Charlotte - Cinquieme Partie - Chapitre 5
Commentaire de texte : Charlotte - Cinquieme Partie - Chapitre 5. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mat Tras • 30 Janvier 2019 • Commentaire de texte • 571 Mots (3 Pages) • 951 Vues
Cinquième partie, chapitres 5
A. La montée en puissance du drame
1) Le récit est mené au présent de l’indicatif. Cela donne l’impression au lecteur d’assister à la scène, d’être témoin des événements.
2) Tout d’abord, on constate que l’ouïe joue un rôle important. La famille est sensible au moindre bruit : « déjeune en silence », « Chaque bruit est une menace ». Les coups sur la porte apparaissent d’emblée comme une forme de violence qui se répète : « On frappe à nouveau. Les coups sont plus incisifs. » La vue, quant à elle, permet de distinguer le signe d’un malheur : « en costumes sombres ». Enfin, le toucher apparaît comme l’ultime refuge pour les personnages condamnés au silence. Albert veut « embrasser sa femme et sa fille », et ces dernières « se serrent dans les bras l’une de l’autre ». Le drame se noue ainsi autour des sens.
3) Le narrateur emploie les expressions « On ne les reverra plus », « on ne les reverra pas », « partir » et « cet endroit d’où personne ne revient » pour désigner la mort qui attend les prisonniers. Ces formules pudiques permettent de suggérer toute l’horreur des actes commis par les nazis. Le lecteur imagine la suite des événements, ce qu’il se passe lorsqu’un prisonnier est emmené.
B. Faire face à l’incompréhension
1) Albert emploie des phrases interrogatives alors que les deux hommes utilisent l’impératif. Les injonctions des nazis montrent qu’ils dominent la situation. Albert est contraint de leur obéir et de rester dans l’incompréhension.
2) Le procédé littéraire employé est l’anaphore. La répétition de « Elles ne savent pas » évoque l’incompréhension de Charlotte et de Paula, mais également le désespoir et l’inquiétude. Les deux femmes sont condamnées à l’attente et à l’incertitude.
3) Les phrases en italique sont des citations de Franz Kafka. Grâce à ces phrases, on comprend ce que ressent Albert face à l’injustice dont il est victime. On perçoit l’accomplissement inexorable du destin contre lequel Albert ne peut lutter.
C. Le processus de déshumanisation
1) Dans les phrases mentionnées, le pronom « on » désigne les soldats nazis. Le narrateur indique que les nazis n’agissent plus comme des êtres humains. Eux qui étaient des « compatriotes » sont devenus des bourreaux qui accomplissent des tâches barbares avec diligence : « On se saisit immédiatement des contestataires. » Le choix de ce pronom permet de montrer que les soldats nazis ont renoncé à toute forme d’humanité. Le pronom indéfini suggère qu’ils sont devenus une masse indistincte agissant au nom d’une même idéologie criminelle. Ils ont renié leur propre être pour exécuter les ordres les plus horribles.
2) Le soldat nazi adopte une attitude méprisante à l’égard d’Albert. Il se moque de lui : « pouffe-t-il », puis l’insulte : « sale fainéant », « vermine ». On ressent sa haine à travers les insultes et les ordres qu’il assène : « Regarde-moi ! » Il ne parle pas, il hurle. Ses paroles sont une violence exercée contre Albert.
3) La comparaison « comme un pantin » est révélatrice du processus de déshumanisation dont est victime Albert. Le père de Charlotte a perdu son libre arbitre. Il est contraint d’obéir aux ordres. De même, le soldat nazi lui attribue un « matricule » car Albert « n’a plus le droit d’avoir un nom ». Pour les nazis, il est un numéro, il n’a plus d’identité.
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