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Baudelaire, Les Fleurs du mal, « Spleen »

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Par   •  13 Juin 2023  •  Analyse sectorielle  •  753 Mots (4 Pages)  •  299 Vues

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Analyse Linéaire : Les Fleurs du mal, « Spleen »

Charles Baudelaire né en 1821 et mort en 1867 est un poète héritier du Romantisme et du Parnasse et précurseur du Symbolisme. Les Fleurs du Mal, publiées en 1857 ont été censurées pour outrage aux bonnes mœurs, ensuite ce recueil de poèmes a été réédité en 1861, 1866 et 1868. « Spleen », un sonnet irrégulier en alexandrins, est le 1er des 4 poèmes de ce cycle qui figure dans la section « Spleen et Idéal ».

🡪De quelle manière Baudelaire traduit-il son angoisse existentielle et métaphorique dans ce poème ? Nous étudierons d’abord le paysage urbain sinistre dans le 1er quatrain, puis la morne réalité dans le second. Enfin, nous analyserons la disharmonie qui règne dans le sizain.

  • V1-V4 : Vue surplombante et panoramique puis fragmentaire de Paris en hiver ; « la ville entière » (v1) « voisin cimetière » (v3) « faubourgs brumeux » (v4)

Atmosphère macabre « cimetière » (v3), morbide « faubourg brumeux » (v4). Connotation insalubrité et maladie.

« pluviôse »(v1) : rev fr + diérèse + allitération en r (irriter, contre, urne, verse, froid, mortalité) + mots à la rime : violence, emprise de l’hiver s’étend, menaçant.

Hiver représenté sous forme allégorique, intensifie hostilité (appuyé par termes « irrité » (v1) et « à grands flots » (v2) à la césure, « verse » (v2).

Une seule phrase sur tout le quatrain : domination hiver palpable, mime flot perpétuel.

Opposition mouvement ascendant poèmes idéal et mouvement chute spleen.

Imparfait à valeur durative « Verse » (v2) : grisaille règne à jamais sur la ville, spleen s’empare de tous.

Paysage funèbre « urne », « pâles »,  « cimetière »,   « mortalité » : grand linceul sombre recouvre la ville et l’imprègne de tristesse.

Frontière entre vivants et morts abolie « aux pâles habitants du voisin cimetière »(v3) ; euphémisme :habitants du faubourg sont morts en sursit et morts ne le  sont pas  complètement.

Spleen tangible à travers ce paysage urbain et thèmes mort maladie et pesanteur temps.

  • V5-V9 : strophe tranche avec première car espace se rétrécit : « sur le carreau » (v5), « la gouttière » (v7), lieux domestiques et familiers, mots + communs.

Poète se manifeste : déterminant possessif hypocoristique « mon (chat) ». Chat lui inspire 3 poèmes dans la section « Spleen et Idéal », animal majestueux et fascinant dans versant Idéal.  Ici, perd splendeur, ravalé à condition d’animal domestique rongé par maladie et guetté par mort « son corps maigre et galleux » (v6). S’enlise aussi dans réalité terre à terre, sans poésie, temps répétitif « agite sans repos ».

Appartement déserté, abandonné, poète sans gloire « âme » (v7) errante, « fantôme frileux » (v8). Entre-deux, ni mort ni vivant, oxymore « fantôme frileux » (v8).

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