Analyse linéaire une charogne, Baudelaire
Fiche de lecture : Analyse linéaire une charogne, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar g.belletier • 25 Octobre 2022 • Fiche de lecture • 1 501 Mots (7 Pages) • 784 Vues
Fiche synthèse français texte 6 :
Intro :
Héritier du Romantisme, proche de certains membres du mouvement Parnasse comme
Théophile Gautier mais aussi précurseur du Symbolisme, Charles Baudelaire publie son premier recueil de poèmes Les Fleurs du Mal, en 1857. Ce titre, énigmatique, introduit la tension entre le Bien et le Mal mais aussi entre le Beau et le Laid qui parcourt toute l'œuvre. Les Fleurs du Mal présente en effet un cheminement initiatique au fil duquel le poète paraît déchiré entre ces notions si opposées. Il recherche un Idéal qui lui échappe sans cesse. Multipliant les échecs, il s'évertue à trouver des échappatoires au spleen, un sentiment sombre et oppressant qui l'accable tout en l'inspirant. Intitulée « Spleen et Idéal », la première section du recueil, met en exergue cette tension ambigüe. Après avoir fait l'éloge de la beauté féminine dans « Parfum exotique » ou encore « La Chevelure », le poète surprend son lecteur avec le poème XXIX (29) : « Une Charogne ». En effet, dans ce poème, il ne s'agit plus de célébrer la sensualité du corps féminin mais de décrire avec réalisme un cadavre. Parodiant la poésie lyrique et galante du XVe siècle, le poète s'adresse à sa bien-aimée pour lui rappeler sa finitude tout en louant le pouvoir de la poésie, apte à transcender la mort.
Problématique :
Comment le poète montre-t-il que la poésie lyrique peut survivre à la modernité dans ce qu'elle a de plus prosaïque ?
Mouvements :
-Mouvement 1 : Les 4 premières strophes -> Le poète s'approprie les codes de la poésie galante pour
faire l'éloge du cadavre décrit.
-Mouvement 2 : Les 3 dernières strophes -> II finit par comparer sa bien-aimée au cadavre et célèbre
le pouvoir de la poésie moderne.
Mouvement 1 :
LE TITRE
-sonorités désagréables « ch. » « r » « gan » ne sont pas communs dans la poésie lyrique.
-le titre indéfini « une » semble priver de singularité la charogne décrite. Elle est ainsi banalisée.
STROPHE 1
-VERS 1 : le poème semble débuter comme une poème galant traditionnel
-périphrase qui place la relation entre le poète et cette femme sous le signe de la spiritualité rappelant l’amour courtois et précieux.
-VERS 2 : le cadre bucolique est agréable
- « beau matin d’été si doux » « sentier » « le soleil rayonnait »
VERS 3 : à ce cadre idyllique s’ajoutent des éléments prosaïques
-substantif « charogne » caractérisé par le substantif « infâme » qui le caractérise produit un effet d’insistance sur l’horreur de la découverte.
VERS 4 : la dimension parodique de la poésie et l’ironie du poète sont rapidement perceptibles
-emploi du passé simple crée un écart ironique avec l’extrême trivialité du thème.
- métaphore du lit à la fin de la strophe : le confort suggéré Ar le lit s’oppose à la dureté de la pierre
VERS 4 : un glissement entre la femme aimée et le cadavre
-la métaphore du lit contribue à personnifier le cadavre comme si c’était une femme.
STROPHE 2
VERS 5 : le cadavre est personnifié et érotisé
-Comparaison à une « femme lubrique » « jambes » « suant » et « ventre »
-indices à connotation sexuelles : « lubrique » « brulante » et « nonchalante »
VERS 5 ET 6 :
- « jambes en l’air »
-l’assonance de voyelles nasalisés
-champ lexical du mal développé dans la strophe « lubrique » « poison » « cynique »
VERS 7 ET 8 : montre une vision de la mort
-l’adjectif « cynique » évoque d’ailleurs la posture du poète qui se moque des conventions morales
STROPHE 3
VERS 9 : Baudelaire conduit le lecteur vers la laideur. La décomposition du. Cadavre se poursuit.
- « cette pourriture »
VERS 9 ET 10 : ironie du poète perceptible et la parodie continue.
-expression bucolique « le soleil » qui contraste avec le sujet qu’il éclaire « la pourriture » qui évoque la mort
-le verbe « cuire » poursuit l’ironie car ce terme culinaire contraste avec l’élément évoqué
-les rimes pauvres « point/joint » qui accentue la trivialité de plus en plus présente dans le poème.
VERS 11 ET 12 : le poète rappelle qu’il s’agit d’un phénomène naturel
-allégorie de la nature mise en valeur par l’antéposition de l’adjectif « grande » et la majuscule
STROPHE 4 ENTIERE : représentation picturale évoquant la vanité liée au memento mori (souviens toi que tu vas mourir)
-évocation de la lumière par « le soleil »
-thème fondamentaux de la vanité : corruption de la matière avec « pourriture » + fuite de la matière avec « rendre à la grande nature » + fragilité de la vie à travers la « fleur »
VERS 13 : commence à évoquer l’horreur du cadavre
-la charogne se donne en spectacle avec «et le ciel regardait »
-oxymore « carcasse superbe »
-comparaison à la fleur « comme à la fleur »
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