Analyse lettre 97 des Lettres persanes de Montesquieu
Commentaire de texte : Analyse lettre 97 des Lettres persanes de Montesquieu. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Fusaar_ • 27 Mars 2021 • Commentaire de texte • 1 532 Mots (7 Pages) • 2 167 Vues
Oral Lettre 97 des Lettres persanes Montesquieu
Introduction
Le XVIIème siècle français se place sous le signe de la grandeur. C’est le siècle où, par l’éclat des lettres et des arts autant que par les armes, la France domine l’Europe. Il voit éclore le mouvement intellectuel européen des Lumières, qui prône l’utilisation de la raison. Les partisans de ce mouvement critiquent la société, défendent la liberté de pensé, luttent contre l’ignorance et prônent le savoir et l’enseignement. De nombreux philosophes de l’époque adhérent à ce courant comme Diderot et D’Alembert qui sont à l’origine de l’Encyclopédie, parue entre 1751 et 1772. Mais on peut également citer Montesquieu, de son vrai nom Charles Louis de Secondat, qui prend part au mouvement. Ainsi, c’est en 1721 qu’il publie à Amsterdam ce roman épistolaire sans nom d’auteur, qui le rend tout d’un coup célèbre en lui conférant une renommée de « bel esprit ». Les Lettres persanes composées de 161 lettres retracent les correspondances de deux persans, Usbek et Rica, où la critique des mœurs contemporaines est présentée d’une façon extrêmement piquante, bien propre à séduire le public des salons. L’extrait étudié est la lettre 97, où Usbek s’adresse au dervis Hassein, un religieux musulman, et exprime son admiration pour les savants français.
La lettre commence par un éloge de la sagesse mystique musulmane et la reconnaissance de l’infériorité des savants occidentaux (ligne 1 à ligne 10). Pour ensuite renverser le point de vue en dénonçant l’obscurantisme orientale (ligne 11 à ligne 21).
Développement
Le texte s’ouvre par une interjection de Rica, qui s’adresse au derviche, valorisé par une métaphore de la lumière (lumière est liée à l’esprit depuis la Bible) et grâce adjectif « curieux », souligne l’intelligence du dervis, possible grâce à curiosité
l. 1 : double utilisation de prép. « de » : traduit vanité du savant + allitération « d » ×5 = réf aux 5 actes de la tragédie et suggère danger tragique que présente l’usage de la raison pour le mystique religieux : opposition avec point de vue d’Usbek, selon qui l’usage de la raison est + fiable que la foi-> Invite le derviche à faire preuve de modestie et modération. (renvoie à l’enseignement de Platon qui se rapproche de la vérité par raison)
l. 2,3,4,5,6 : phrase composée de 4 prop. principales coordonnées. Les trois 1ères : valorisent sagesse orientale, la 4ème : concerne rationalité orientale -> met an valeur les savants orientaux.
1ère prop : « il y a » l.2 : présentatif qui introduit philosophes occidentaux :
« Philo - sophe » : désigne les intellectuels occidentaux qui disent accéder à la vérité par leur propre entendement.
+ négation restrictive -> réduction de l’occident face à empire ottoman qui se trouve « au fait » (au sommet) de sagesse. -> philosophes sont décrits comme inférieurs aux sages orientaux (eux, accèdent à sagesse par voie de l’inspiration divine -> ivresse) -> rappelle suprématie de l’islam sur pensée occidentale/chrétienne.
2ème prop : même construction restrictive -> forme de parallélisme de construction entre 1ère et 2ème proposition + métaphore « trône lumineux » désigne trône d’Allah, lumière = savoir -> accentue infériorité intellectuelle des occidentaux par rapport aux orientaux qui ont connaissances ultimes en Dieu.
3ème prop : Triple négation, accumulation -> Usbek les définit par la négation (= principe de la théologie négative développée par les mystiques rhénans comme Nicolas de Cues)-> insiste sur le fait philosophes occidentaux possèdent pas la foi et ne peuvent pas fonder leurs connaissances dessus, comme le font les dervis.
4ème prop : « mais » conj. coord. adversative + champ lexical perte, abandon, manque de repères : « laissées », « privés ») -> souligne rupture : décrit situation d’abandon des philosophes..
l. 5 « saintes merveilles » métaphore laudative désigne les versets du Coran + allitération en [s] ×6 : manifeste que les philosophes se tiennent dans le silence de Dieu -> silence vécu comme souffrance. (au XVIIème s., « s » se prononce « s » et non « z », on disait ne disait pas « raiZon » mais « raiSSon ») -> réf. Blaise Pascal (mathématicien & philosophe) avec son pari pascalien et son concept du Deus absconditus : Dieu est invisible par la raison humaine.
l. 5-6 : « traces » -> nom commun : registre des animaux -> animalisation de nature humaine en fait un animal traqué. -> Usbek laisse supposer à destinataire que usage de la raison relève de l’animalité humaine. ≠ musulmans : ils s‘élèvent, se démarquent de son animalité, à cause de sa soumission à Dieu (description méliorative religion musulmane)
l. 7 : Usbek montre son orthodoxie. Personnification de la raison désignée par « guide » ≠ pour les musulmans est Mohammed -> renvoie aux prophètes qui guident les croyants grâce à leur lumière. -> montre opposition entre les deux religions, dont l’une se fonde sur la raison.
l. 7-8 : antithèse « chaos » et « ordre ». + métaphore de la création, désignée ici par « architecture »
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