Commentaire de texte sur Le Meurtre dans L’étranger d’Albert Camus
Commentaire de texte : Commentaire de texte sur Le Meurtre dans L’étranger d’Albert Camus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Gabriel31 • 2 Novembre 2019 • Commentaire de texte • 3 427 Mots (14 Pages) • 737 Vues
L.A. #3 : La scène du meurtre
« Si Dieu existe, tout dépend de lui et nous ne pouvons rien contre sa volonté. S'il n'existe pas, tout dépend de nous. »
Roman structuré par 3 morts (la mère, l’Arabe, Meursault)
Situation du passage :
Raymond, un proxénète ami de M, est en conflit avec des Arabes au sujet d’une des filles. A l’occasion d’une sortie à la plage, ils croisent le groupe d’Arabes et M désarme Raymond pour éviter tout accident. Plus tard il se retrouve seul sur la plage. Comme d’habitude M apparaît étranger à lui-même.
Pbtq :
- Comment cette scène pose-t-elle la question de la culpabilité en provoquant chez le lecteur le sentiment de l’Absurde ?
- Comment Camus relate-il le récit clef du meurtre?
I – LES PSG ET LEUR RÔLE
a) Meursaut, le meurtrier (≠ assassin (préméditation))
- 1ère personne
- pronom-sujet : présence au début et à la fin mais absence du sujet au moment où le meurtre se décide, à ce moment est en position de complément
• verbes dont il est le sujet :
- verbes d’action (minoritaires, sauf à la fin) -> M est dépossédé de son action. L’acte accompli est minimisé (« qq pas », « un mouvement », « un pas »)
- passivité du sujet : « j’ai attendu »
- meurtre atténué : « j’ai crispé », « j’ai touché »
ce n’est qu’à la fin que l’acte semble assumé : « j’ai tiré encore quatre coups »
• verbes traduisant une opération mentale : « penser » x3 : ponctuent la scène et montrent une évolution :
- les 2ers traduisent un désaccord entre la pensée et l’acte accompli, cf. « mais » à l’ouverture de la phrase qui suit + « stupide » = psg agit contre la raison
- le 3ème intervient après le coup fatal et précède la revendication du geste, cf. « alors » : lucidité progressivement acquise : l’acte fait accéder le psg à une conscience dont il était dépourvu jusque là
• verbes de sensation : peu nombreux mais s’accompagnent d’un champ lexical des sensations très fourni. Ces sensations traduisent une absence de maîtrise : sensations imparfaites qui créent un malaise + sensations hostiles
- voc du corps pour désigner M
!psg dépossédé de l’action
!sensations priment sur l’action
! impression d’étrangeté à soi : le sujet semble comme séparé du corps
b) Meursault présenté comme une victime
- victime du soleil : 7 occurrences = insistance, décor aveuglant de lumière et étouffant
- personnification des éléments « chaleur s’appuyait sur moi et s’opposait » ; « plage vibrante se pressait derrière moi » = les éléments sont les véritables acteurs de la scène
- métaphore « cette épée brûlante rongeait mes cils et fouillait mes yeux douloureux. », M est objet et non pas sujet (le sujet étant l’épée) -> le héros subit, il perd toute perception et il endosse le rôle de la victime.
- évocation de la souffrance du psg due à la chaleur « brûlure du soleil », le front surtout me faisait mal », « toutes ses veines battaient ensemble », « cette brûlure que je ne pouvais plus supporter », « qui m’atteignait au front », « fouillait mes yeux douloureux », + répétition de « brûlure »
- M. victime des éléments qui modifient ses perceptions : verbes modalisateurs + « indistinctement »
« aveuglé » « tout a vacillé »
- métamorphose du couteau en « glaive », « épée » > confusion + « à cause des ombres, il avait l’air de rire » = perceptions faussées
//> M. apparaît donc ici comme le jouet des éléments. Il finira par s’en libérer « j’ai secoué la sueur et le soleil » mais il sera trop tard.
=> Le soleil est l’attaquant et Meursault est la victime
- « C’était comme une longue lame étincelante qui m’atteignait au front. » : subordonnée comparative « C’était comme » mise en valeur par le présentatif « C’était » montre que Meursault subit littéralement une attaque. + verbe à l’imparfait « m‘atteindre » aspect duratif => M se sent violenté.
c) l’Arabe, la victime
- part extrêmement réduite de ce psg : Ø épaisseur psychologique
- effacement progressif de ce psg : au début « l’Arabe », au moment du meurtre : absent, à la fin « un corps inerte »
-L'Arabe = se trouve dans une position d'abandon, dont semble rêver le narrateur : « il reposait sur le dos, les mains sous la nuque, le front dans les ombres du rocher, tout le corps au soleil » => description met en scène un personnage en train de rêvasser et de se reposer (voir le sémantisme des verbes) = position non agressive;
- gratuité du geste et irrationalité : décalage entre les 4 coups tirés (avec insistance sur la répétition
« encore ») et la cible visée anonymat « un corps inerte »
- horreur de ce geste renforcée par la description qu’en donne M : complaisance + absence de réaction de sa part (« où les balles s’enfonçaient sans qu’il y parut »)
- rôle joué par l’Arabe :
- passivité dans laquelle il est présenté : immobilité, éloignement, rire (avant le meurtre) -> psg inoffensif - > renforce la gratuité du geste
- il devient acteur à l’approche de M : doublement sujet de verbes : forme d’agression
- à partir de ce moment, effacement total, au psg se substituent le couteau et la réverbération de la lumière sur la lame
" M dépossédé de son acte : acte ni prémédité ni assumé (il semble ne pas en être l’agent), " part réduite des 2 psg : qui est acteur ?
II – ETUDE DES
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