Commentaire de texte - Victor Hugo - Les contemplations
Commentaire de texte : Commentaire de texte - Victor Hugo - Les contemplations. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Céline Blot • 19 Octobre 2021 • Commentaire de texte • 1 602 Mots (7 Pages) • 843 Vues
Sujet 1: Commentaire de texte: Victor Hugo, Les Contemplations
Au XIXème, un nouveau mouvement littéraire apparaît: le réalisme. Il va permettre à de nombreux auteurs, jusqu’alors ancrés dans le romantisme, de renouveler le contenu des œuvres en relatant la réalité sans jamais l’idéaliser.
Parmi ces auteurs du XIXème siècle, se trouvait Victor Hugo, célèbre pour avoir été le chef de file du romantisme de son temps. Il est célèbre pour avoir écrit divers romans dont le plus célèbre, Les Misérables. Il a aussi rédigé de nombreux poèmes dont pratiquement la totalité sont regroupés dans une œuvre monumentale qu’est Les Contemplations. Ce recueil publié en 1856 est destiné à sa fille, Léopoldine morte noyée à 19 ans. Cette œuvre fait donc part de différents sentiments: le bonheur, la tristesse, la joie, la colère, et aborde aussi des sujets propres au romantisme comme la mort, le deuil et l’amour.
Le poème étudié ici, évoque le travail dur et pénible des enfants et laisse penser que Victor Hugo a pour but de dénoncer certains faits de la société en utilisant la poésie comme argument.
Cela nous amène à nous demander par quels moyens Victor Hugo dénonce t-il le travail des enfants ?
Nous verrons dans un premier temps les tonalités qu’a adoptées l’auteur pour ce poème qui se veut pathétique puis polémique.
Ensuite, nous analyserons les moyens poétiques mis en œuvre pour la dénonciation de Victor Hugo.
Enfin, nous nous appuierons sur l’évocation religieuse pour démontrer que ce que dénonce l’auteur relève de la folie.
Tout d’abord, nous pouvons constater que ce texte est un poème. La versification que l’auteur a choisi a donc une grande importance pour comprendre le fond du texte et donc de l’auteur.
Ici, il a choisi de n’utiliser que des alexandrins, ce qui traduit une certaine rigueur du poème et donc annonce un sujet sérieux, à savoir la misère sociale, qu’il a toujours défendue.
Du début à la fin on peut remarquer que les mots importants apparaissent à la césure entre les deux hémistiches et à la fin des vers : “enfants” , “ne rit” (v.1), “prison” (v6), “huit ans”, “ seules” ( ;v.3) … Ce rythme souligne donc les mots forts, placés à la césure ou à la rime de l’alexandrin, mettant en lumière un registre pathétique très présent lié aux enfants.
Par ailleurs, le poème commence par une triple interrogation à partir du même adverbe et du même verbe “ où vont “ (v.1). Ce vers 1 s'ouvre sur l'image d'un groupe important “ tous ces enfants “, caractérisé par une négation “ dont pas un seul ne rit “ traduisant l'absence de ce qui fait le charme de l'enfance, le sourire.
Il met en opposition sous la forme d’une antithèse “ tous “ et “ pas un seul “. En fait, tous ces enfants devraient rire. Il suscite l’intérêt du lecteur. Victor Hugo décrit avec réalisme l’état physique des enfants. Il insiste sur leur mauvaise santé “que la fièvre maigrit ; quelle pâleur ! “, la fatigue “bien las ; rachitisme ! “”.
Les couleurs qu'il évoque sont pâles “quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue “, ces enfants sont victimes des adultes qui les emploient pour le profit.
Au vers 12, il emploie le mot “cendre” qui peut avoir une double image : la première est bien sur celle du charbon exposé dans l'usine, la deuxième celle des corps des enfants inhumés
Le sort pathétique des enfants n’en est que plus clair.
Au fur et à mesure que le poème se poursuit, la tonalité change:
Sans jamais dire “ je ``, Victor Hugo s’implique totalement dans l’évocation et par là influence le lecteur. La ponctuation très expressive du texte est importante : Les premiers alexandrins nous plongent dans la pitié du spectateur: des enfants qui ne rient pas, des fillettes qui cheminent seules…Le temps verbal choisi est également important : Victor Hugo décrit avec le présent de narration, comme s’il était encore face au spectacle, ce qui donne une certaine vivacité au poème.
Ensuite, de la pitié nous passons à la compassion (v14) : “hélas !”puis à l’indignation “Ô
servitude infâme imposée à l’enfant ! “(v.17) , “ Rachitisme ! “ (v.18) “ De Voltaire un
crétin !”(v.22). Les marques de jugement peuvent être remarquées par le vocabulaire péjoratif de l’auteur. À la fin du poème les exclamations s’intensifient pour souligner la colère qui semble envahir Victor Hugo le rejet est souligné par l'anaphore de “ maudit” (v.29-32).
La souffrance de Victor Hugo face à la souffrance des enfants touche forcément le lecteur.
Le rejet très polémique du travail des enfants s’appuie donc sur un ton très personnel du
poète, laissant place à une tonalité polémique.
A travers cette volonté de faire réagir le lecteur grâce au registre pathétique et la nécessité de persuader le lecteur, Victor Hugo expose avec réalisme la société qui l’entoure et décrit la dureté du travail des enfants.
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