Commentaire de texte : Extrait de Dom Juan, acte III, 2, Molière

Commentaire de texte : Extrait de Dom Juan, acte III, 2, Molière

Introduction :

Un an après l’interdiction de la pièce Tartuffe, Molière revient avec un nouveau personnage encore plus dangereux pour la société, un manipulateur, libertin, athée et hypocrite : Dom Juan. La pièce Dom Juan, écrite en 1665, est de style Baroque caractérisé par l’instabilité, la mobilité, la métamorphose et l’ornementation. Dans cette pièce, différents registres sont mélangés : comique, tragique, épique... Cette pièce, dont les deux personnages principaux sont Don Juan, un seigneur libertin et Sganarelle, son domestique, aborde des sujets importants comme la religion et le mariage. Ainsi, nous pouvons nous demander en quoi Dom Juan est un danger pour la société de l’époque. Pour répondre à cette question, nous analyserons d’abord le caractère libertin de Don Juan avant d’analyser la conviction de Sganarelle de l’existence d’un être supérieur.

Axe 1 : Le caractère libertin de Dom Juan

Dans cet extrait, nous pouvons constater par les actions de Dom Juan que c’est un libertin. En effet, lorsque son domestique, Sganarelle, le questionne sur le sujet du Ciel, il tente d’abord de l’éviter : “Laissons cela.” ligne 3. Mais son domestique, ne se contente pas de cette réponse et décide de continuer la conversation. Dom Juan se fait questionner sur plusieurs sujets différents (l’Enfer, le diable, la vie après la mort...) mais les réponses de ce dernier sont très vagues et laissent croire qu’il n’a pas envie de s’étaler sur le sujet : “Eh.” ligne 5 “Oui, oui.” ligne 8. Dom Juan préfère laisser parler Sganarelle, il ne cherche pas à le contredire ni à s’opposer à ses croyances : “J’attends que ton raisonnement soit fini.” ligne 27. Après avoir analysé les actions de Don Juan, nous pouvons analyser son point de vue et ses arguments.

Le point de vue de Dom Juan est bien différent de celui de Sganarelle et ses arguments également. Voyant qu’il n’obtient aucune réponse détaillée sur ses croyances envers le Ciel, Sganarelle décide alors de questionner Dom Juan sur ses croyances : “Et dites-moi un peu, encore faut-il croire quelque chose. Qu’est ce que vous croyez ?” ligne 10. La réponse de Dom Juan laisse à désirer : “Je crois que deux et deux sont quatre, Sganarelle, et que quatre et quatre sont huit.” ligne 14. De cette réponse, nous pouvons déduire que Dom Juan ne croit en aucune puissance supérieure et qu’il croit en la science et à ce qu’il voit. Entrainé dans ses explications et donnant ses arguments Sganarelle finit par tomber. Face à cette chute, Dom Juan décide de réagir avec ironie en disant : “Bon, voilà ton raisonnement qui a le nez cassé.” ligne 34. Nous pouvons penser que par-là Dom Juan voulait dire que le raisonnement de Sganarelle ne tenait pas la route et était insensé. Après avoir analysé le point de vue et les arguments de Dom Juan, nous pouvons analyser l’influence qu’il peut potentiellement avoir sur la société.

De par son comportement libertin, Dom Juan peut avoir une influence nuisible à la société de l’époque. En effet, à cette époque la religion était quelque chose d’extrêmement important et de non négligeable. Il y avait seulement très peu de libertins, comme Don Juan. A cette époque, il était très mal vu de ne pas croire en Dieu, et très peu de personnes ne croyaient pas en Dieu. En intégrant un personnage non croyant comme Dom Juan dans sa pièce, Molière prend le risque qu’elle se fasse interdire, comme sa précédente pièce l’a été. Les catholiques craignent qu’on ne fasse plus la distinction entre les vrais et les faux religieux (comme Tartuffe). Le Roi interdit donc la pièce considérée comme injurieuse à la religion. Après avoir analysé l’influence que Dom Juan peut avoir sur la société, nous analyserons la conviction de l’existence d’un être supérieur de Sganarelle.

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