Analyse linéaire Manon lescault
Analyse sectorielle : Analyse linéaire Manon lescault. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Emma Laine • 16 Décembre 2022 • Analyse sectorielle • 2 931 Mots (12 Pages) • 4 518 Vues
Intro analyse linéaire : Extrait de Manon Lescaut
Tout d’abord Le roman de Manon Lescaut est un roman de mémoire écrit par l’abbé Prévost en 1731, qui raconte les mésaventures de des grieux qui néanmoins ressemble à la vie tumultueuse de l’abbé Prévost. L’extrait se situe au début de l’histoire.
Nous verrons comment l’Abbé Prévost organise-t-il cette scène de rencontre.
Pour cela nous allons dans un premier lieu les circonstances de la rencontre de la ligne 1 à 5, puis la rencontre visuelle et les effets sur des grieux de la ligne 5 à 11, et enfin le dialogue de la ligne 12 à la fin de l’extrait.
Correction :
Introduction :
L’extrait que vous m’avez demandé d’analyser est tiré du roman-mémoires Manon Lescaut de l’abbé Prévost. L’abbé Prévost est un ecclésiaste, romancier dont la vie tumultueuse se retrouve dans le destin de Des Grieux, l’un des personnages principaux de Manon Lescaut. Ce roman narre les mésaventures de ce personnage qui quitte son milieu social par amour. L’extrait qui nous concerne évoque justement l’objet de cet amour à travers la scène de rencontre amoureuse entre le chevalier et Manon Lescaut, le personnage éponyme du roman, rencontre placée sous le signe du coup de foudre. Il s’agira de voir comment s’organise cette rencontre amoureuse. Pour ce faire, j’analyserai le texte en suivant les trois mouvements qui le composent. Ainsi les cinq premières lignes évoquent les circonstances de cette rencontre, les lignes 5 à 11 se concentrent sur la rencontre visuelle et ses effets sur Des Grieux, et les lignes suivantes nous proposent la narration d’un dialogue entre les deux jeunes gens.
Analyse Du Mouvement 1
Des Grieux retarde le moment d'évoquer la rencontre, il crée un effet d’attente, à travers une phrase complexe assez longue, où se multiplient les propositions subordonnées relatives adjectivales, telles que « qui s’appelait » Thiberge. Or cette phrase contient des éléments qui permettent de créer un effet réel rendant le récit authentique. C'est le cas de la mention du « coche d'Arras ».
De même cette phrase est l’occasion pour Des Grieux de se dédouaner de toute préméditation : l’emploi de la première personne du pluriel, « nous », qui inclut Thiberge et lui, le dégage de toute responsabilité pour ce qui va suivre. C’est la curiosité qui l’a guidé et rien d’autre.
Analyse du Mouvement 2 :
Effectivement, l'adverbe "fort" ainsi que le verbe "paraissait" sont des marques de la focalisation interne : c'est le narrateur second, Des Grieux, qui raconte la scène et tout est vu à travers son regard et sa perception. Ici deux procédés permettent de mettre en valeur le personnage de Manon : le recours à la conjonction de coordination et la redondance rendent compte d’un effet de zoom : on passe d’un plan d’ensemble à un plan rapproché, porté sur la personne de Manon. Les deux éléments qui montrent la passion immédiate de Des Grieux pour Manon sont à travers l’hyperbole « jusqu’au transport » et à travers la métaphore « enflammé ». De plus l'hyperbole “si charmante” souligne la beauté de la jeune femme, et montre ainsi l’admiration qu’éprouve Des Grieux pour Manon. Mais l'adjectif peut se comprendre d’une autre façon : ensorceleuse, puisque “charmante” vient de “charme” qui signifie « un sort ». Ainsi le narrateur suggère que Manon lui a jeté un sort, l'a envouté. L’opposition entre le pronom « moi » (lignes 8 et 9) et le pronom sujet « je » et La conjonction de coordination « mais » (ligne 11) désigne un changement dans l’attitude de Des Grieux, ensuite La locution « tout d’un coup » (ligne 10) désigne Le coup de foudre, et enfin La périphrase « maîtresse de mon cœur »
(ligne 11) désigne La passion de Des Grieux. Des Grieux à le coup de foudre pour Manon, mais nous n’avons aucune description de la jeune femme, comme c’est le cas dans l’extrait de « La Morte amoureuse ». On sait juste qu’elle est charmante, ce qui a attiré son regard. Rien n’explique ainsi ce coup foudre.
Analyse Du Mouvement 3 :
« Elle reçut mes politesses sans paraître embarrassée » (ligne 12) relève du discours narrativisé (on résume les compliments de Des Grieux et la réaction de Manon) ; de la ligne 13 à la ligne 14, nous avons du discours indirect. « Je lui parlai d'une manière qui lui fit comprendre mes sentiments » (on résume les paroles de Des Grieux). Enfin, on trouve du discours indirect libre avec « C’était malgré́ elle qu'on l'envoyait au couvent, pour arrêter sans doute son penchant au plaisir » (lignes 17-18) : Des Grieux rapporte les paroles de Manon en les intégrant dans son récit. De plus par la manière dont Manon accueille les compliments de Des Grieux et sa façon de parler, on devine une jeune femme affable, qui accueille facilement les gens, et surtout quelqu’un de franc. La litote « elle reçut mes politesses sans paraître embarrassée » (ligne 12) montre. Une jeune femme de l’époque n’aurait pas accepté les compliments de Des Grieux à moins qu’elle ait eu envie d’avoir une aventure.
La métaphore hyperbolique “coup mortel” inscrit la rencontre sous le signe de la fatalité, du tragique, annonçant les malheurs à venir.
Or à la fin du dialogue, on retrouve une prolepse qui anticipe la suite des événements, et inscrit cette rencontre sous le signe du malheur. Ainsi avec la proposition subordonnée relative “qui a causé par la suite tous ses malheurs et les miens”, Des Grieux, tout en suscitant la curiosité du lecteur, donne à cette rencontre un aspect tragique.
Second texte
Introduction :
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