Commentaire Alchimie de la douleur de Baudelaire

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        Charles Baudelaire (1821-1867), est un poète français, qui fréquente régulièrement les cercles littéraires, il lit beaucoup et devient disciple de Théophile Gautier. Il occupe une place majeure parmi les poètes français. Après une enfance malheureuse, il choisit de vivre une vie de dandy et dilapide son héritage dans l’alcool et les femmes notamment. C’est pour cette raison, que sa famille décide de le mettre sous tutelle, afin de l'arracher à une vie qu'elle juge scandaleuse. Baudelaire est ainsi condamné à une existence miséreuse. Il a écrit plusieurs œuvres connues, telles que Les Fleurs du mal en 1857, et Les Paradis artificiels, en 1860. Les Fleurs du Mal est un recueil de cent poèmes ; répartis en cinq sections, retraçant l’expérience poétique accumulée par Baudelaire sur quinze années. Il paraît en juin 1857, sous le Second Empire de Napoléon III, et est dès lors considéré comme un livre dangereux. Suite à la publication des Fleurs du Mal, Baudelaire est condamné à payer une lourde amende et doit retirer six poèmes de son recueil s'il veut le faire paraître. Le texte est modifié et réédité en 1861. Il faut attendre 1949 pour que sa version intégrale soit enfin autorisée. Par ailleurs, « Alchimie de la douleur », est un des derniers poèmes de la section Spleen et Idéal. Les poèmes qui y sont regroupés, présentent l’ennui et la mélancolie qu’inspire au poète,  la vie quotidienne. L’alchimie signifie  capacité de transformer les métaux vils en or, ou en argent.

        Ainsi, nous nous poserons la question : comment le poème « Alchimie de la douleur », montre-t-il la puissance du Spleen chez Baudelaire ?

        Dans une première partie, nous montrerons la présence du spleen dans ce poème. Puis, nous traiterons de ses conséquences sur le travail de Baudelaire.

        D’une part, le mot Spleen est un des termes clefs des Fleurs du mal. Emprunté au lexique anglais, Baudelaire lui a donné une résonance importante. Mot difficilement traduisible en français, le spleen est proche de la mélancolie, de l’ennui. Pour Baudelaire, ce mot prend une dimension plus profonde, il s’agit d’un mal de vivre, d’un désespoir, d’une angoisse existentielle.

        Le Spleen est très présent dans les Fleurs du Mal, étant donné, qu’une des sections de ce recueil de poèmes se nomme Spleen et Idéal. En effet, dans l’Alchimie de la douleur, des termes tels que : « deuil » au vers 2, «  Sépulture » au vers 3, « Hermès » au vers 5, « triste » au vers 8, « suaire » au vers 11« cadavre » au vers 12, « sarcophage » au vers 14 montrent que le Spleen est plus présent que l’Idéal. Pour Baudelaire, il prend dans ce poème, un aspect morbide. « L'alchimie de la douleur » est un poème ambivalent, qui montre que le poète, est partagé entre pulsion de vie et de mort. De plus, le Spleen occupe un rôle très important tout au long du poème.[pic 3]

        D’autre part ce Spleen ; beaucoup utilisé par Baudelaire, produit des conséquences sur le travail de celui-ci. En effet, pour cet auteur torturé, le Spleen devient le fil conducteur de son œuvre : les Fleurs du Mal. A chaque fois que Baudelaire parvient à profiter d’une situation d’idéal, de bonheur, il retombe ensuite dans le désespoir, le mal de vivre : le spleen. Comme Midas ; roi de la mythologie grecque, qui avait le pouvoir de transformer en or tout ce qu’il touchait,  Baudelaire, à travers ses poèmes, par son talent d’écriture, transforme la boue de son Spleen en  beauté. Il tente, tel un alchimiste, d'extraire la beauté de la boue, de choses peu attrayantes au premier abord, afin de la faire ressortir dans ses poèmes. Ce mouvement a pour conséquence de renforcer l’emprise du Spleen et ainsi d’amenuiser les chances d’évasion vers l’Idéal.

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