Baudelaire, Fleurs du mal, « Spleen et Idéal », IV
Commentaire de texte : Baudelaire, Fleurs du mal, « Spleen et Idéal », IV. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alyssia.sle • 14 Septembre 2022 • Commentaire de texte • 1 443 Mots (6 Pages) • 477 Vues
« Correspondances » : Analyse linéaire n°1
Baudelaire, Fleurs du mal, « Spleen et Idéal », IV
Intro :
- B est un écrivain (XIXe siècle) qui s’est d’abord consacré à la critique d’art et est ensuite devenu poète.
- En 1857, paraît le recueil Les Fleurs du Mal →B est condamné pour immoralité
- Après avoir écrit « Au Lecteur », B écrit des poèmes où il tente d’échapper au Spleen en désignant l’Idéal.
- « Correspondances » => poème de définition ; quatrième de la section « Spleen et
Idéal » ; point de départ du symbolisme ; expose une des clés de la poésie
baudelairienne ; précise les relations qui unissent sensations et spiritualité, nature et esprit, il établit des relations horizontales et verticales.
- Problématique : Comment Baudelaire propose ici une esthétique de la modernité ?
- Plan :
- I) L’organisation cachée du monde à travers les correspondances verticales (1er quatrain)
- II) La mission supérieur du poète, intermédiaire entre la nature et l’homme, les correspondances horizontales (2nd quatrain)
- III)Le développement des correspondances à partir des parfums (deux tercets)
I) Organisation cachée du monde à travers les correspondances verticales
Le premier quatrain est composé de 2 propositions reliées entre elles par un point virgule
=> le premier élément mentionne la nature, le second l’homme.
A/ Le premier segment aborde la nature, un lieu sacré en communication avec le monde.
- Premier mot « Nature » porte une majuscule → B affectionne l’usage des majuscules qui lui permet d’insister, d’ajouter de la profondeur et de la solennité à ce qu’il désigne.
- La Nature mise en évidence au début du vers, à l’ouverture du poème, est mise en relation par le verbe « être », valeur de forte égalité avec « un temple » => c’est une métaphore, et le temple désigne un espace sacré relié au divin
- Terme « piliers » dans le v1 agit comme une métaphore → renvoie aux arbres.
Tandis que l’adjectif « vivants », formant un oxymore avec piliers, précise la connotation de mystère divin contenue dans l’image du temple.
→ arbres sont vivants, ils nous parlent « parfois » en des « confuses paroles », c’est à dire d’une façon complexe et apparemment incompréhensible → des éléments à déchiffrer.
B/ Deuxième segment aborde l’homme dans la nature, un promeneur inconscient
- « l’homme » ne fait que « passer » → verbe suggérant l’indifférence, une forme d’incapacité à s’arrêter pour prêter vraiment attention à ce qui l’entoure.
- Expression « forêts de symboles », au pluriel hyperbolique, est métaphorique
=> transforme les arbres en « symboles »
- Arbre est le « pilier » de l’édifice, il résume la Nature proposant à l’homme de communiquer avec elle par des « forêts de symboles », ne demandant qu’à être compris puisqu’ils observent l’homme avec des « regards familiers ».
- Ce sont les forêts qui observent l’homme et non l’inverse → chose étonnante mais qui souligne encore l’aveuglement de l’homme à l’égard des mystères de la « Nature »
=> le traducteur des significations cachées du monde, ça sera le poète.
II) La mission supérieure du poète, traducteur des symboles ; la présentation des synesthésies par les correspondances horizontales
Second quatrain propose une comparaison complexe s’étendant sur trois vers et une affirmation qui intervient dans le dernier vers de la strophe.
A/ 1er segment désigne la comparaison (univers qui unifie ce qui s’oppose apparemment).
- Strophe s’ouvre sur une comparaison « comme » => B revient au son du 2e vers
=> mais les paroles mal entendues perdent leur sens pour n’être plus que des « échos » (v5) éloignés (« de loin » v5), dont la musique des vers forment une espèce d’hymne.
- L’ « unité » de la fin du v6 est à la fois ténébreuse, en apparence seulement , mais au fond « profonde » pour le poète → les 2 mots ne sont pas opposés, ils sont unis
- Poète voit clair dans ces ténèbres → seul, il est capable d’entendre le langage de la nature, de déchiffrer les « confuses paroles ».
- Vers 7 poursuit dans cette idée → il met sur le même plan la nuit et la clarté (antithèse), toujours pour qualifier l’unité du monde : « la nuit » est « vaste » car elle est sans contour ; la « clarté » est vaste car elle les efface.
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