Commentaire "Les Justes"
Commentaire de texte : Commentaire "Les Justes". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Abasse Fassy • 10 Février 2019 • Commentaire de texte • 1 073 Mots (5 Pages) • 2 418 Vues
Commentaire
Les justes, Albert Camus, Actes III, extrait, 1949
Albert Camus, homme de théâtre, qui a été directeur de troupe, adaptateur de textes (notamment de Dostoïevski) et dramaturge lui-même, est l’auteur du texte étudier : Les Justes. C’est un genre théâtral d’un mouvement absurde. Cette scène se passe dans un pays d’Europe autre que la Russie en 1919. En revanche cet extrait de l’Acte III est écrit en 1949. Kaliayev à échouer sa première tentative d’attentat à cause de la présence de deux enfants. Mais il est prêt à refaire une tentative dans deux jours. Juste avant d’aller l’accomplir, il s’entretient avec Dora. C’est la dernière fois que les deux personnages se parlent. Kaliayev et Dora se sont forgé une carapace pour les besoins de leur cause. Dora voudrait entendre une déclaration d’amour que Kaliayev ne peut pas lui accorder. Nous nous demanderons donc comment le discours politique s’oppose-t-il à l’expression tragique du sentiment amoureux ? Pour répondre à cette problématique, nous verrons en quoi cette scène marque un échange politique entre Kaliayev et Dora puis nous verrons que Dora met des conditions à celui-ci par une déclaration conditionnée.
Tout d’abord, nous verrons alors que les deux personnages discutent. On peut remarquer que Dora monopolise la parole dans cette scène, tandis que Kaliayev se contente de phrase courte souvent en opposition (« Mais »). La mise en scène de la pièce est assez particulière. Les didascalies dans la scène montre que Kaliayev est silencieux. Au point qu’on peut penser que la discussion entre lui et Dora le gêne. Au début de la scène, Dora parle de l’amour du peuple, de l’amour pour le peuple. Puis, elle parle de l’amour dans un autre sens : le sentiment qui unit deux êtres que Kaliayev appelle, lui, la tendresse. Une forte opposition entre hier et aujourd’hui. « Mais je ne suis pas si grand »/ « Mais j’irai jusqu’au bout » : la conjonction de coordination marque l’opposition, et montre le retour à la réalité que vit Kaliayev. Dora essaye tout de même de faire avouer ses sentiments à Kaliayev mais celui renonce de les avouer. Un personnage s’entremêle entre ces deux si, on parle bien évidemment du peuple. Dora montre à Kaliayev que leur condition est différente de celle du peuple. On note qu’elle pose souvent des questions auxquelles elle répond de suite : « Plus loin ? il n’y a rien. » « L’amour ? Non, ce n’est pas ce qu’il faut » Elle est du côté de la négation, ses phrases sont courtes, comme autant de couperets violents sur les espérances de Kaliayev. Elle tente de lui ouvrir les yeux. Une Opposition entre « ceux qui aime la justice », « Nous », et le reste du peuple. Le champ lexical de la justice est très présent dans le texte. Il l’est moins que celui de l’amour. D’ailleurs, à la fin du texte, ce champ lexical apparaît plus souvent que celui de l’amour, qu’il remplace : Dora et Kaliayev ont renoncé à l’amour pour retrouver le goût de la justice. Ils ont sacrifié leur amour pour leur cause. Dans un second lieu nous verrons que dora met des condition à Yanek.
Le champ lexical de l’amour est omniprésent dans cet extrait. Dora veut savoir si Kaliayev l’aime. Au début, elle parle de l’amour du peuple, de l’amour pour le peuple. Puis, elle parle de l’amour dans un autre sens : le sentiment qui unit deux êtres que Kaliayev appelle, lui, la tendresse). L’amour ? Non, ce n’est pas ce qu’il faut. (…) Ceux qui aiment vraiment la justice n’ont pas droit à l’amour. Ils sont dressés comme je suis, la tête levée, les yeux fixes. Que viendrait faire l’amour dans ces cœurs fiers ? L’amour courbe doucement les têtes, Yanek. Nous, nous avons la nuque raide. Mais nous aimons notre peuple.
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