Commentaire Hugo, Les Misérables, 1862, Première partie, Livre I, Chapitre 2 : "Le soir d'un jour de marche", Entrée de Jean Valjean à Digne.
Commentaire de texte : Commentaire Hugo, Les Misérables, 1862, Première partie, Livre I, Chapitre 2 : "Le soir d'un jour de marche", Entrée de Jean Valjean à Digne.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mad_mrchl78 • 12 Novembre 2024 • Commentaire de texte • 1 207 Mots (5 Pages) • 17 Vues
Ce texte se situe au début du roman de Victor Hugo : il évoque l'arrivée à Digne d'un passant inconnu : le lecteur découvre plus tard qu'il s'agit de Jean Valjean, qui sera le héros de l'histoire.
"Dans les premiers jours du mois d'octobre 1815, une heure environ avant le coucher du soleil, un homme qui voyageait à pied entrait dans la petite ville de Digne. Les rares habitants qui se trouvaient en ce moment à leurs fenêtres ou sur le seuil de leurs maisons regardaient ce voyageur avec une sorte d'inquiétude. Il était difficile de rencontrer un passant d'un aspect plus misérable. C'était un homme de moyenne taille, trapu et robuste, dans la force de l'âge. Il pouvait avoir quarante-six ou quarante-huit ans. Une casquette à visière de cuir rabattue cachait en partie son visage brûlé par le soleil et le hâle et ruisselant de sueur. Sa chemise de toile jaune, attachée au col par une petite ancre d'argent, laissait voir sa poitrine velue ;il avait une cravate tortue en corde, un pantalon de coutil bleu usé et râpé, blanc à un genou, troué à l'autre, une vieille blouse grise en haillons, rapiécée à l'un des coudes d'un morceau de drap vert cousu avec de la ficelle, sur le dos un sac de soldat fort plein, bien bouclé et tout neuf, à la main un énorme un bâton bâton noueux, les pieds sans bas dans des souliers ferrés, la tête tondue et la barbe longue."
Victor Hugo, l'un des plus grands écrivains du XIXe siècle, a conçu Les Misérables (1862) comme une fresque sociale et morale. Il y dénonce les mécanismes d'une société qui rejette les plus vulnérables et les empêche de se reconstruire. Jean Valjean, un ancien forçat marqué par des années de bagne, en est l'exemple le plus marquant. Ce passage se situe au début de l'œuvre, lors de l'arrivée de Jean Valjean dans la petite ville de Digne. Sorti du bagne, Valjean est un homme épuisé par la route, portant sur lui tous les signes de la misère. Nous nous demanderons donc comment cet extrait révèle-t-il le statut marginalisé de Jean Valjean, tout en annonçant son parcours futur ? Nous étudierons d'abord la description physique et vestimentaire de Jean Valjean qui suscite la méfiance. Ensuite, nous analyserons le regard de la société sur lui, puis nous verrons en quoi ce passage est annonciateur de son chemin de rédemption.
Tout d'abord, cet extrait est une description physique et vestimentaire qui marque la misère et la marginalité de Jean Valjean.
Dès la première phrase, Hugo introduit Valjean comme un « passant d’un aspect plus misérable ». La précision des détails sur son accoutrement — des vêtements usés, une « chemise de toile jaune » attachée par une « petite ancre d’argent » — met en évidence son statut de marginal, suscitant à la fois la curiosité et l’inquiétude des habitants. Chaque élément de la tenue de Valjean reflète la misère et la dureté de sa vie passée : un pantalon « troué à l’autre genou », une blouse en « haillons » rapiécée avec un morceau de « drap vert cousu avec de la ficelle ». Son corps lui-même témoigne d’une vie difficile — pieds sans bas, visage brûlé par le soleil et ruisselant de sueur — symbolisant une survie difficile et la rudesse de sa condition.
Ensuite, Hugo joue également sur des éléments visuels paradoxals qui rendent Valjean intimidant : son sac de soldat neuf contraste avec le reste de son accoutrement, et il tient un « énorme
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