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Analyse "le soir d'un jour de marche" LES MISERABLES

Étude de cas : Analyse "le soir d'un jour de marche" LES MISERABLES. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Juin 2018  •  Étude de cas  •  2 382 Mots (10 Pages)  •  5 200 Vues

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INTRODUCTION

Présentation de l’auteur et de l’œuvre : Hugo est l’un des plus grands auteurs français : il repose parmi les grands hommes au Panthéon. A la fois poète, romancier, dramaturge, il s’est illustré dans tous les grands genres littéraires. Engagé politiquement, Hugo a toujours cherché à lutter contre les injustices, notamment celles dont sont victimes les faibles, les laissés-pour-compte de la société. Ainsi, ds son roman intitulé Les Misérables (dont la première version était intitulée Les Misères) et publié en 1862, il met en scène des personnages issus de milieu populaire, Fantine et sa fille Cosette et bien sûr Jean Valjean, le héros du roman, condamné au bagne pour avoir volé un pain.

Situation du passage : A Digne, petite ville tranquille où l’évêque Monseigneur Myriel, jouit d’une très bonne réputation, arrive un soir un mystérieux personnage qui éveille la méfiance des habitants. Ds une première version des Misérables, ce texte était l’incipit du roman. En remaniant son manuscrit, Hugo a ensuite ajouté une première partie consacrée à Monseigneur Myriel, évêque de Digne, véritable figure de saint Ds la version définitive, l’entrée en scène du héros (J. Valjean) retardée donc par cette première partie ajoutée, est d’autant plus attendue.

Lecture

Résumé et enjeu : Ce texte à dominante descriptive, même s’il est situé au cœur du roman ds la version définitive, possède toutes les caractéristiques d’un incipit puisque c’est ce qu’il était à l’origine ! Il remplit donc les fonctions traditionnelles d’un début de roman : informer, inciter le lecteur à lire la suite et contenir en germe la suite de l’œuvre.

I LES ASPECTS TRADITIONNELS DE CET INCIPIT INITIAL

Certains indices permettent de dire que ce texte était à l’origine l’incipit du roman : ainsi, la valeur informative est très nette et permet au lecteur de repérer le cadre spatio-temporel. Celui-ci est très précis : on trouve des noms propres (« Digne », « rue Gassendi » « rue Poichevert ») qui donnent au récit un caractère de vraisemblance réaliste. L’ancrage historique est lui aussi net ; cela donne un effet d’authenticité : en effet, on trouve une date « 1815 » qui marque la fin d’une époque : cela correspond à la chute de Napoléon Ier (attention pas Napolèon III du « souvenir de la nuit du 4 » détesté de Hugo) : le fait que l’action se situe en « octobre 1815 » nous place à l’époque de la Restauration (1815-1830) : on appelle cette époque ainsi car il y a eu restauration de la monarchie (abolie à la révolution de 1789 à laquelle avait succédé l’empire de Napoléon Ier : 1799- 1814). Ici J. Valjean marche en quelque sorte sur les traces de Napoléon Ier en entrant ds la ville de Digne car quelques mois plus tôt (« sept mois plus tôt ») Napoléon y était passé aussi : en effet, il avait dû quitter le pouvoir en 1814 et avait été exilé sur l’île d’Elbe (pas loin de l’Italie) d’où il s’était sauvé pour reprendre le pouvoir : il a donc débarqué à Golfe Juan en février 1815 (près de Cannes , Méditerranée) puis est passé par Digne, Gap (c’est pour cela qu’on parle aujourd’hui de « route Napoléon » que vous avez sans doute déjà prise pour aller en vacances !)et est remonté à Paris où il a repris le pouvoir pendant 100 jours (jusqu’en juin 1815). Les populations avaient acclamé le retour de Napoléon le long des routes. Cet intérêt pour l’Histoire est caractéristique des écrivains romantiques (pensons à 93, nom d’un roman de Hugo qui se passe juste après la révolution de 1789 et qui s’appelle 93 en référence à 1793) Outre « Napoléon » , c’est le « général Drouot » qui est aussi évoqué : celui-ci est aussi un personnage historique qui a accompagné Napoléon I ds son périple depuis l’île d’Elbe jusqu’à Paris : le gendarme est assis sur le « banc de pierre » où s’est placé le général Drouot pour lire la « proclamation » écrite par Napoléon I (cette proclamation était un texte destiné à convaincre la population française de soutenir Napoléon I qui voulait

récupérer le pouvoir : voir extrait en bas de page après la conclusion) On Voit donc que ce texte possède certaines caractéristique d’un incipit traditionnel puisqu’il nous informe sur la cadre spatio-temporel. Il comporte aussi un long passage descriptif à l’imparfait consacré à la présentation du personnage principal, ce qui en soi est traditionnel. Mais au lieu de nous révéler l’identité de ce personnage, de nous donner son âge, son nom, sa situation familiale, son métier, Hugo va créer un mystère autour de lui, répondant ainsi à la valeur incitative de l’incipit.

II CHOIX D’UNE FOCALISATION ORIGINALE

On peut noter tout d’abord que l’auteur fait découvrir le personnage par des procédés quasi cinématographiques : on passe d’un plan large (l’homme qui entre ds la ville) à un gros plan sur l’homme puis on retrouve un plan large qd il rentre ds la mairie. Cela crée une entrée en matière dynamique.

La focalisation choisie est quant à elle originale. Au lieu de choisir une focalisation omnisciente qui permettrait au lecteur de savoir qui est cet homme, Hugo va choisir une focalisation interne originale : il nous amène à nous identifier aux habitants de Digne qui voient arriver un homme mystérieux et qui s’interrogent sur son identité. Ainsi, l’auteur crée une attente ; il tient le lecteur en haleine et l’incite à poursuivre sa lecture pour en savoir plus ! En effet, plusieurs indices nous prouvent que J. Valjean dont on ne connaît pas encore l’identité est vu à travers le regard des habitants : « les rares habitants qui se trouvaient[…] à leurs fenêtres ou sur le seuil de leur maison regardaient ce voyageur » : un verbe de perception « regarder » dont le sujet est « les habitants » introduit le passage descriptif qui va suivre et témoigne de cette focalisation interne. Plus loin, un autre verbe de perception voir » est associé aux femmes (« des femmes […]l’avaient vu » et aux enfants qui eux aussi cherchent à savoir qui est l’homme : « des enfants qui le suivaient le virent ». A la fin du passage, ce verbe de perception est associé cette fois au gendarme « le gendarme […]le regarda avec attention », « le suivit quelque temps des yeux ». Ainsi, tous les regards convergent vers cet homme. On peut noter que lorsque l’homme « entre « ds la « mairie », on le perd de vue : on ne sait pas ce qu’il y fait ! Cela est lié à la focalisation :

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