« Une charogne », Les Fleurs du Mal, « Spleen et Idéal », Charles Baudelaire
Fiche de lecture : « Une charogne », Les Fleurs du Mal, « Spleen et Idéal », Charles Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar edouard1133 • 2 Novembre 2020 • Fiche de lecture • 3 846 Mots (16 Pages) • 2 870 Vues
« Une charogne », Les Fleurs du Mal, « Spleen et Idéal ».
C. Baudelaire, 1857
Eléments d’introduction :
Charles Baudelaire est un poète majeur du XIXème siècle. Il perd son père à l’âge de 6 ans et ne s’entend pas avec son beau-père le général Aupick ce dernier l’envoie à l’Ile Bourbon, afin de l’éloigner de la capitale et de lui permettre de s’assagir. De retour de son voyage il fréquente le quartier latin et dilapide la fortune famille. Le général Aupick et sa mère le placent alors sous tutelle. Pour pouvoir subvenir à ses besoins, il devient critique d’art et traduit les nouvelles d’Egard Poe. Baudelaire est un auteur qui se situe à la croisée de plusieurs mouvements littéraires. Aux romantiques, il emprunte le lyrisme et la figure du poète incompris. Proche de Théophile Gautier, il est influencé par la rigueur de l'écriture parnassienne. Sa tension entre le visible et l’invisible, le spleen et l’idéal et sa théorie des correspondances préfigurent des poètes symbolistes.
Lors de la publication des Fleurs du Mal en 1857 Baudelaire est condamné pour atteinte à la morale publique, aux bonnes mœurs et doit retirer 6 de ces poèmes. En 1861 se dernier proposera une nouvelle publication du recueil enrichie de 35 poèmes et d’une nouvelle section « les tableaux parisiens »
28ème poème du recueil issu de la section de la section « Spleen et idéal » entre « le serpent qui danse » et « de profundis clamavi » ; tous inspirés par Jeanne Duval. Composé de 12 quatrains alternant alexandrins et octosyllabes en rimes croisées ; ce poème a pour thème le cadavre en décomposition qui étrangement permet au lecteur d’assister à la naissance d’une « Fleur du Mal » et de comprendre les étapes de l’activité poétique leur sens et leur importance
Titre : Indique ce qui va suivre. La description d’un cadavre en décomposition. Sujet original qui interpelle car ce n’est pas un thème habituel en poésie
« Une » article indéfini : cadavre indéfini, de qui ? De quoi ? 🡪 Mystère.
Sonorités désagréable [ ch] [ r] [gn] 🡪 jeu poétique, provocateur- désagréable
Découpage(s) :
Strophe 1- 4 : Macabre découverte ou Description réaliste
Strophe 5-9 : Le travail de la poésie ou Une vision surnaturelle
Strophe 10- 12 : Les pouvoirs de la poésie ou Réflexion sur le Memento mori
Ou :
L. 1 à 16 🡪 Description péjorative du cadavre
L. 17 à 32 🡪 Lorsque le laid devient Beau
L. 33 à 48 🡪 Message adressé à sa Bien-aimée
Problématiques :
- Comment Baudelaire à travers cette évocation de la Charogne, renouvelle-t-il le motif du Memento Mori en faisant un manifeste esthétique ?
- Comment une Charogne est-elle transfigurée par la parole poétique ?
- Comment Baudelaire cherche-t-il ici à transformer en beauté la laideur de la charogne tout en donnant une leçon sur le temps et le rôle du poète ?
- Comment et pourquoi Baudelaire choisit-il d’évoquer une charogne dans son poème ?
- Comment Baudelaire reprend et détourne-t-il des thèmes traditionnels de la poésie pour donner une leçon sur le temps et le rôle de la poésie ?
Rappel des notions à connaître
- Carpe diem : « Carpe diem, tempus fugit » (= « cueille le jour, le temps s’enfuit »), est une citation latine tirée d’un poème (Odes) de Horace, poète épicurien qui a vécu au 1er siècle avant J.-C. Il évoque la vie de l'homme limitée par la mort et invite à « cueillir » (= carpere) le jour présent, à le goûter. Idée de « vivre comme s'il n'y avait pas de lendemain. » Le caractère éphémère des choses est parfois représenté par une rose, qui symbolise la fragilité de la vie.
- Memento Mori : « Souviens-toi que tu vas mourir ». Toutes les connaissances et les possessions matérielles se perdent.
Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme, Ce beau matin d’été si doux : Au détour d’un sentier une charogne infâme Sur un lit semé de cailloux, | V. 1 : Interpellation, impératif 🡪 apostrophe à sa bien-aimée « vous » valeur de politesse + nous 🡪 référence au couple => souvenir commun qui attise la curiosité du lecteur qui va s’immiscer dans ce souvenir semble-t-il amoureux. « Vîmes » : P. Simple : temps du récit 🡪 évocation d’un souvenir « mon âme » Possessif + périphrase témoignant de l’amour inconditionnel du poète envers la destinataire du poème // rime // « infâme » 🡪 rime en opposition, le cadre idyllique mais avec des éléments dysphoriques « L’objet » art défini. On ne sait de quoi on parle. Mais l’article défini montre que lui et elle s’en souviennent 🡪 effet d’attente car l’objet n’est défini qu’au vers 3 « Charogne infâme » |
« Ce » 🡪 marqueur temporel précis mais impossible pour le lecteur de le situer . c.circ de temps 🡪 le cadre présenté est plutôt euphorique et bucolique (V. 2 + v. 3 « sentier », v. 9 « le soleil rayonnait » Cadre spatio-temporel de ce souvenir semble agréable Adj valorisant + « si » adverbe d’intensité. 🡪 expression hyperbolique | |
c.circ de lieu, « une charogne » 🡪 découverte brutale, caro (latin) chair : est un animal en putréfaction. 🡪 Infâme : effet d’insistance sur l’horreur de la découverte | |
« lit » 🡪 polysémie = « lit » de la rivière ou de la chambre 🡪 contribue à personnifier le cadavre comme s’il s’agissait d’une femme | |
Les jambes en l’air, comme une femme lubrique, Brûlante et suant les poisons, Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique Son ventre plein d’exhalaisons | v. 5 « les jambes » 🡪 personnification du cadavre + connotation sexuelle + « brûlante » (mélange de Désir ( Eros) et de mort ( Thanatos) Comparaison dégradante et sexuelle 🡪 association de la Charogne et de la femme |
Personnification Isotopie (regroupement de termes exprimant une même idée ( CL)) du mal 🡪 le cadavre est lié au pêché, au mal. « Brûlante et suant » connotation polysémique 🡪 évoque soit la fièvre amoureuse, soit la fièvre maladive v. 6 « les poisons », v. 8 « son ventre.. plein d’exhalaisons », v. 9 « pourriture », v. 13 « carcasse », v. 15 « la puanteur » v. 17 « les mouches bourdonnaient » v. 19 « De larves … épais liquide », v. 20 « haillons », v. 21 « tout cela », v. 23 « le corps », v. 25 « et ce monde » 🡪Champ lexical de la décomposition + nombreux pluriels pour qualifier la charogne🡪 vision réaliste V. 7 : Métaphore : ventre : siège de la sexualité🡪 image très crue, provocante. | |
La scène racontée est d’abord fixe 🡪 « rayonnait», « regardait », « sortait » « coulait « s’élançait en pétillant », « vivait en se multipliant », « un mouvement rythmique » s’anime Les odeurs sont de plus en plus présentes
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Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
| Evocation de la décomposition par l’effet du soleil Création d’un contraste entre le soleil et la pourriture 🡪 fusion du beau et du laid, de la vie et de la mort (rappel du titre Les Fleurs du mal) Comparaison culinaire très provocatrice comme si on pouvait imaginer manger la Charogne ( ce que la chienne fera à la strophe 9) 🡪 vision dégoutante, horrible Vision allégorique + V. 12 « elle avait joint ». Personnification par la majuscule de la Nature, elle est majestueuse et unificatrice (comme l’artiste, comme le poète le montrera plus tard) « au centuple à la grande Nature » 🡪 La vision de la charogne s’accompagne d’un lexique mélioratif et hyperbolique |
Tout ce qu’ensemble elle avait joint ; | La nature unit, le cadavre est en décomposition avancée 🡪 la vie unit, la mort décompose Néanmoins le poète rappelle qu’il s’agit d’un phénomène naturel, ref à la personnification de la nature V. 11 🡪 la nature reprend son dû ( v . 12) par cette idée Baudelaire évoque le côté éphémère de l’homme et de l’animal
Tout d’abord l’évocation de la lumière par le « soleil » met en valeur l’objet représenté. Ensuite on retrouve les thèmes fondamentaux de ce genre : l’idée de la corruption de la matière « pourriture » v. 9, la fuite du temps v. 11 « rendre au centuple … Nature » mais aussi de la fragilité de la vie à travers la symbolique de la « Fleur » v. 14 ou encore la vanité des biens de ce monde avec les invocations « Ô la reine « v. 41 « Ô ma beauté « v. 44 qui par extension rappellent richesse et coquetterie. |
Et le ciel regardait la carcasse superbe Comme une fleur s’épanouir. La puanteur était si forte, que sur l’herbe Vous crûtes vous évanouir | v.13 « regardait », v. 18 « sortaient », v. 19 « coulaient », v.22 « s’élançait », v. 24 « vivait »🡪 verbes de mouvement, qui nous montrent que le cadavre est vivant « carcasse superbe » 🡪 un oxymore : deux réalités antithétiques cohabitent Véritable toile, il évoque dans toute sa splendeur la pièce maîtresse qu’il érige tel un peintre, le poète fait cohabiter la laideur et la beauté pareil au peintre qui décompose (derniers vers du poème) le réel comme pour mieux le représenter par l’imagination v. 32 « le souvenir » qui plus est les hyperboles crées par l’emploi de l’adjectif superbe et de l’adverbe d’intensité si ( v. 15) soulignent une fois de plus l’ironie de l’auteur. L’évocation du « Ciel » peut avoir une connotation divine notamment par la personnification opérée par le verbe « regardait » |
v.14 : comparaison étonnant d’un cadavre et d’une fleur : on peut donc extraire de la beauté du mal Opposition et rapprochement dans une rime interne « fleur » // « puanteur » 🡪 rapprochement étonnant qui lie encore une fois le laid et le beau. La « fleur » fait référence au titre du recueil d’ailleurs la comparaison du v. 14 crée une antithèse qui ne va pas sans rappeler celle de ce même titre et démontre ainsi que l’on peut extraire de la beauté le mal. | |
« si forte » 🡪 hyperbole | |
« vous » référence au « vous » de départ. « s’épanouir » // « évanouir » 🡪 jeu de rimes marque la domination de la charogne par rapport à la femme, permutation des lettres (« p » et « v ») permet de passer de la vie à la mort. La Charogne s’anime la femme disparait
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Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride, D’où sortaient de noirs bataillons De larves, qui coulaient comme un épais liquide | Description du cadavre hyperréaliste « ventre putride » // « épais liquide 🡪 parallélisme 🡪 vision saisissante du corps en décomposition |
Description du cadavre hyperréaliste « noirs bataillons » 🡪 métaphore guerrière = la vie se multiplie Evocation de la mort et de la pourriture 🡪 la mort évoquée comme une décomposition, un éparpillement. Lexique de la vie 🡪 la mort sort de la vie= paradoxe cycle vie / mort. Image de naissance : la mort sort de la vie, la mort donne naissance à la vie | |
Image concrète, très visuelle => décomposition « larves » rejet : accompagne « l’écoulement épais » comme si ça ne s’arrête jamais Le bataillon de larves 🡪 processus de la décomposition l’horreur est soulignée par le rejet, l’enjambement matérialise bien l’action de « coulaient comme un épais liquide »
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Tout cela descendait, montait comme une vague Vivait en se multipliant. | Verbes de mouvement🡪 paradoxe absolu du cadavre vivant 🡪 effet fantastique v.21 + v. 23 « le corps, enflé d’un souffle vague » : Naissance du poème : Référence à la métaphore du mouvement respiratoire🡪 retour à la vie comparaison + métaphore 🡪 images issues de la nature avec une idée de distribution d’expansion Comparaison avec une connotation d’accouchement 🡪 Poursuite de l’image de la naissance commencée à la strophe précédente comme s’il y avait eu une relation intime entre la femme ( strophe 2) et que de cette union naissait la vie ( des larves…) Allitération en [v] 🡪 vibration –vrombissement des mouches =vie |
Et ce monde rendait une étrange musique, | Métaphores musicales : Strophe très lyrique en décalage avec ce qui précède. Il ne s’agit plus de provoquer (lier le beau et le laid) mais de faire émerger une nouvelle forme de poésie : montrer que de la laideur surgit la beauté : alchimie poétique Comparaison avec des éléments naturels, idée d’écoulement qui poursuit la comparaison de « l’épais liquide » : continuité du beau / laid et de la vie / mort. Ici seulement la beauté est mise en avant. Lexique du mouvement + assonance en [an] 🡪 éparpillement de la vie aux 4 vents, dispersion dans la nature. Le [an] rythme la strophe, comme une musique. |
Les formes s’effaçaient et n’étaient plus qu’un rêve, | Métaphores artistique : par opposition, l’art serait une manière de fixer des formes, afin quelles ne s’effacent pas. L’art serait une manière de dépasser la mort. « l’artiste » à travers cette métaphore nous avons les fonctions de l’artiste : il unit ce qui se décompose, rassemble les souvenirs éparpillés, les fixes pour l’éternité sur sa toile ou dans un poème. CL de l’oubli 🡪 la mort comme disparition, dilution des formes et des souvenirs |
Derrière les rochers une chienne inquiète Le morceau qu’elle avait lâché. | v.33 : C.circ . de lieu « Derrière les rochers » Retour au récit après la parenthèse lyrique, récit dur avec des sonorité rauque ( allitération en [r]) Enjambement : continuité vie/ mort + la mort nourrit la vie ( le squelette nourrit la chienne) On passe de charogne (strophe 1) à carcasse superbe ( strophe 4) , le corps ( strophe 6) et squelette 🡪 on a ici une gradation dans la décomposition, auparavant la charogne était comparée à une femme, désormais elle n’est plus qu’un tas d’os. Fragmentation du cadavre qui part en morceaux : la mort est vue comme un éparpillement. |
– Et pourtant vous serez semblable à cette ordure, A cette horrible infection, Etoile de mes yeux, soleil de ma nature, Vous, mon ange et ma passion! | Tiret – Rupture – Passage au futur de certitude (passage de la remémoration à la prédiction) Tiret + adverbe « pourtant » + retour au dialogue avec le pronom « vous » 🡪 marquent une rupture : après le récit le poète semble entamer une morale : poème à valeur d’exemplum. « vous » adresse directe à la femme. Le poète la compare ouvertement au cadavre en décomposition à travers la formulation « vous serez semblable à cette ordure », l’adverbe « pourtant » vient marquer ce changement renforcé par l’usage du futur d’e l’ind. Baudelaire revient sur la femme-aimée pour évoquer une certitude sa finalité. Il insiste sur la laideur ainsi qu’en témoignent les groupes « cette ordure », « cette infection » . L’emploi du démonstratif durant ces deux vers nous permettent d’insister sur une vision macabre et de donner à voir au lecteur. L’insistance est double car elle est aussi marquée par la diérèse sur le mot « infection » qu’il fait rimer avec passion. Cette comparaison est provocatrice et horrible, totalement en décalage avec les mots d’amour traditionnels. On a un mélange des genres du lyrisme amoureux on passe au cynisme cruel « vous serez semblable » + v. 40 « telle vous serez » 🡪 identification de la femme avec la charogne v.37 « ordure », v. 38 « infection », v. 39 « nature » v. 40 « passion » 🡪 rimes en opposition, le poète détourne les marques de l’amour courtois. v. 37 « ordure », v. 38 « horrible infection », v. 44 « Moisir parmi les ossements », v. 45 « vermine » 🡪 vocabulaire péjoratif pour qualifier la femme |
v. 38 « infection » 🡪 diérèse souligne l’ironie 🡪 cynisme | |
v.39 + « mon ange et ma passion », « ô la reine des grâces » 🡪 périphrases pour désigner la femme | |
Apostrophes pétrarquistes, clin d’œil aux poètes de la Pléiade, notamment Ronsard. Baudelaire signe ce poème comme étant une parodie de « l’ode à Cassandre » de Ronsard. Contraste saisissant entre l’évocation gothique de la mort et ces apostrophes lyriques. | |
Oui! telle vous serez, ô la reine des grâces, Apres les derniers sacrements, Quand vous irez, sous l’herbe et les floraisons grasses, Moisir parmi les ossements. | « Oui » exclamation 🡪 confirmation presque joyeuse de la mort à venir « ô ( vocatif) la reine des grâces » 🡪 apostrophe, les invocations marquées par le « Ô lyrique » ( v. 41 et 44) puis la comparaison doublée d’une hyperbole « telles vous …. Grâces » V. 41. Le poète marque encore son ironie lorsqu’il fait rimer les homonymes « grâces et grasses » car il détourne les codes de l’amour courtois🡪 le cynisme du poète Lyrisme décalé par rapport à ce qui est dit 🡪 on est dans le registre héroï-comique ( employé un style élevé pour aborder un sujet bas). Les Grâces dans la mythologie sont des déesses de la beauté. Idée que la beauté deviendra laideur… mais heureusement, le poète est là pour fixer cette beauté à jamais. |
v.42 « derniers sacrements » 🡪 euphémisme = référence à l’enterrement | |
v.43 : Baudelaire met en évidence la réalité funeste qui attend la beauté de la femme. « sous l’herbe et les floraisons grasses » 🡪 indication spatiale + « moisir » 🡪 la femme appartiendra au domaine du bas, de la boue, mais dans le même temps, sa décomposition nourrira la vie ( cycle vie/ mort) Futur de certitude 🡪aucun doute possible sur le devenir de la femme | |
v.44 : l’action de décomposition | |
Baudelaire semble se jouer de la poésie lyrique qui fait l’éloge de l’amour de la femme aimée. Mais Il mêle dans cette strophe le C.L. l’amour (Eros) et celui de la mort (Thanatos), ils sont en opposition ce qui ne va pas sans rappeler la thématique de la boue et l’or qui caractérise l’alchimie poétique . | |
Alors, ô ma beauté! dites à la vermine Qui vous mangera de baisers, Que j’ai gardé la forme et l’essence divine | « Ô ma beauté » 🡪 apostrophe lyrique : reprend l’apostrophe de la « reine des grâces » : effet d’insistance sur la beauté présenté. « dites » 🡪 impératif présent 🡪 le présent rend réel, présente cette mort comme si elle était déjà là. Enjambement + expression employée au sens propre 🡪 De nouveau continuité vie/ mort ( avec l’enjambement) + Eros et Thanatos ( amour et mort imbriqués inextricablement liés : l’amour est inséparable de la mort. v.46 : métaphore, réunion de l’action amoureuse de l’amant et prédatrice de l’insecte Les antithèses et les contrastes perdurent dans cette dernière partie du poème par les termes mis en rime « vermine »/ « divine » et atteignent leur paroxysme v.47-48. Baudelaire évoque le travail de la création poétique en montrant que l’art (quel qu’il soit) permet de sublimer. Ici le poète seul peut conserver l’image de la beauté de la femme par son art « la forme est l’essence divine de ….. décomposées » car un jour elle se retrouvera à l’état de cadavre en décomposition. Deux derniers vers : Opposition singulier/ pluriel🡪 le poète par opposition à la femme, appartient au domaine du divin, de l’or grâce à la poésie : l’artiste est celui qui recompose ce que la mort à décomposée🡪 il unit, il donne une donne une forme unique à ce qui se désagrège. |
« j’ai » - « mes » implication de l’auteur Pronom de la 1ère pers du sing 🡪 Première occurrence du « je » (employé auparavant dans un « nous » qui associait la femme) 🡪 dissociation poète/ femme aimée : elle est mangée alors qu’il garde sa forme originelle. |
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