deux : un tétrasyllabe et un hexasyllabe, 4 + 6 = 10.

C’est la césure du décasyllabe : la pause naturelle dans un vers long.

Mais justement, vous allez voir à la lecture que cette respiration n’est pas respectée partout.

Apollinaire montre qu’il connaît les règles classiques, sans se soucier de les suivre.

Cette disposition étrange permet aussi de donner au texte une forme d’ondulation.

C’est Apollinaire lui-même qui a voulu ces alinéas de taille variées.

Quelques années plus tard, il fera ses premiers Calligrammes :

le poème est pour lui en même temps un idéogramme et une calligraphie.

Les rimes sont uniquement féminines : elles se terminent par un -e muet. Pourquoi ce choix ?

Ce sont des sonorités qui font résonner les voyelles et notamment le son EU « sonne l’heure … je demeure ».

Le retour inéluctable des heures, c’est un thème typiquement élégiaque,

Deuxième explication : les vers qui se terminent par des rimes masculines

(c’est à dire n’importe quelle sonorité à part le -e muet)

sont en fait des vers tranchés, isolés au sein de chaque strophe.

On peut y voir la solitude du poète,

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne

La joie venait toujours après la peine

Vous connaissez les marques du lyrisme :

...

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