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"L’être et le néant”, quatrième partie, chapitre premier

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Par   •  1 Décembre 2023  •  Commentaire de texte  •  1 876 Mots (8 Pages)  •  185 Vues

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L2 Philosophie

Explication de texte : Sartre

Ce texte est un extrait de “L’être et le néant”, quatrième partie, chapitre premier, il fait partie de la catégorie des textes argumentatifs, et résume une bonne partie de l'œuvre de Jean Paul Sartre. La thèse principale de ce texte est : l’Homme est nécessairement libre. Reformulé avec les termes de Jean Paul Sartre cela donne : “Être, pour le pour-soi, c’est néantiser l’en-soi qu’il est”. Il est désormais important de donner les définitions de certains de ces termes car ils sont primordiaux pour comprendre la pensée de l’auteur. Le pour-soi désigne la manière d’être, d’exister, de l’être conscient et est opposé à l’en-soi. L’en-soi, désigne le mode d’être de ce qui est sans conscience (désigne la matière dénuée de pour-soi). Néantiser est l'opération d’une prise de recul d’un en-soi qui le fait devenir pour-soi en éliminant par la même opération sa part d’en-soi. Dans ce texte nous pouvons observer trois parties, la première est de la ligne 1 à la ligne 11 et énonce la thèse (le pour-soi opère une néantisation de l’en-soi), la deuxième partie développe celle-ci en donnant plus de détails argumentatifs en avançant notamment le concept de reflet-reflétant, se situe de la ligne 11 à la ligne 18. La dernière partie (ligne 19 à la ligne 27) donne une conclusion partielle de la fatalité de la liberté de l’Homme ainsi que de sa contingence absolue.

Comme dit précédemment, la première phrase de cet extrait résume l’idée suivante (sous-jacente à l'entièreté de ce texte : “Être, pour le pour-soi, c’est néantiser l’en-soi qu’il est”. Autrement dit, la présence d’une conscience se constate et se mesure par rapport au recul pris par celle-ci vis-à-vis de son en-soi (son corps matérielle), ici il est important de préciser que le terme néantiser est proprement Sartrien et est conjugué afin de désigner la part active qu’à conscience dans cette action, cette idée sera reprise tout le long de l'extrait. Sartre continue en expliquant que “Dans ces conditions, la liberté ne peut être rien autre qu’une néantisation” ajoutant un ingrédient à son développement qui est que cette “néantisation” (définit par le recul pris par la conscience) est équivalente à la liberté au sens large du terme. Un parallélisme est effectué entre les deux notions, ici Sartre n'explique pas que l’un engendre l’autre mais que les deux notions sont similaires, dire l’un c’est dire l’autre (pour Sartre). “C’est par elle…” (la néantisation) “...que le pour-soi échappe à son être comme à son essence”, ainsi l’Homme n’est plus uniquement un Homme en act, mais il est plus (la néantisation de son en-soi), une séparation est ainsi faites entre l'enveloppe corporel et le pour-soi. Autrement dit “c’est par elle qu’il est toujours autre chose que ce qu’on peut dire de lui” car il est au-delà. Sartre se permet une répétition juste après (probablement pour une meilleure compréhension de son lecteur) en donnant deux formulation de la même notions : “car au moins est-il celui qui échappe à cette dénomination même” et “celui qui est déjà par-delà le nom qu’on lui donne, la propriété qu’on lui reconnaît” les deux renvoies au dépassement du matériel constater par la néantisation de l’en-soi par le pour-soi. “Dire que le pour-soi a à être ce qu’il est, dire qu’il est ce qu’il n’est pas…” il est potentialité et contingence de par sa nature même, il transcende le monde matérielle en opposant un recul réflexif vis-à-vis de celui-ci “...en n’étant pas ce qu’il est…” le pour-soi par définition n’est pas

ce qu’il est, il n’est pas le corps à travers lequel il peut intervenir : il le dépasse, “...dire qu’en lui l’existence précède et conditionne l’essence [...] c’est dire une seule et même chose, à savoir que l’homme est libre”, ici, Sartre, met en lumière la corrélation entre néantisation de l’en-soi par le pour-soi et la liberté énoncé auparavant. L’Homme serait donc libre grâce au recul qu’il a et (en s'avançant légèrement par rapport au développement du texte) à la compréhension qu’il a du cycle motif, act, fin. Sartre enchaîne un développement de son idée, il explique que “Du seul fait, en effet, que j’ai conscience des motifs qui sollicitent mon action, ces motifs sont déjà des objets transcendants pour ma conscience, ils sont dehors” une cause ne peut être cause si le principal acteur a conscience de celle-ci (si je sais que tel ou tel chose m’influence alors elle ne m’influence presque plus par le seul fait que j’ai conscience de son impact). Et si “en vain chercherai-je à m’y raccrocher : j’y échappe par mon existence même”. En effet : “Je suis condamné à exister pour toujours par-delà mon essence, par delà les mobiles et les motifs de mon act : je suis condamné à être libre”, il est important ici de noter le caractère absolu indiqué par le terme “condamné”, en effet, aucune autre possibilité n'est possible. Nous avons donc distingué les notions primordiales que sont l’en soi et le pour soi, et mis en lumière la néantisation opérée par le pour-soi sur l’en-soi qui est synonyme de liberté.

Un plein sera déterminé, en partant de ce principe, Sartre énonce que le cycle “Motif, acte, fin” est “un plein” (le même cycle que le pour-soi dépasse de par la néantisation qu’il opère sur l’en-soi), il l’appelle ainsi “continuum” (étymologiquement : continu, ensemble dont les éléments constituent un tout indissociable). De plus, si une conscience (un pour soi) tente d' “étouffer la liberté sous le poids de l’être” ce ne serait ici qu’une de “ces tentatives avortées pour étouffer la liberté” car il serait impossible pour un pour-soi qui néantise de ne pas être libre (peut importe ces efforts). La preuve irréfutable est qu’ “elles s’effondrent quand surgit tout à coup l’angoisse devant la liberté” (elles désignant ici les tentatives avortées énoncées juste avant). Sartre continue son enchaînement de raisonnement en faisant un parallèle avec la thèse initiale : “montrent assez que la liberté coïncide en son fond avec le néant qui est au cœur de l’homme”, rappelant ainsi le parallélisme entre la néantisation et la liberté. “C’est parce que la réalité humaine n’est pas assez qu’elle est libre”, ici Sartre détail l’origine de la liberté humaine et donc l’origine de la néantisation de l’en-soi en affirmant que la réalité humaine (monde matériel) ne serait (par essence) “pas assez”, il détail plus précisément :” c’est parce qu’elle est perpétuellement arrachée à elle-même et que ce qu’elle a été est séparé par un néant de ce qu’elle est et de ce qu’elle sera”, nous entendons ici l’action de mise en perspective de l’en-soi par le pour-soi (arrachée à elle-même) que ce soit vis-à-vis de son passé, de son présent ou de son futur. Il y aura systématiquement une barrière entre l’être et le monde dans lequel l’en-soi de l’être évolue., cette barrière, dit Sartre, c’est la prise de recul. Il conclut cette partie en énonçant que “C’est enfin, parce que son être présent lui-même est néantisation sous la forme du <reflet-reflétant>”, ici, le reflétant (le pour-soi) n’est que pour refléter le reflet (l’en-soi), et le reflet n’est reflet qu’en tant qu’il renvoie au reflétant. Il continue son syllogisme en énonçant que “l’Homme est libre parce qu’il n’est pas soi mais présence à soi” (suite logique du concepte de reflet-reflétant et raccord avec la thèse principale (mise en relation direct de la prise de recul et de la liberté). Dans cette deuxième partie, nous entendons donc les deux concepts que sont le continuum et le “reflet-reflétant” qui sont tout deux parts actives dans le raisonnement de Sartre dans ce texte ainsi que la mise en perspective entre les concepts de liberté, de prise de recul et de néant.

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