Commentaire Dom Juan Acte III scène 2

Dom Juan, acte III scène 2

I – Une scène de confrontation

a) La différence de niveau social

Les ermites au XVIIè siècle: catégorie sociale glorifiée par l'Eglise représentant un mode de vie ascétique prôné et appliqué par le Christ. Le peuvre ne mendie pas par fatalité, mais par choix: il a fait voeu de pauvreté et dédie sa vie à la prière: conditions pour obtenir son salut.

Au XVIIè siècle, tout homme fortuné devait faire la charité pour « excuser » sa richesse auprès de Dieu.

Dom Juan et le pauvre n'appartiennent pas au même milieu social. Dans le texte, on retrouve des marques de cette inégalité.

• Champ lexical de la pauvreté, destiné à apitoyer Dom Juan: « pauvre homme » ; « je suis dans la,plus grande nécessité du monde » (hyperbole) ; « je n'ai pas un morceau de pain à me mettre sous la dent ».
• Dom Juan est noble (particule) et riche puisqu'il lui prpopose une pièce d'or.
• Dom Juan tutoie le pauvre, qui le vouvoie.
• Dom Juan adopte un ton méprisant (rire l.10) et utilise l'ironie pour se moquer (l.24-25): aucune compassion; il est dur, cruel, voire agressif l.14-15
• Le pauvre multiplie les marques de respect (« monsieur X7 et le ton suppliant par les « hélas! »)

b) La confrontation entre Dom Juan et le pauvre. Cette confrontation porte sur la religion.

En effet, des indices prouvent l'attachement du pauvre à la religion.

• C'est un homme qui apparaît dans toute sa grandeur malgré sa naïveté (incompréhension dans le lien pauvreté/prière fait par Dom Juan)
• Les supplications du pauvre aux formes interrogative et exclamative (« Hélas! » « Ah! Monsieur, voudriez-vous que je commisse un tel péché? »)
• Il résiste par sa foi et sa force morale: « j''aime mieux mourir de faim ». Champ lexical de la religion :« prier, péché... »

Dom Juan ne croit pas à cet attachement et cherche à prouver l'hypocrisie des croyants en demandant au pauvre de jurer en l'échange d'une pièce d'or. Il pense qu'ils ne sont pas sincères mais recherchent leur propre intérêt.

• Il traduit la demande de « secourir [le pauvre] de quelque aumône » par l'adjectif « intéressé » comme si on pouvait soupçonner l'ermite de cupidité.
• Question rhétorique: « Il ne se peut donc pas que tu ne sois bien à ton aise? » Dom Juan feint de le soupçonner de ne pas prier comme il le dit, ou de cacher ses richesses.
• La phrase sous forme de proverbe : « un homme qui prie le Ciel tout le jour ne peut manquer d'être bien dans ses affaires. » montre que selon DJ, les prières sont inutiles, que Dieu est ingrat en ne récompensant pas les meilleurs de ses fidèles.
• Le pauvre est dupe puisqu'il donne tout à Dieu, sans rien en échange.

Cette ironie prouve la philosophie matérialiste de DJ.

 Mais c'est un chantage immoral dans lequel ne tombe pas le pauvre.

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